Quand Charles Dickens raconte à son jeune fils, Jésus : Le Roi des Rois
À l’affiche, au cinéma, ce mercredi 5 novembre 2025, vient de faire son entrée dans les salles françaises, en toute humilité, un film d’animation intitulé : Le Roi des Rois, d’un réalisateur sud-coréen du nom de Jang Seong-Ho. Ce film d’animation dévoile un auteur britannique célèbre, en l’occurrence, Charles Dickens, père de famille, retraçant la vie de Jésus à l’un de ses fils, nommé Walter.
L’angle choisi par Mr Jang Seong-Ho, s’inspire bien évidemment du livre réellement écrit, par Dickens, lui-même : The life of our Lord. Dickens racontait cette histoire à ses propres enfants à l’époque où il aurait écrit le célèbre David Copperfield. Ce choix cinématographique du réalisateur sud-coréen offre ainsi une lecture intelligente, compréhensible par et pour tous, que l’on soit croyant ou non, adulte ou enfant.

Préambule à l’histoire du film : Le Roi des Rois
C’est dans : A Christmas Carol, Un chant de Noël, le premier et le plus célèbre conte de Noël de Charles Dickens que se trouvent, soudain plongés, dès les premières secondes, les spectateurs du film d’animation Le Roi des Rois !
Et c’est bel et bien une voix, tombant du Ciel, sur le vieil Ebenezer Scrooge marchant dans le froid, qui retentit dans la pénombre de la salle de cinéma, avec ces quelques phrases :
- « Il est triste de mourir seul car vous n’avez jamais aimé personne pendant votre existence. »
- « L’argent ne peut acheter une mort paisible. »
Et c’est un Ebenezer Scrooge, noyé dans ses propres regrets, implorant l’Esprit et souhaitant devenir une meilleure personne, que le spectateur découvre, ainsi propulsé sur la scène d’un théâtre... Charles Dickens racontant cette histoire de Noël, alors que derrière le grand rideau de velours, le jeune Walter, son fils, emporté par un imaginaire débordant fait des siennes bruyamment. Walter est un petit garçon enjoué, énergique, qui, exalté par la fabuleuse histoire du Roi Arthur, la vit avec passion, armé de sa fidèle épée de bois : Excalibur, bien sûr. Charles Dickens, fâché par les envolées lyriques de son fils, caché là, derrière le rideau et leurs conséquences sur sa prestation théâtrale, lui confisque alors son épée adorée...
C’est alors que rentrant chez lui après sa prestation sur scène, Charles Dickens réfléchit à regagner l’attention de son fils, aidé par sa femme Catherine. Afin d’apaiser les tensions entre le père et le fils, son épouse lui suggère alors d’exercer ses talents de conteur au service de leur propre fils. Elle souhaite ainsi montrer à leur fils Walter, l’importance du pardon et l’importance de l’écoute de l’autre.
Mais Walter est catégorique : « Si cela ne parle pas d’un Roi, cela ne m’intéresse pas. » dit-il déterminé.
Walter découvre Le Roi des Rois

Charles Dickens parvient à l’embarquer dans son histoire qui parle d’anges, de jalousies et de miracles et lui dit que l’histoire du Roi Arthur est inspirée par celle qu’il va lui conter.
Intrigué et curieux, Walter se met ainsi à écouter et vivre pleinement l’histoire du Christ.
Walter demandant ce qu’est une mangeoire à ses parents, se retrouve projeté au sein même de ses représentations mentales, auprès du nouveau-né qui vient tout juste de naître. Comme il est souligné dans le film, « un Roi naît dans la plus humble des demeures ». Le petit Walter est très ému lorsqu’il s’imagine cela. Il comprendra également lorsqu’un autre Roi, Hérode Ier, Roi de Judée, fou de jalousie, se sentira menacé par cette naissance et ordonnera le Massacre des Innocents. Walter veut lui aussi sauver cet innocent venu au monde.
Au cours du film, Walter se posera moult questions qui viendront toucher ses représentations sur les Rois de ce monde, comme : « Les Rois créent leurs propres Lois ? ». Walter passera ainsi par moult émotions et sentiments. Il découvrira un Jésus mis à l’épreuve, capable de repousser les mauvaises pensées dans le désert, grâce aux paroles de Dieu son père, un Jésus réalisant des miracles mais humble, qui ne veut pas que cela se sache...
Walter découvrira les miracles, preuves des pouvoirs de la Foi. Walter découvrira que Jésus, fils de l’homme, a autorité sur Terre pour absoudre les péchés des hommes et comprendra sa compassion pour les hommes. Walter découvrira également que le doute dans la Foi peut faire chuter mais que l’homme pourra toujours se relever avec l’aide de Jésus. Walter découvrira un Jésus qui accepte toutes ses épreuves dans la joie.

Il découvrira la grande humilité de Jésus lorsque celui-ci lavera les pieds de Pierre, son disciple et lui dira : « Tu laveras ceux des autres. (...) Un Roi doit servir ses sujets. »
Charles Dickens expliquera ce qu’il comprend à Walter : la relation entre Dieu et les hommes qui a été rompue à cause de leurs péchés ou des mauvaises choses qu’ils ont faites. Il lui montrera aussi un livre qui parle de l’arbre de la Connaissance, du Bien et du Mal.
Walter comprendra que Jésus transcende quelque part son Roi Arthur adoré, car Arthur utilise Excalibur, son épée, mais Jésus, lui, n’a pas d’épée, il est seulement « armé » de la parole divine. Jésus n’est donc pas un Roi comme les autres Rois...
Walter comprendra que chaque action et parole de l’homme sont cruciales comme lorsque Barabbas le criminel, crucifié à ses côtés sur la Croix, le défendra et lui demandera de se souvenir de lui lorsqu’il sera dans son Royaume. Jésus lui confirme alors qu’il sera à ses côtés. Walter, tout comme le spectateur, comprendra qu’il y a toujours de l’espoir... jusqu’au dernier moment. Un mot gentil, une gentille parole peuvent encore sauver.

Walter est triste mais si heureux d’avoir entendu cette histoire, qu’il foncera la raconter au reste de ses frères et sœurs. Raconter l’histoire du Roi des Rois, celui qui est plus grand que le Roi Arthur.
Le film d’animation s’achèvera sur une pluie blanche de flocons de neige qui tombera des étoiles sur la Terre...Peut-être le réalisateur Jang Seong-Ho souhaitait-il symboliser la purification de la Terre et des Hommes par ces flocons de neige immaculée, qui sait ?

Le réalisateur du film Le Roi des Rois, Jang Seong-Ho, un réalisateur déterminé
C’est après avoir fait un « carton plein » aux États-Unis au moment de Pâques, à sa sortie le 11 avril 2025, ainsi que le 25 juillet 2025, en Corée du Sud, que la renommée de Jang Seong-Ho a décollé. En effet, ce réalisateur sud-coréen est bien plus connu dans le monde du cinéma pour son expertise en effets spéciaux que dans le domaine de la réalisation.
C’est en 2015, qu’il décide de créer quelque chose qui lui soit propre. Lui-même étant chrétien, l’idée de raconter l’histoire de Jésus a germé en lui. Pour lui, c’est une histoire transcendant toutes les différentes cultures de l’Humanité, une histoire connue de tous, une histoire que même tout athée ou tout agnostique connaît, une histoire porteuse de messages et de principes universels. Il s’agirait peut-être de créer une œuvre poétique et spirituelle...
Dans une interview du média sud-coréen The Korea Herald, Jang Seong-Ho déclare : « Voir à quel point, les spectateurs ont adhéré au film, c’est tout ce qui compte pour moi. »
Il ajoute dans son interview : « En observant le marché américain, je n’arrivais pas à croire que cette histoire n’ait pratiquement jamais été abordée dans le domaine de l’animation. »
« Voici un pays où la Foi est profondément ancrée, où les Présidents posent la main sur la Bible pour prendre leurs fonctions, et pourtant, cette histoire fondamentale n’avait jamais vraiment été explorée. »

Ce projet a réuni une pléthore de talents hollywoodiens au niveau des voix, dont :
- Kenneth Branagh pour la voix de Charles Dickens, Scrooge, Pierre, Dieu le Père, Jean le Baptiste
- Roman Griffin pour la voix de Walter
- Oscar Isaac pour la voix de Jésus
- Pierce Brosnan pour Ponce Pilate
- Forest Whitaker pour Pierre
- Uma Thurman, pour celle de Catherine Dickens, La Vierge Marie et l’Ange…
Jang Seong-Ho reste calme et déterminé face aux interrogations de tous : « Tout le monde me demandait qui allait bien pouvoir regarder un film d’animation religieux. »
Jang Seong-Ho a refusé que des investisseurs américains mettent de l’argent dans son projet afin de conserver son autonomie créative. Et alors, une odyssée de plus de dix ans a commencé...
Jang Seong-Ho a lui aussi son chemin de croix : de nombreux investisseurs qui se lancent à ses côtés, puis qui finalement se retirent, des partenaires qui le laissent tomber ou même certains qui empochent de l’argent avant de disparaître… Mais, Jang Seong-Ho ne lâche pas, il se relève...Le texte du film a dû être traduit du sud-coréen à l’anglais et sera finalement diffusé dans plus de 120 pays, dont la France.
Comme le souligne Jang Seong-ho lors de son interview avec The Korea Herald, il souhaite que son film conquiert des cœurs différents du public traditionnel croyant.
« La Corée se trouve en situation unique, avec de fortes communautés chrétiennes côtoyant un sentiment anti-religieux assez virulent. Je voulais créer quelque chose que les non-croyants pourraient apprécier sans se sentir sermonnés. »
« Je plaisante parfois en disant que si j’arrive au Paradis et que Dieu me demande ce que j’ai fait de ma vie, ma réponse sera très simple : « J’ai fait un bon film ». »
Les avis du public sur Le Roi des Rois

Les spectateurs français semblent avoir été conquis par ce film d’animation familial, ainsi lisons-nous, par exemple :
Delphine B. : « Joli condensé de la vie de Jésus adapté pour les enfants. Même les scènes difficiles sont réalisées avec beaucoup de pudeur. »
Céleste: « Franchement une très bonne surprise. Un film captivant et très bien scénarisé. (...)Mes deux petits-fils, 13 ans et 7 ans, ont été très attentifs. Je le conseille vraiment. »
Jean-Paul S. : « Vu le premier jour (...) À conseiller à tous âges et à tous publics, spiritualisés autant qu’aux déspiritualisés. »

Jang Seong-Ho semble donc avoir réussi son pari : offrir une lecture poétique, pacifiée et universelle de la vie du Christ pour tous, croyants ou non croyants.
Cela n’illustre-t-il pas le principe d’Aristote en éducation, qui explique que seul un esprit éduqué peut comprendre une pensée différente de la sienne, sans pour autant devoir l’accepter ? Aussi, les enfants n’y gagneront-ils pas finalement, en tant que futurs citoyens de ce monde, à s’ouvrir à la connaissance de différentes histoires concernant la spiritualité ?
N’étudions-nous pas encore aujourd’hui, par exemple, de grands philosophes comme Platon, Socrate ou Aristote qui, déjà sous l’Antiquité, avec leurs points de vue différents sur le sujet parlaient des âmes ?
Alors pour que vous aussi puissiez, avec votre famille, vous faire votre propre opinion, une seule option, voir le film ensemble et échanger sur le sujet du film ensuite peut-être ?

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