Le restaurant du Jardin Des Ifs monumentaux : une aventure familiale, un refuge pour les visiteurs

Le restaurant du Jardin Des Ifs monumentaux : une aventure familiale, un refuge pour les visiteurs

Nous partageons un fort bon moment en compagnie de Madame Delphine Higonnet et le temps passant, les ventres commencent à crier famine, ce n’est pas bien sûr chers lecteurs, sans avoir repéré les cuisines de Monsieur Gilles Lapalu, chef cuisinier au Jardin Des Ifs. Ainsi, abordons-nous tout naturellement la question du restaurant...

« Le site historique privé du Jardin Des Ifs est ouvert au public, depuis 2016. L’idée du restaurant est venue en même temps. En famille, mon frère tout d’abord a eu cette idée qui plaisait bien à mon mari. Mon frère était passionné de cuisine. Mon mari a suivi, de mon côté, je n’étais pas du tout partante au départ, mais leur enthousiasme, à tous deux, a su me convaincre. Et j’en suis très heureuse aujourd’hui ! »

« C’est une aventure très particulière d’ouvrir une maison familiale, d’ouvrir une maison de famille… puisqu’il faut que le jardin soit beau, il faut que la cuisine soit bonne, il faut que le lieu soit en état...Il y a énormément d’exigences... »

La rigueur et l’exigence sont au rendez-vous, mais en toute humilité, Madame Delphine Higonnet ayant séjourné au Japon, reste encore inspirée par cette philosophie de vie...

« Le Japon est toujours présent dans de nombreux domaines, car c’est tout d’abord un pays

 qui prête grande attention à l’autre, à l’accueil du visiteur. Au Japon, on ne lui tourne pas le dos. On prépare...On écoute...On est vraiment dédié au visiteur, au client. C’est une chose : " l’attention à l’autre ", c’est très important. On s’efface soi, par rapport à l’autre, c’est très important d’être attentif à l’autre. »

Être patient au Jardin Des Ifs... c’est être attentif… Et dans attentif, chers lecteurs, il y a « attend » et « if », bien sûr ! Comme ces Ifs, patients depuis 300 ans déjà...

Au Jardin Des Ifs, il semble ainsi tout naturel de penser aux autres avant soi-même. C’est une vraie et authentique philosophie de vie.

« Le Jardin des Ifs est donc un peu ZEN. Il y a ... des arbres taillés...de grands espaces vides aussi...Le calme...C’est reposant. C’est l’aspect japonais, je crois. » souligne Madame Delphine Higonnet.

« C’est notre septième été. Nous sommes des saisonniers. Nous ouvrons du 1^er mai à la fin du mois d’août. C’est vrai que cela a été une aventure esthétique personnelle, passionnante, puisque nous nous sommes ouverts à l’art du jardin, à l’art de la cuisine, et je crois que nos visiteurs le disent, le notent, y trouvent un refuge. Nous espérons être plus qu’un restaurant. Nous essayons de transmettre la gentillesse par le partage, le beau, le bon dans la mesure de notre petite équipe familiale. Nous souhaitons que notre Jardin Des Ifs soit un havre de paix, d’harmonie et de détente, qu’il reste un lieu authentique, simple, avec nos nappes à fleurs. Ici, il n’y a pas de nappe blanche, pas de cérémonial. C’est un lieu où l’on vient en famille. C’est une maison familiale, il n’y a pas d’étiquette. C’est vraiment au bout du village, comme un peu... une adresse secrète de ceux qui recherchent, tout simplement, la quiétude. »

Tout naturellement la question se pose de comment passer du jardin à l’assiette ? Et bien tout simplement grâce à la création du potager...

Le potager du Jardin Des Ifs

Madame Delphine Higonnet se remémore...

« Ce sont mes parents, surtout mon père qui l’a voulu. Il y avait un jardinier. Il lui a fait préparer ce potager. Mon père, je me souviens, avait des cultures de haricots verts, il en avait tellement qu’il allait frapper aux portes des voisins, à Gerberoy et il leur en apportait à chacun un petit sachet. Une dame dotait d’humour que l’on aimait beaucoup, un jour lui avait dit : " Ah mais, ils ne sont pas équeutés, vos haricots verts ! " »

« Mon frère a pris la relève. Il était passionné par la permaculture. Il a réalisé de nombreuses expérimentations au potager, ainsi qu’avec des associations de plantes entre elles, la recréation d’un humus de sous-bois, avec beaucoup de feuilles enfouies sous la terre pour que la personne qui l’entretient ait le moins d’obligations possibles, surtout en termes d’arrosage. Et puis, ensuite, mon mari et moi avons repris le potager, avec l’ouverture du restaurant. Il n’est pas assez grand pour les légumes, aussi nous approvisionnons-nous chez un maraîcher local. Par contre, nous y cultivons nos herbes aromatiques, nos fleurs comestibles ainsi que nos fruits rouges pour nos assiettes. »

Au potager, nous trouvons des fleurs de capucines, des framboises, des groseilles ...

Tout est pensé au Jardin Des Ifs pour le bien-être de tous, dans le respect des commerçants ou exploitants locaux. Nous ne pouvons donc, chers lecteurs, éviter de parler des spécialités du restaurant...

Le Jardin Des Ifs, Louis XIV et son fromage préféré : le Rollot

Madame Delphine Higonnet partage une anecdote amusante concernant l’histoire du fromage de la région : le Rollot, fabriqué dans le sud-est de la Somme.

« Un petit groupe, qui crée des costumes d’époque, des robes magnifiques, est venu à plusieurs reprises à la Fête Des Roses de Gerberoy. Les personnes de ce petit groupe ont même créé le costume de Louis XIV qui était superbe. Il faut savoir qu’en réalité, Louis XIV n’est jamais venu à Gerberoy, par contre il adorait le fromage, appelé le Rollot, spécialité de Picardie, que nous servons à l’heure actuelle, dans notre restaurant, sous différentes formes, à déguster. Il s’agit d’un fromage que Louis XIV a rencontré lors de ses déplacements pour guerroyer dans le Nord de la France. Il a tellement aimé ce fromage qu’il a fait venir spécialement le fromager à la Cour de Versailles. C’est pour cela que l’on aime à dire que c’était le fromage préféré de Louis XIV. Donc, c’était très amusant, en l’occurrence, d’avoir un jour, Louis XIV, lui-même à Gerberoy, qui déjeunait dans la maison du Vidame ! Nous avions mis de la vaisselle ancienne et nous avions réalisé une mise en scène avec ce fameux fromage, le Rollot. C’était notre propre fournisseur local de Rollot, qui amenait, en personne, un plateau de ses fromages, à sa Majesté le Roi. » 

« Ce fromage vient d’une petite ville, qui s’appelle Rollot justement. Il faut faire très attention car c’est un fromage addictif ! Une fois que l’on a commencé, on ne peut plus s’arrêter. Nous avons un producteur à trois km d’ici. Ce fromage est un peu le petit frère du Maroilles qui est, lui, beaucoup plus fort en bouche. Le Rollot lui, est plus subtil, plus délicat. Il a du caractère. Nous aimons le cuisiner sous forme d’un feuilleté avec des champignons ou bien en ravioles dans un bouillon léger, accompagné de sauge de notre potager, cela lui confère un éclat fabuleux. »

Mais, chers amis, le Rollot n’est pas la seule spécialité au Jardin Des Ifs, après le fromage, le dessert bien sûr...

Les macarons à la rose du Jardin Des Ifs, une recette médiévale traditionnelle et artisanale

Chers lecteurs, sachez que c’est lors de cette journée de la Fête des Roses, le Dimanche 1er juin 2025, que le destin a voulu que nous rencontrions Madame Delphine Higonnet et son conjoint chef cuisinier, Monsieur Gilles Lapalu, justement sur leur stand, présentant, en exclusivité, ce nouveau macaron à la rose, aux douces saveurs médiévales.

« En cette année 2025, le Jardin Des Ifs a lancé, lors de la Journée de la Fête des Roses à Gerberoy, son propre macaron traditionnel et artisanal, à la rose. Nous avions un stand et nous l’avons proposé aux différents visiteurs. Il a eu un franc succès. C’est d’ailleurs là que nous nous sommes rencontrées. » dit Madame Higonnet sourire aux lèvres.

Madame Delphine Higonnet nous confie son rêve de biscuit à la rose...

« L’histoire de ce macaron était mon rêve. En fait, je rêvais d’un biscuit à la rose, parce qu’au restaurant nous servons déjà un excellent confit de pétales de rose. Gerberoy, c’est la ville par excellence des roses. Je rêvais d’un biscuit à la rose. Nous avons réalisé des essais avec ce confit, mais cela ne fonctionnait pas avec le biscuit car cela était trop collant. Mon mari, chef du restaurant, lui, pensait à un macaron. Il a alors tenté des essais avec le macaron parisien que tout le monde connaît, avec deux coques et la ganache au milieu. C’était compliqué et puis, ce macaron, finalement, on le voit partout, de plus, il était trop sucré à notre goût. Nous nous sommes donc tournés vers le macaron à l’ancienne. Nous avons travaillé en Histoire, avec des historiens du macaron, parce qu’à l’origine le macaron avait le visage que je vous présente aujourd’hui. Il vient de très très loin ce macaron, du XIIIe siècle. Nous avons retrouvé les plus anciennes traces au XIIIe siècle, c’est à la base un biscuit oriental qui a été diffusé au fur et à mesure des conquêtes arabes en Sicile, puis dans toute l’Italie et ensuite en France, au moment de la Renaissance. Le macaron parisien, lui, est du XIXe siècle. Pour notre part, nous avons préféré le macaron ancestral, ancien, traditionnel, et on l’a voulu à la rose, un arôme naturel de rose et surtout peu sucré. Nous les avons lancés à la Fête des Roses de Gerberoy en 2025. Nous le vendons également à l’Office de Tourisme de Gerberoy et puis, nous le proposons de plus en plus aux épiceries fines des Hauts de France, car c’est un produit local. C’est la nouvelle spécialité de Gerberoy. Il n’a que quelques mois, c’est notre bébé. Le couvercle est rose, l’intérieur est bleu, autant pour les filles que pour les garçons...pour les mariages. C’est un petit cadeau parfait, et c’est le prolongement à Gerberoy d’une belle journée d’été. »

Avis de la clientèle, un beau jour de juillet...

C’est alors que nous croisons, pour la seconde fois, Madame Chantal Noblet et son époux...

Une première fois, lorsque nous cherchions Le Jardin Des Ifs, ce couple nous a alors gentiment conduit à lui...Et une seconde fois dans le Jardin lui-même. Nous y avons vu comme un clin d’œil de l’Univers... Nous n’avons pu alors nous empêcher de leur demander pourquoi ils étaient venus, aujourd’hui, ici, au Jardin Des Ifs...

Monsieur Noblet souriant, nous confie : « Nous fêtons notre anniversaire de mariage ! »

« Nous connaissons bien ce jardin merveilleux, mais nous ne connaissions pas encore la qualité de la cuisine. Nous ne connaissions que le site, que la maison, que le jardin. Nous visitons le jardin en toutes saisons. C’est la première fois que nous essayons le chapitre " repas ", ici. »

« Il y a autant d’intérêt à venir ici pour déjeuner qu’à visiter ce lieu hors du commun. C’est tellement rare vous savez, l’alliance des deux, l’un est le corollaire de l’autre. »

Madame Chantal Noblet, sourire aux lèvres, ajoute avec douceur : « C’est très raffiné, avec beaucoup d’herbes du potager, de plantes du jardin. Il y a une recherche de raffinement et de saveurs. C’est un déjeuner au calme avec les oiseaux. C’est merveilleux. »

Nous conserverons secret, chers lecteurs, le menu dégusté par ce charmant couple, pour vous laisser le plaisir de venir l’apprécier par vous-même.

Les projets du Jardin Des Ifs

Madame Delphine Higonnet a encore de nombreux projets en tête...

« Chaque année, nous essayons d’améliorer. Là, nous aimerions plus de variétés de fleurs parfumées. Installer du chèvrefeuille par exemple...Parce que dans un jardin, sentir des effluves agréablement parfumées, c’est absolument merveilleux. »

« Nous aimerions également envisager d’autres biscuits, mais pas forcément à la rose. »

Gerberoy, une ville-jardin et sa Fête des Roses

Gerberoy a une longue histoire et fut le berceau de nombreux combats historiques, de Guillaume Le Conquérant à Jean Sans Terre, en passant par la Guerre des Cent Ans, à travers les siècles...mais le plus beau combat restera celui de faire pousser des fleurs, des roses dans le village... 

Madame Delphine Higonnet s’émerveille...

 « Ce qui est merveilleux à Gerberoy, c’est que c’est une ville-jardin avec des fleurs, des roses, des hydrangeas, des roses trémières...Il y a également deux autres jardins remarquables. Chez nous, il s’agit d’un jardin historique à la française, mais vous avez également le jardin du peintre Henri Le Sidaner, qui lui date du XXe siècle. En ce qui le concerne, il a souhaité créer son propre jardin italo-anglais, en utilisant les pierres de la forteresse militaire qui était alors en ruines. Il a ainsi créé des terrasses d’inspiration italienne. Lorsque vous grimpez en haut de ces terrasses, vous avez une très belle vue sur les alentours de Gerberoy. Une vue dégagée sur les champs, les collines, les toits de Gerberoy, c’est merveilleux... 

Ainsi, dans Gerberoy, ce si petit village, vous avez deux univers complètement différents. Quand on aime le passé, au Jardin Des Ifs, ici, nous sommes au XVIIe, XVIIIe siècles et dans le jardin d’Henri Le Sidaner, vous êtes au XXe siècle, dans le jardin d’un peintre. »

« Gerberoy, c’est un vrai petit paradis, surtout lorsqu’il fait beau. »

« La Fête des Roses a été créée par ce peintre justement, Henri Le Sidaner, ici à Gerberoy. Il a d’ailleurs encouragé les habitants de Gerberoy à fleurir la ville parce que lorsqu’il est arrivé à Gerberoy en 1903, la ville était un peu abandonnée...Depuis la Révolution Française, comme l’ordre ancien avait été balayé, la ville était à l’abandon. Toutes les personnes qui avaient un peu d’argent, les chanoines qui dépensaient et faisaient travailler les artisans ont quitté Gerberoy. Les artisans sont à leur tour partis. Et Gerberoy est tombée dans l’oubli...Jusqu’à ce que Henri Le Sidaner arrive. Ce peintre a en quelque sorte voulu remettre Gerberoy sur la carte. Il a partagé, il a demandé à ses amis de venir, il a fait connaître et rayonner Gerberoy. C’est lui qui aurait eu l’idée de la Fête des Roses. Il sera le premier à demander à ce que le 1^er dimanche de juin, chaque année, soit une journée festive, avec la présence de nombreux pépiniéristes, d’autres producteurs qui proposent des produits artisanaux à la rose. »

Chers lecteurs, Le Jardin Des Ifs est sans nul doute un lieu hors du temps, un endroit merveilleux, à partager en famille, où nous vous invitons à venir nous rejoindre...venir pour un agréable voyage contemplatif...Venez y découvrir des saveurs insoupçonnées telles que le pétillant à la rhubarbe...

Merci encore infiniment à Mme Delphine Higonnet et Mr Gilles Lapalu, pour leur bel accueil, ainsi qu’à Mr et Mme Noblet pour le partage de leurs impressions.

Si vous souhaitez plus d’informations pour un déjeuner, c’est par ici.

Et si comme nous, vous êtes des amoureux insatiables des roses...Voici, à partager, avec les enfants, deux albums de jeunesse : l’un intitulé, La rose bleue, de Jean-Pierre Keploc’h et Laura Guéri, ainsi que, Le chevalier à la rose, de Christian Jolibois et Guillaume Renon.

Ainsi, les plus jeunes découvriront, dans La rose bleue, une princesse chinoise, aux yeux bleus et au doux prénom de Li Na, ce qui signifie belle et gracieuse, « passée maîtresse dans l’art des bouquets, savante, ayant lu tous les livres, jouant merveilleusement de la flûte qui chasse les mauvaises pensées et de la cithare qui chante l’harmonie entre le ciel et la terre », comme l’écrit si bien l’auteur. 

Les enfants côtoieront également, le jeune écuyer du comte Thibaud de Champagne, nommé Rigobert de Provins, dans Le chevalier à la rose. Ce jeune écuyer aura pour mission confié par son maître, de ramener en France, la mystérieuse dame de Damas... Mais qui est-elle ?

Et chers lecteurs, si vous ne voulez pas rater, les célèbres Fêtes Des Roses Picardes, l’année prochaine, voici deux lieux incontournables pour les amoureux des Roses :

• 24^ème édition Des Journées Des Roses à Chaalis
• Gerberoy, village médiéval, 96^ème Fête Des Roses : 

Collaborateur Jade Lee

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