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France. Agir pour mettre fin aux prélèvements forcés d’organes en Chine

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l’Association pour La Renaissance de la Culture Traditionnelle et DAFOH-France (Médecins et infirmiers contre les prélèvements forcés d’organes) en collaboration avec la Mairie d’Agde ont organisé une conférence dont le thème était : Agir pour mettre fin aux prélèvements forcés d’organes sur des personnes vivantes en Chine. Cette conférence s’est déroulée mardi 28 novembre à Agde, dans la salle du Moulin des Évêques.

Agir pour mettre fin aux prélèvements forcés d’organes en Chine
« Comme beaucoup de Français, je ne connaissais pas ce sujet : cette persécution que subissent les citoyens chinois », a précisé Gilles d’Ettore, le maire de la ville d’Agde. (Image : Suzie Loo)

« Comme beaucoup de Français, je ne connaissais pas ce sujet » a précisé Monsieur le maire

L’Association pour La Renaissance de la Culture Traditionnelle avait informé, dans son communiqué de presse, que : « Les crimes contre l’humanité portent préjudice à la communauté internationale et constituent une menace pour l’humanité. Il est dans l’intérêt de tous de s’informer sur les prélèvements forcés d’organes et de contribuer à y mettre un terme. Cette conférence a pour but d’éveiller les consciences et de responsabiliser nos concitoyens en agissant ensemble ».

Ainsi, dans ses propos introductifs, Monsieur Gilles D’Ettore, maire de la ville d’Agde, a tenu à préciser les éléments qui l’ont amené à accepter d’accompagner la démarche de l’association. « Comme beaucoup de Français, je ne connaissais pas ce sujet : cette persécution que subissent les citoyens chinois. Il m’avait semblé qu’il était tout à fait naturel de vous permettre de faire écho sur cette question gravissime, et de le faire ici à Agde : dans la mesure où, en tant que maire de la République Française, je me dois, avec courage, d’appliquer tout simplement le principe même de la Déclaration des droits de l’homme, qui est d’être au service de l’humanité et au service de tous ceux qui sont persécutés, pour quelque raison que ce soit. La Chine est un grand pays. La Chine aussi peut cacher beaucoup de choses. Donc, nous nous devons de révéler la vérité au nom de cette humanité qui nous anime tous et il est tout à fait normal que je vous mette à disposition cette salle des Évêques qui se prête à tous les travaux et à toutes les réflexions ».

Agir pour mettre fin aux prélèvements forcés d’organes en Chine
Mme Sadion, la représentante de l’Association pour La Renaissance de la Culture Traditionnelle, a tout d’abord éclairé le public sur la situation dans une Chine placée sous la gouvernance du Parti communiste chinois (PCC). (Image : VisionTimes)

Une discipline devient l’objet d’une persécution mise en place par les dirigeants chinois

Mme Sadion, la représentante de l’Association pour La Renaissance de la Culture Traditionnelle, a tout d’abord éclairé le public sur la situation dans une Chine placée sous la gouvernance du Parti communiste chinois (PCC). Elle a présenté le Falun Dafa, ou Falun Gong, une discipline spirituelle chinoise ancestrale de tradition bouddhiste, introduite au public par Monsieur Li Hongzhi en 1992 et reposant sur le principe de Authenticité-Bienveillance-Patience (en chinois, Zhen 真, Shan 善, Ren 忍).

Cette discipline s’est largement diffusée au sein du peuple chinois, car tout en permettant à la personne d’appliquer dans sa vie des valeurs issues de la tradition bouddhiste, elle lui permet aussi de voir rapidement une amélioration physique, voire une amélioration de sa santé, et un meilleur équilibre intérieur : tout en développant naturellement plus d’empathie et d’altruisme.

Mais en 1999, le président de l’époque, Jiang Zemin, face à la croissance rapide de cette discipline qui était devenue « la plus grande organisation volontaire en Chine, plus grande que le Parti Communiste lui-même », décréta l’interdiction de cette discipline et la mise en place de la persécution à l’encontre des personnes pratiquant le Falun Gong. Ces personnes pouvaient être privées de leurs droits civiques, arrêtées et torturées pour les amener à renoncer à leur croyance. Dès mars 2006, il est fait état de prélèvements forcés d’organes pratiqués sur les prisonniers de conscience, dont les personnes pratiquant le Falun Gong. L’épouse d’un chirurgien travaillant dans le Nord-Est de la Chine avait révélé « qu’au moins 4 000 pratiquants de Falun Gong avaient été tués pour leurs organes dans l’hôpital où elle travaillait (…) Son mari, un chirurgien du même hôpital, lui avait révélé qu’il avait prélevé les cornées sur les corps vivants de plus de 2 000 pratiquants de Falun Gong entre les années 2000 et 2001 ». Ces affirmations ont été consolidées par les enquêtes menées par deux avocats canadiens, David Kilgour et David Matas, qui ont publié les résultats de leurs enquêtes dans le livre Bloody Harvest.

Agir pour mettre fin aux prélèvements forcés d’organes en Chine
Monsieur Wang Zhe a pu échapper au régime chinois en 2012, en se réfugiant en France où il a pu obtenir le statut de réfugié politique. Il a relaté son expérience et sa vie dans les camps de travaux forcés en Chine. (Image : VisionTimes)

Des invités ont transmis au public leurs expériences et leur vécu en Chine

Les témoignages de Messieurs Wang Zhe et Lebin Ding, tous deux d’origine chinoise, pratiquant le Falun Gong et vivant actuellement en France pour Monsieur Wang Zhe et en Allemagne pour Monsieur Lebin Ding, ont éclairé cet aspect de la persécution menée par le PCC en Chine.

Monsieur Wang Zhe a pu échapper au régime chinois en 2012, en se réfugiant en France, où il a pu obtenir le statut de réfugié politique. Il a relaté son expérience et sa vie dans les camps de travaux forcés en Chine.

« Parce que je ne voulais pas abandonner ma foi dans le principe Authenticité - Bienveillance - Patience du Falun Gong, ni abandonner ma pratique quotidienne du Falun Gong, à 23 ans, en 2001, j’ai été enfermé par le Parti communiste chinois dans ce qu’ils appellent " un camp de rééducation par le travail ". J’ai été emprisonné parce que je distribuais aux Chinois, des DVD qui révélaient les fausses immolations de la Place Tian An Men. Et sans avoir été jugé, j’ai été condamné illégalement à trois ans de prison », a-t-il précisé.

Après avoir décrit les conditions inhumaines de détention, ainsi que les sévices et tortures subis. Il a aussi relaté un élément dont il n’a saisi l’importance que lors de sa venue en Europe. « C’est autour de novembre 2002 que la police a testé mon sang sans me donner de raison. Maintenant, je sais qu’à cette période-là, les prélèvements forcés d’organes sur les pratiquants de Falun Gong étaient à leur apogée », a-t-il précisé.

Après avoir été victime de tortures et des conséquences liées au manque d’hygiène qui régnait dans ces locaux, c’est quasiment mourant qu’il a pu quitter ce bâtiment où « On pouvait sentir (…) une odeur insoutenable d’humain grillé ». « Durant ma détention, j’ai été torturé, battu, choqué avec des matraques électriques. Atteint d’une très grave infection et d’une tuberculose, affaibli par la torture et une grève de la faim, j’étais devenu paraplégique. (…) J’avais demandé à un ami pratiquant de me prendre en photos pour avoir des preuves au cas où je mourrais, et je m’étais promis que si je survivais, d’utiliser le reste de mon temps pour dénoncer les horreurs du Parti communiste chinois », a-t-il aussi révélé.

Agir pour mettre fin aux prélèvements forcés d’organes en Chine
Monsieur Lebin Ding a relaté la persécution de ses parents arrêtés le 12 mai 2023. « Ils ont été arrêtés sans aucune base légale ». Il a précisé que ses parents avaient déjà été détenus en 2012. (Image : Suzie Loo)

Monsieur Lebin Ding a relaté la persécution de ses parents arrêtés le 12 mai 2023. « Ils ont été arrêtés sans aucune base légale ». Il a précisé que ses parents avaient déjà été détenus en 2012. Au cours de cette détention, ils avaient été interrogés sous la torture, menacés, subi le lavage de cerveau pour les amener à renoncer à leur croyance.

Sous la pression des ONG, de l’action de bénévoles, des appels téléphoniques de la WOIPFG ( World Organization to Investigate Persecution of Falun Gong), des lettres de protestations, d’actions de la société civile, d’actions des politiciens européens et de reportages dans les médias de différents pays, sa mère a pu être libérée le 24 mai 2023.

Mais, il est à ce jour toujours sans nouvelles de son père. Il a lancé un appel au public en disant : « continuer les actions entreprises auprès des ONG et des politiciens, mais aussi à écrire un courrier aux autorités chinoises de manière à leur faire prendre conscience que leurs actions sont connues à l’extérieur de la Chine ».

De son côté, il n’est pas resté inactif. Bien que vivant en Allemagne, il a précisé que suite à ses lettres de protestation à l’ambassade de Chine en Allemagne et au secrétaire du Parti de la ville de Rizhao, il a été l’objet de menaces de la part de deux policiers de sécurité le 14 juin 2023 ». De même, il a mené « des manifestations pacifiques devant l’ambassade de Chine en Allemagne, Autriche, Grèce », l’ambassade de Chine en Allemagne a aussi réagi à son encontre.

De nombreuses actions pacifiques menées par la société civile et des ONG sont en cours pour permettre la libération de son père. À travers les différentes actions menées, la diffusion de films comme Transcender la peur : l’histoire de Gao Zhisheng ou Eternal Spring, ont été des occasions pour lui de dénoncer la réalité dans la Chine d’aujourd’hui placée sous la gouvernance du PCC.

Agir pour mettre fin aux prélèvements forcés d’organes en Chine
Mme Géraldine Monti, représentante de DAFOH France, a établi les faits autour des prélèvements forcés d’organes en Chine : en transmettant quelques éléments chiffrés et en citant des témoignages. (Image : VisionTimes)

DAFOH a précisé les faits autour des prélèvements forcés d’organes en Chine

Mme Géraldine Monti, représentante de DAFOH France, a établi les faits autour des prélèvements forcés d’organes en Chine. En transmettant quelques éléments chiffrés et en citant des témoignages.

Elle a commencé par rappeler à tous que « DAFOH est une organisation non lucrative fondée par des médecins en 2006, pour fournir à la communauté médicale et au grand public des informations objectives sur les prélèvements forcés d’organes sur des personnes vivantes ».

À l’aide d’éléments de comparaison basés sur les chiffres en lien avec le prélèvement d’organes, elle a précisé la réalité du prélèvement forcé d’organes en Chine.

Ainsi, « entre 1999 et 2006, les centres de transplantation d’organes sont passés de 150 à plus de 600. Le nombre annuel de greffes a enregistré une augmentation exponentielle de 250%, entre 2000 et 2006.Les différentes enquêtes menées, notamment par Messieurs Kilgour et Matas font état d’un délai d’attente pour recevoir un organes est de 15 jours à 1 mois : tout en sachant qu’en cas de rejet, dès le lendemain il est possible à la personne de bénéficier d’un autre organe compatible. De plus, alors que le pourcentage du nombre d’exécutions diminue, le nombre de transplantation augmente sans raison déclarée ». Il faut savoir qu’historiquement les condamnés à mort étaient la source principale des organes greffés, car le don d’organes est un concept très peu développé dans la culture chinoise.

Mme Monti a abordé aussi le témoignage du docteur Wang Guoqi, présenté à la Chambre des représentants des États-Unis, le 27 juin 2001. Ce dernier a déclaré : « J’ai travaillé plus d’une dizaine de fois sur des sites d’exécution et j’ai prélevé la peau de plus de cent prisonniers dans des crématoriums. Quel que soit l’impact que j’ai eu sur la vie des victimes de brûlures et des patients transplantés, cela n’excuse pas la manière immorale et contraire à l’éthique de prélever des organes ». Il a continué en précisant que : « Ces papiers ne mentionnaient nulle part le don volontaire d’organes, et il est clair que les prisonniers ne savaient pas comment leur corps serait utilisé après leur mort ».

De nombreux autres témoignages sont aussi cités par Mme Monti, dont celui du docteur Jacob Lavee, directeur de l’unité de transplantation cardiaque du centre médical de Sheba, en Israël qui précise qu’« en 2005, la compagnie d’assurance médicale a demandé à l’un de mes patients de se rendre en Chine dans deux semaines, car il devait subir une transplantation cardiaque à une date précise. Le patient s’est effectivement rendu en Chine et a subi l’opération à la date exacte, comme cela lui avait été promis à l’avance ».

Mme Monti a affirmé que de nombreux pays s’étaient clairement positionnés contre le trafic d’organes et le tourisme de transplantation en promulguant des lois : en 2008 pour Israël, 2010 pour l’Espagne, 2013 au niveau du Parlement européen, 2015 pour Taïwan, 2016 pour l’Italie, 2018 pour l’Australie…Elle a conclu son intervention en invitant l’ensemble des personnes à agir contre les prélèvements forcés d’organes pour sauver une vie, s’informer sur les prélèvements forcés et contribuer à y mettre un terme.

L’Association pour La Renaissance de la Culture Traditionnelle avait précisé dans son dossier de presse que : « selon l’expression française Qui ne dit mot consent, rester silencieux sur ces crimes engage la responsabilité de chaque individu, de chaque concitoyen. Qui accepterait qu’un membre de sa famille soit tué pour ses croyances et ses organes revendu pour un profit ? »

Mais, « Nous pouvons choisir la liberté, sortir de la cécité volontaire et de l’autocensure et, avec courage, choisir la vérité » comme l’a rappelé Mme Monti.

Agir pour mettre fin aux prélèvements forcés d’organes en Chine
Mme Béatrice Poujois a présenté la campagne Kindness is cool (La gentillesse est cool en français) lancée par la nouvelle plateforme Gan Jing World qui promeut un internet « propre », dénué de violence, de contenu nuisible et ouvert à toutes les opinions. (Image : VisionTimes)

D’Authenticité-Bienveillance-Patience à la gentillesse

L’attitude pacifique fondée sur le principe Authenticité-Bienveillance-Patience, du Falun Gong, souvent été mis en avant par les différents intervenants, a conduit la présentatrice de cette conférence, Mme Béatrice Poujois, à établir un lien avec la campagne Kindness is cool (La gentillesse est cool en français) lancée par la nouvelle plateforme Gan Jing World qui défend un internet « propre » c’est-à-dire dénué de violence, de contenu nuisible, ouvert à toutes les opinions et permettant un partage au sein de la famille.

Mme Poujois rappelle que ce projet a été développé pour « faire prendre conscience aux gens, dans le monde dans lequel on évolue : que ce soit tout près de chez nous ou un petit peu plus loin, ou encore un peu plus loin, souvent les informations tristes, les informations où l’on détruit la vie, sont de plus en plus importantes. Donc le projet qui a été lancé c’est : comment à notre niveau nous pouvons développer la gentillesse très simplement, à l’intérieur de nous déjà, avec nous-même, avec nos proches, nos amis, nos enfants, nos parents, grands-parents…, toutes les personnes que l’on connaît ou que l’on ne connaît pas, juste par un simple geste, cela peut être un sourire, une aide. Cela permet de commencer à développer cette gentillesse autour de nous, au sein de la communauté ».

Les spectateurs présents à cette conférence, ont pu échanger avec les intervenants, répondre aux questions des journalistes ou manifester leur soutien en posant pour des photos et en signant des pétitions.

Agir pour mettre fin aux prélèvements forcés d’organes en Chine
Les spectateurs présents à cette conférence, ont pu échanger avec les intervenants, répondre aux questions des journalistes ou manifester leur soutien en posant pour des photos et en signant des pétitions. (Image : VisionTimes)
Agir pour mettre fin aux prélèvements forcés d’organes en Chine
Les spectateurs présents à cette conférence, ont pu échanger avec les intervenants, répondre aux questions des journalistes ou manifester leur soutien en posant pour des photos et en signant des pétitions. (Image : Suzie Loo)
Agir pour mettre fin aux prélèvements forcés d’organes en Chine

Les spectateurs présents à cette conférence, ont pu échanger avec les intervenants, répondre aux questions des journalistes ou manifester leur soutien en posant pour des photos et en signant des pétitions. (Image : VisionTimes)

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