Du 6 au 8 décembre, la huitième Conférence internationale chinoise sur le don d’organes s’est tenue à Guangzhou. Une photographie de l’événement, montrant six « principes » officiels régissant le système d’attribution d’organes en Chine, a profondément choqué et provoqué une vague d’indignation parmi les internautes chinois.
Les critiques affirment que ces règles ressemblent à un manuel d’utilisation pour le prélèvement d’organes à la demande, confirmant ainsi les allégations persistantes de prélèvements d’organes sur des personnes vivantes.
Selon la plateforme d’actualités Toutiao et China Newsweek, la Huitième Conférence internationale chinoise sur le don d’organes s’est déroulée en parallèle du Forum « Ceinture et Route » sur la coopération internationale en matière de don et de transplantation d’organes.
L’origine des organes soulève des questionnements
L’événement était placé sous l’égide de la Commission nationale de la santé du Parti communiste chinois (PCC) et de la Croix-Rouge chinoise, et organisé conjointement par le Comité chinois pour le don et la transplantation d’organes et la Fondation chinoise pour le développement de la transplantation d’organes. L’hôpital Nanfang de l’Université de médecine du Sud a accueilli la Conférence.
Les autorités chinoises ont déclaré que celle-ci visait à mettre en œuvre la réglementation relative au don et à la transplantation d’organes humains et à présenter ce qu’elles ont présenté comme les progrès réalisés par la Chine dans la réforme de son système de don et de transplantation d’organes. Les déclarations officielles ont souligné l’objectif de « construire une communauté mondiale de santé pour tous », inscrivant ainsi l’événement dans le cadre médical de l’initiative « la Ceinture et la Route ».
Les thèmes abordés lors de la Conférence comprenaient :
- le développement du système de don d’organes,
- les échanges de technologies de transplantation,
- la coopération internationale.
Cependant, le système chinois de transplantation d’organes fait depuis longtemps l’objet de controverses internationales, notamment concernant la transparence des sources d’organes et la crédibilité de son cadre de don. De nombreuses organisations médicales et de défense des droits humains internationales ont appelé à plusieurs reprises les autorités chinoises à publier des données complètes et vérifiables sur les dons.

Les « principes » d’attribution des organes suscitent l’inquiétude
Un tableau présentant six prétendus principes de prélèvement et de distribution d’organes a été mis en évidence lors de la conférence :
- « En fonction des besoins médicaux »
- « Attribution progressive par les hôpitaux, les organismes de prélèvement conjoints, les instances provinciales et le niveau national »
- « Éviter le gaspillage et améliorer l’efficacité »
- « Garantir l’équité et réduire les déséquilibres dans la distribution »
- « Évaluation régulière de l’attribution et du partage des organes »
- « Tous les organes doivent être attribués et partagés via le système COTRS »
Pris ensemble, ces principes indiquent que le PCC a mis en place un système fortement centralisé où tous les organes doivent être distribués via une plateforme officielle unique. Tous les organes humains doivent transiter par des agences de prélèvement intermédiaires, être déclarés par les voies provinciales et, enfin, être soumis à un système national d’attribution.
Selon l’éthique médicale internationale, chaque organe transplanté doit être traçable jusqu’à un donneur réel, légal et volontaire. Les critiques affirment que le système du PCC privilégie l’attribution et la distribution des organes tout en évitant d’exiger une traçabilité inversée efficace, offrant ainsi une couverture institutionnelle aux organes obtenus illégalement auprès de donneurs réticents.
Réaction en ligne : qui est prioritaire ?
Les images de la Conférence ont suscité de vifs débats dans les commentaires de Douyin. Certains utilisateurs se sont interrogés sur la véritable signification de l’expression « garantir l’équité ». « Cela signifie-t-il que les fonctionnaires de division et de niveau supérieur peuvent obtenir un rein gratuitement, les fonctionnaires de département un cœur gratuit, et les vice-ministres des organes à leur guise ? », a demandé un utilisateur. Un autre a ajouté : « C’est terrifiant : les organes sont distribués comme des bonbons. »
D’autres ont demandé avec sarcasme si les organes seraient classés selon l’âge, le niveau d’éducation, le revenu ou le patrimoine génétique, « encore plus précis qu’un service de rencontres ». Un internaute a déploré l’état du système chinois de prélèvement d’organes : « Les Chinois vivent dans une telle misère que même leurs propres organes ne leur appartiennent pas. »
Certains commentaires allaient plus loin, condamnant le PCC en termes très durs et avertissant que sans résistance, « la prochaine personne dont les organes seront prélevés pourrait être vous ou un membre de votre famille ».
Une campagne massive en faveur du don d’organes
Ces dernières années, le PCC a activement promu le don d’organes à l’échelle nationale. En novembre 2020, un ancien vice-ministre de la Santé a publiquement déclaré que l’objectif de la Chine était de devenir la première puissance mondiale en matière de transplantation d’organes. Les autorités ont également émis des directives visant à promouvoir le don d’organes dans les établissements scolaires, allant jusqu’à intégrer des contenus relatifs au don dans les manuels scolaires du primaire, dans le cadre de l’éducation morale.
En décembre 2023, le PCC a publié le Règlement sur le don et la transplantation d’organes humains, entré en vigueur le 1er mai 2024. Ce règlement a officiellement légalisé la transplantation d’organes et présenté le don comme entièrement volontaire.
Cependant, la résistance du public reste forte. Un sondage réalisé l’année dernière sur la légalisation de la transplantation d’organes a montré que près de 98 % des personnes interrogées s’y opposaient, tandis que seulement 1,49 % y étaient favorables, ce qui témoigne d’une méfiance généralisée envers les déclarations officielles.
Wang Zhiyuan, directeur de l’Organisation mondiale d’enquête sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG), a déclaré au journal The Epoch Times que le PCC a délibérément construit un récit public présentant l’expansion rapide du trafic d’organes en Chine comme le résultat de dons de citoyens.
Quand le système d’attribution d’organes en Chine repose sur des crimes contre l’humanité
Depuis plus de vingt ans, a affirmé Wang Zhiyuan, le PCC dissimule ce qui peut être qualifié de génocide et de crimes contre l’humanité, notamment le prélèvement d’organes sur des pratiquants de Falun Gong et d’autres prisonniers d’opinion, parmi lesquels des musulmans ouïghours, des Tibétains, des chrétiens et d’autres minorités religieuses.
« Par le prélèvement d’organes sur des personnes vivantes, le PCC a bafoué les principes moraux de l’humanité », a déclaré Wang Zhiyuan. « Des médecins qui devraient sauver des vies sont devenus des monstres, mus par l’avidité et dépourvus de conscience. Une fois qu’un loup a goûté à la chair humaine, qui ne voudrait-il pas dévorer ? Quiconque vit aux côtés d’un tel mal est en danger. »
Ces dernières années, des allégations suggèrent que les victimes de prélèvements d’organes ne se limitent plus aux pratiquants de Falun Gong, mais touchent désormais l’ensemble de la société. Un nombre croissant d’enfants et de jeunes disparaissent sans explication. Certains patients auraient consulté pour des affections bénignes avant d’être déclarés en état de mort cérébrale, puis leurs organes prélevés.
Wang Zhiyuan a affirmé que le PCC instrumentalise le prélèvement d’organes sur des personnes vivantes comme une campagne criminelle d’État, utilisant la propagande pour banaliser le meurtre et le présenter comme un acte légal, voire honorable. Il a ajouté que le discours du « don volontaire » sert à détourner l’attention du public.
« Quel que soit le prétexte employé », a-t-il déclaré, « le crime du prélèvement d’organes sur des personnes vivantes ne peut être dissimulé et ne pourra échapper à la condamnation internationale. »
Rédacteur Charlotte Clémence
Source : ‘Organs Distributed Like Candy’: China’s Organ Allocation System Sparks Outrage
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