Si on passe avec de jeunes enfants dans une rue où il y a un mendiant, peut-être allons-nous détourner un peu le regard par crainte d’être importunés, mais les enfants vont probablement ralentir le pas et se sentir interpellés par cette personne qui mendie. Notre altruisme inné peut s’estomper ou même se perdre si nous ne le cultivons pas.
Le sentiment d’altruisme se traduit par la volonté de se rapprocher des autres et d’aider les autres. Cela implique de moins penser à soi, en mettant les intérêts des autres avant les siens.
L’empathie est le fondement de l’altruisme
Sommes-nous altruistes de nature ? Les enfants sont altruistes de façon naturelle. Dans des études de comportement organisées avec de petits enfants, on observe qu’ils vont spontanément aider un autre enfant ou un adulte qui a besoin d’aide.
L’empathie est la capacité de se mettre à la place de l’autre, de comprendre ce qu’il ressent. Est-ce une qualité innée ou est-ce le résultat de notre éducation ? Des éducateurs ont fait des expériences avec des enfants d’un à deux ans, pour tenter de répondre à cette question. Ils sont arrivés à la conclusion que l’enfant peut percevoir une situation d’injustice entre deux personnes, il peut aussi, sans qu’on lui demande, aider quelqu’un qui est dans l’incapacité de faire une chose simple.
Des scientifiques ont présenté à des adultes des images de personnes en train de se blesser puis leur ont fait passer un examen par IRM (Imagerie par Résonance Magnétique). Les zones qui étaient affectées dans le cerveau lors de l’expérience étaient les mêmes que celles qui sont affectées quand les personnes se blessent elles-mêmes. Selon les scientifiques, cette expérience met en évidence que la douleur physique des autres peut être perçue en nous comme notre propre douleur.
L’empathie peut-elle être développée par l’éducation ? Dans une autre expérience, deux jeunes enfants de deux ans et demi obtiennent chacun un gobelet avec des billes, mais pas le même nombre de billes dans chacun des gobelets. Celui qui en a moins, Julius, est triste et se plaint ouvertement. Ce qui n’émeut pas Yohan, qui en a plus, et ne veut d’abord pas partager. Cependant Yohan s’aperçoit de la tristesse de Julius. Certainement Yohan ressent-il l’injustice car finalement il donne une bille à Julius sans qu’aucun adulte n’intervienne. Alors la relation entre les deux enfants s’apaise soudainement. Faire preuve d’empathie a demandé un effort à Yohan mais a été bénéfique pour l’harmonie entre eux.

La même expérience a été reproduite avec des enfants de cinq ans, Auguste et Frédéric. Là, les deux enfants partagent spontanément leurs billes de façon équitable. Pour ces deux enfants plus âgés, l’empathie semble s’être renforcée avec l’éducation. « Cette empathie-là, il faut la construire, il faut l’aider, les parents mais aussi l’école, les éducateurs. C’est très important pour cela que les enfants soient éduqués dans la multiplicité des points de vue. C’est-à-dire qu’ils sachent qu’il y a toujours plusieurs manières d’envisager les choses et que d’autres peuvent les envisager différemment d’eux-mêmes. » affirme Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, dans le documentaire L’empathie et l’altruisme sont innés.
Certains enfants peuvent perdre toute capacité d’empathie, comme par exemple les enfants soldats en Afrique. La précieuse empathie, même si elle est innée, peut disparaître. Elle a besoin d’être encouragée et mise à contribution pour se renforcer.
L’altruisme authentique est bénéfique et source de bonheur
Être altruiste, rendre service aux autres de manière désintéressée et être attentif à leur bien-être nous rend plus heureux. Être altruiste va souvent demander un effort, pour sortir de sa zone de confort et de ses habitudes auto-protectrices. Cependant, c’est cet effort de l’altruiste qui en fait toute la valeur aux yeux des autres.
Peut-être oublions-nous en grandissant cette belle nature altruiste ? Certainement oui, pour plusieurs raisons : parfois par manque de temps, on peut aussi se sentir impuissant face à la misère des autres, et on peut penser que, concernant les mendiants, même en donnant une pièce, ça ne résoudra pas le problème. Effectivement, cela ne résout pas le problème général de la misère, mais pour cette personne dans le besoin, le moindre geste pour l’aider crée un lien amical, lui met du baume au cœur et lui permet de se sentir moins seule.
Être altruiste implique-t-il de prendre soin des autres au détriment de soi ? Est-ce juste d’aller jusqu’à l’abnégation de soi ? On peut avoir une objection concernant l’abnégation de soi, car il est certainement nécessaire de bien se connaître et d’être bienveillant avec soi-même avant de pouvoir être bienveillant avec les autres.

Penser à soi est-il un comportement égoïste ? Evidemment non, si ce n’est pas une obsession. Nous avons besoin de prendre soin de nous, physiquement et mentalement, dans les différents aspects de notre vie. Nous devons nous chérir nous-mêmes, c’est même la principale condition pour pouvoir aimer et prendre soin des autres.
Quand on ne prend pas soin de soi, peut-on donner le meilleur de soi ? Peut-on être généreux avec les autres si ce qu’on a en soi de merveilleux, l’altruisme, est recouvert de mauvaises pensées et d’émotions confuses ou négatives ? Est-ce que l’altruisme à ce moment-là pourra être de la pure générosité fondée sur la compassion, ou n’y aura-t-il pas inconsciemment une demande de retour, tout au moins de reconnaissance ?
Il est important de bien regarder en soi, pour vérifier que notre attitude est juste, que la cause de notre action est juste et s’inscrit dans le respect de soi-même et de l’autre. L’altruisme demande d’être bienveillant et droit envers soi-même, avant de pouvoir l’être pour les autres.
La porte ouverte à une plus vaste perception du monde
La poursuite du bonheur, du bien-être, du plaisir est souvent mise en avant aujourd’hui dans les médias. Cette quête ne peut pas réellement être satisfaisante, si elle ne se soucie pas des autres. Être trop centré sur soi-même ou avoir un sentiment exacerbé de soi pourrait même être un amplificateur de nos difficultés et de nos souffrances. En revanche, quand on ressent un amour bienveillant et inconditionnel pour les personnes autour de nous, l’ouverture d’esprit qui en découle nous amène à d’autres perceptions et compréhensions.
Si nous nous tournons vers les autres, nous prenons justement du recul avec nos propres ennuis, nous acquérons alors une capacité de résilience beaucoup plus vaste. Nous prenons conscience également de l’interdépendance des êtres de ce monde et de la souffrance commune à tous les êtres humains. Cette vision plus globale du monde forge notre détermination à aller vers les autres pour les aider.

Le moine bouddhiste Matthieu Ricard écrit dans son livre Plaidoyer pour l’altruisme: « À mon retour d’Orient, mon regard avait changé, et le monde aussi. J’étais maintenant habitué à vivre au sein d’une culture et parmi des personnes dont la priorité était de devenir de meilleurs êtres humains en transformant leur manière d’être et de penser. Les préoccupations ordinaires du gain et de la perte, du plaisir et du déplaisir, de la louange et de la critique, de la renommée et de l’anonymat, y étaient considérés comme puériles et sources de déboires. Par-dessus tout, l’amour altruiste et la compassion constituaient les vertus cardinales de toute vie humaine et se trouvaient au cœur du chemin spirituel ».
Un altruisme extraordinaire
L’amour altruiste et la compassion sont des vertus qui sont mises en avant dans la plupart des religions et des voies spirituelles. Ce sont des clefs essentielles pour une société humaine plus harmonieuse et pour l’accomplissement personnel des êtres humains. Les comportements et les actions altruistes sont quotidiens dans le monde, car c’est une qualité humaine innée et de nombreuses personnes utilisent cette capacité d’aider les autres avec désintéressement dans beaucoup de circonstances différentes. Il y a aussi des manifestations héroïques de l’altruisme, elles sont peut-être plus nombreuses en temps de guerre ou dans les dictatures de ce monde.
En Chine, sous le régime dictatorial, violent et répressif du PCC (Parti communiste chinois), les occasions ne manquent pas d’exercer l’altruisme, mais demandent beaucoup de détermination et de courage. Les pratiquants de Falun Gong font partie de ces personnes qui aident les autres de manière totalement désintéressée.
Appelé aussi Falun Dafa, le Falun Gong est une voie spirituelle bouddhique très bénéfique, basée sur le principe universel Authenticité - Bienveillance - Tolérance. Il renoue avec la tradition chinoise de se cultiver intérieurement et de pratiquer des exercices énergétiques et de méditation. À cause de sa prodigieuse popularité dans les années 1990, il fut interdit en 1999 par le PCC, inquiet de la continuité de son propre pouvoir. Le Falun Gong est toujours violemment persécuté en Chine.
Les gens aux ordres du PCC ont recours à toutes sortes de tortures cruelles sur les prisonniers, et ont organisé de façon industrielle, depuis le début de la persécution, des prélèvements forcés d’organes sur les pratiquants prisonniers. Ces organes sont transplantés, dans les hôpitaux chinois, sur de riches chinois ou de riches étrangers. Le nombre de pratiquants assassinés, durant toutes ces années, est énorme, de l’ordre de plusieurs centaines de milliers, mais nous ne pouvons pas connaître les chiffres exacts.

C’est dans ces circonstances terrifiantes que les pratiquants de Falun Gong, au risque de leur vie, vont informer leurs concitoyens sur la pratique bénéfique de cette discipline spirituelle et sur la réalité de sa persécution (qui est cachée au public). Grâce au mouvement Tuidang, ils aident leurs concitoyens à renoncer au serment qu’ils ont fait, par obligation, de donner leur vie pour le communisme. Ils les aident à sortir de l’emprise du PCC, en le quittant, lui et les organisations de jeunesse qui lui sont affiliées et auxquelles la majorité des chinois adhèrent, par obligation, depuis leur enfance (les Jeunes Pionniers et la Ligue de la jeunesse communiste).
Ainsi, à ce jour, grâce à l’altruisme des pratiquants de Falun Gong, environ 445 millions de chinois sont sortis des griffes de cette gigantesque organisation terroriste et criminelle, le PCC. Les chinois qui s’en sont désolidarisés, ne pourront plus être comptés comme complices des persécutions, des tortures et des crimes commis par le PCC, lorsque celui-ci prochainement s’effondrera.
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