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Homme. Les déesses-mères depuis les temps préhistoriques à nos jours

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Les traces de la vénération de déesses de la fertilité, ou déesses-mères, en Europe, ont traversé les millénaires, de la Préhistoire jusqu’aux premiers siècles du christianisme. Leur iconographie, leurs fonctions et leur importance dans les sociétés humaines témoignent de préoccupations universelles comme la nécessité d’avoir une progéniture, d’assurer de bonnes récoltes.

Depuis la nuit des temps, la fécondité était vénérée comme un espoir dans la vie et le futur. (Image : wikimedia/ Zorey74 / CC BY-SA 4.0)

Les Vénus préhistoriques

Les plus anciennes représentations féminines connues remontent au Paléolithique supérieur avec les célèbres « Vénus » comme la Vénus de Willendorf (environ 25 000 av. J.-C.), la Vénus de Laussel, ou celle de Lespugue. Sculptées en ronde-bosse, aux formes accentuées (seins, hanches, ventre). Ces statuettes ont longtemps été interprétées comme des amulettes ou idoles de la fertilité, célébrant la femme comme source de vie et de fécondité.​

Si leur signification exacte reste débattue, leur abondance et leur dispersion à travers l’Europe suggèrent qu’elles jouaient un rôle rituel important dans les sociétés préhistoriques. Sans écrit, cela ne reste que des suppositions.

Cybèle était honorée dans l’ensemble du monde antique comme la déesse mère primordiale, elle avait plusieurs noms. (Image : wikimedia/ QuartierLatin1968 / CC BY-SA 3.0 )

Les multiples déesses-mères de l’antiquité

En Grèce antique, Déméter est vénérée comme la déesse des moissons, de l’agriculture et du cycle des saisons. Elle incarne la fécondité de la terre nourricière et le lien vital entre la nature et les humains. À ses côtés, Gaïa personnifie la Terre elle-même, matrice originelle d’où surgit toute forme de vie et que les dieux eux-mêmes reconnaissent comme la mère primordiale.

En Anatolie, la grande déesse Cybèle, connue plus tard à Rome sous le nom de Magna Mater (la Grande Mère), représente cette même force universelle de vie, de mort et de renaissance. Elle fut intégrée au panthéon romain, où elle côtoie Tellus, autre déesse de la Terre, associée à la fertilité des sols et à la prospérité des foyers.

Dans les mythologies germaniques et nordiques, les déesses Freya et Frigg dominent les sphères de la fécondité, de l’amour et de la magie. Freya symbolise la puissance du désir et la vitalité créatrice, tandis que Frigg, épouse d’Odin, veille sur les naissances et la maternité.

Chez les Celtes, des figures comme Dana ou Danú, souvent présentée comme la « fille de la Terre » et l’ancêtre mythique des dieux, exercent un pouvoir créateur analogue. Elle incarne à la fois la source de toute existence et la sagesse qui ordonne la nature, unissant dans sa personne les forces féminines de la création, de la fertilité et de la régénération.

La Vierge Marie représente aussi la protectrice des enfants et des familles. (Image : High-Fliers /envato)

Transition avec la christianisation

L’église chrétienne, lors de son expansion, s’est parfois heurtée à la popularité de ces cultes féminins. Plutôt que de les éradiquer complètement, de nombreuses pratiques et représentations ont été réinterprétées, intégrées, ou « christianisées ».

La figure de la Vierge Marie reprend de nombreux attributs de la déesse-mère antique. Une  maternité sacrée, la pureté, la capacité d’intercession pour la fécondité et la protection des familles. Dans plusieurs régions d’Europe, des anciennes fêtes en l’honneur de Cybèle ou d’autres déesses de la maternité se sont transposées en célébrations mariales.​

Conclusion

Le culte des déesses de la fertilité est un fil rouge de l’histoire religieuse du monde entier. Des Vénus préhistoriques aux déesses-mères antiques, jusqu’à la valorisation de la maternité dans le christianisme à travers le culte de la Vierge Marie, la fécondité et la maternité ont toujours été vénérées. Si les sociétés, les noms et les rites ont évolué, l’essentiel demeure, une même fascination pour le principe de vie et de fécondité, incarné depuis des millénaires par le féminin sacré

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