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Homme. L’âme d’une nation en jeu : les avertissements de Tchang Kaï-chek et de Fu Sinian

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Dès 1945, Fu Sinian (1896-1950), éminent pédagogue, historien et linguiste chinois, prédisait que si le Parti communiste chinois (PCC) prenait le pouvoir, la culture chinoise serait confrontée à une « catastrophe ». Personne ne se doutait à quel point ses paroles seraient prophétiques, jusqu’à entacher l’âme d’une nation.

En 1966, la Révolution culturelle de Mao Zedong éclata en Chine. Elle fut menée initialement par des Gardes rouges zélés, dont beaucoup étaient encore au collège, qui se retournèrent contre leurs propres enseignants, en battant certains à mort dans des actes de fanatisme aveugle. S’ensuivit un effondrement de l’ordre moral : les enfants dénoncèrent leurs parents, les voisins trahirent leurs voisins et les soi-disant « rebelles » déclarèrent la guerre aux institutions et aux traditions établies. Au cours de la décennie suivante, des centaines de millions de personnes à travers la Chine furent prises dans cette catastrophe sanglante, plongeant le pays dans un désastre violent qui piétina l’héritage culturel et les fondements éthiques de la civilisation chinoise.

Avant même l’avertissement de Fu Sinian, le président Tchang Kaï-chek (1887-1975), dirigeant de la République de Chine, avait lancé son avertissement, affirmant que le Parti communiste ne permettrait jamais au peuple chinois de vivre en individus bienséants et intègres.

Rétrospectivement, Tchang Kaï-chek et Fu Sinian ont tous deux fait preuve d’une remarquable clairvoyance dans leurs avertissements communs, et l’histoire a depuis confirmé leur justesse.

Fu Sinian : « Si le PCC prend le pouvoir, la culture chinoise sera catastrophique »

L’âme d’une nation en jeu : les avertissements de Tchang Kaï-chek et de Fu Sinian
Fu Sinian a été l’un des rares à comprendre profondément le caractère et les ambitions de Mao Zedong, peut-être plus que n’importe lequel de ses contemporains. (Image : wikimedia / minguotupian.com / Domaine public)

Fu Sinian était issu d’une famille distinguée, riche d’une longue tradition d’érudition et de service à la nation. Son ancêtre de la septième génération, Fu Yijian (1609-1665), fut le premier zhuangyuan (meilleur à l’examen impérial) en lettres et arts libéraux après que l’empereur Shunzhi (1638-1661) de la dynastie Qing eut établi sa capitale à Pékin. Fu Yijian devint ensuite Premier ministre, et au cours des générations suivantes, la famille Fu produisit de nombreux hauts fonctionnaires, dont de nombreux préfets et magistrats de comté.

Fu Sinian commença très jeune à étudier les Classiqueschinois avant d’entrer à l’école Tsinghua. Il poursuivit ensuite ses études supérieures en Europe et, à son retour en Chine, devint un intellectuel de premier plan. Après la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945), il assura l’intérim de l’Université de Pékin pendant le séjour de Hu Shi, le président officiel, aux États-Unis. Après la création de la République populaire de Chine, Fu Sinian s’installa à Taïwan, où il devint président de l’Université nationale de Taïwan et joua un rôle central dans son essor vers une institution de renommée internationale.

Surnommé Fu Canon pour son intelligence vive et son franc-parler, Fu Sinian était l’un des rares à comprendre profondément le caractère et les ambitions de Mao Zedong, peut-être plus que n’importe lequel de ses contemporains.

L’âme d’une nation en jeu : les avertissements de Tchang Kaï-chek et de Fu Sinian
Le 4 mai 1919, des étudiants protestèrent contre la faible réaction du gouvernement chinois au Traité de Versailles, qui cédait les territoires allemands de la province du Shandong au Japon après la Première Guerre mondiale. Cette manifestation, connue sous le nom de Mouvement du 4 mai, marqua un tournant dans l’histoire moderne de la Chine, alimentant une montée du nationalisme. (Image : wikimedia / Tsinghua University / Domaine public)

Le 4 mai 1919, des étudiants protestèrent contre la faible réaction du gouvernement chinois au Traité de Versailles, qui cédait les territoires allemands de la province du Shandong au Japon après la Première Guerre mondiale. Cette manifestation, connue sous le nom de Mouvement du 4 mai, marqua un tournant dans l’histoire moderne de la Chine, alimentant une montée du nationalisme, des appels à la science et à la démocratie, et une remise en question critique de la culture traditionnelle chinoise.

Au cœur de ce mouvement se trouvait l’Université de Pékin, où Fu Sinian s’imposa comme un leader étudiant de premier plan. À la même époque, Mao Zedong travaillait discrètement comme assistant bibliothécaire à l’université. Fu, fréquentant assidûment la bibliothèque, rencontra Mao à cette époque. Leurs chemins se séparèrent assez rapidement : Mao retourna dans son Hunan natal pour lancer la Revue Xiangjiang, tandis que Fu fonda l’influent magazine Nouvelle Marée (Xin Chao) à l’Université de Pékin.

En juillet 1945, Fu Sinian se rendit à Yan’an, alors siège du Parti communiste chinois. Mao Zedong l’invita à un entretien privé qui dura tard dans la nuit. Fu Sinian fut frappé par la grande connaissance de Mao en littérature, y compris en littérature vulgaire, qu’il admit étudier pour comprendre la psychologie populaire et s’en servir.

De retour à Chongqing, Fu Sinian partagea ses impressions avec ses amis, soulignant que le PCC suivait de près le modèle soviétique et que Mao lui-même incarnait l’esprit de Song Jiang, personnage historique qui mena une rébellion contre la dynastie Song au début du XIIe siècle. La même année, Fu Sinian publia un article intitulé La Chine a besoin d’un gouvernement, dans lequel il lançait un avertissement sévère : « si le Parti communiste prenait le pouvoir, la nation chinoise serait confrontée à un désastre, notamment dans le domaine culturel ». L’histoire ne peut être présumée, mais les événements qui suivirent confirmèrent tragiquement l’extraordinaire clairvoyance de Fu Sinian et la justesse effrayante de sa prédiction.

Tchang Kaï-chek : « Le PCC va provoquer un désastre sans précédent en Chine »

L’âme d’une nation en jeu : les avertissements de Tchang Kaï-chek et de Fu Sinian
Pendant 5 000 ans, affirmait Tchang Kaï-chek, les philosophes chinois ont transmis les principes fondamentaux de ce que signifie être véritablement humain. Ces principes s’exprimaient dans les vertus de « loyauté, piété filiale, bienveillance, foi et harmonie ». Seule l’affirmation de toutes ces vertus permettait d’être considéré comme un être humain à part entière. (Image : Office of the President of the Republic of China, Attribution, via Wikimedia Commons)

En 1933, Tchang Kaï-chek lança une sévère mise en garde contre le Parti communiste chinois lors du discours d’ouverture du deuxième Corps d’instruction des officiers militaires. Il souligna l’urgence d’éradiquer ce qu’il appelait les « bandits communistes », déclarant que le PCC n’était pas seulement une menace politique, mais une force fondamentalement opposée aux fondements moraux de la civilisation chinoise. 

Il décrivit le Parti comme « une bête à peau humaine », l’accusant de bafouer les principes moraux transmis par les sages tout au long de l’histoire chinoise. Son objectif, disait-il, était de transformer le peuple chinois en êtres dépourvus de loyauté, de piété filiale, de bienséance et de droiture, le réduisant à l’état d’animaux.

Tchang Kaï-chek condamna également le PCC, le qualifiant de « visage humain avec un cœur de bête ». Bien qu’ils ressemblent à des gens ordinaires, affirma-t-il, leurs pensées, leur esprit et leurs actions étaient aussi féroces que des bêtes sauvages. De tels individus, conclut-il, n’étaient rien d’autre que des « bêtes à peau humaine » et indignes d’être qualifiés d’humains. À ses yeux, la lutte contre les communistes n’était pas seulement une lutte politique ou militaire : c’était une bataille morale pour sauver le peuple et son humanité.

Tchang Kaï-chek avertissait que partout où les bandits communistes passaient, ils semaient le chaos et la destruction : tueries, incendies, viols et pillages, rendant impossible pour les citoyens ordinaires de vivre et de travailler en paix. Plus que de simples violences physiques, il soulignait que la présence du PCC corrompait le tissu moral de la société. Elle encourageait les gens à manquer de respect à leurs ancêtres, à manquer de piété filiale envers leurs parents, à négliger l’amour fraternel et à abandonner leur devoir envers la patrie et la nation. Ils rejetaient la bienséance et la moralité, et cherchaient systématiquement à démanteler le patrimoine éthique et culturel de la Chine.

Pendant 5 000 ans, notait Tchang Kaï-chek, les sages et les philosophes chinois ont transmis les principes fondamentaux de ce que signifie être véritablement humain. Ces principes s’exprimaient dans les vertus de « loyauté, piété filiale, bienveillance, foi et harmonie ». Seule l’affirmation de toutes ces vertus permettait d’être considéré comme un être humain à part entière, un Chinois authentique et complet.

L’âme d’une nation en jeu : les avertissements de Tchang Kaï-chek et de Fu Sinian
Tchang Kaï-chek dénonça également le PCC pour avoir abandonné les traditions ancestrales de la Chine et vénéré des figures étrangères, comme Lénine et Marx, en tant que leurs ancêtres idéologiques. (Image : wikimedia / 他被称蒋介石"奴婢" 却敢逼蒋辞四川省主席职 / Domaine public)

Tchang Kaï-chek condamna le Parti communiste chinois, le qualifiant de force ayant trahi la République de Chine et la nation chinoise. Il accusait le PCC de trahir ses supérieurs comme ses subordonnés, de se livrer à une violence impitoyable, de tuer et de mutiler des personnes sans distinction de culpabilité ou d’innocence, et de recourir à toutes les formes de torture imaginables. Selon lui, ils agissaient sans humanité ni intégrité morale.

Tchang Kaï-chek dénonça également le PCC pour avoir abandonné les traditions ancestrales de la Chine et vénéré des figures étrangères, comme Lénine et Marx, en tant que leurs ancêtres idéologiques. De tels individus déloyaux, infidèles, cruels et injustes, disait-il, n’étaient pas différents des bêtes. Ils étaient indignes d’être qualifiés d’êtres humains, et encore moins de Chinois.

Le choix qui s’offre aujourd’hui pour recouvrer l’âme d’une nation

Avec le recul, les avertissements de Fu Sinian et de Tchang Kaï-chek étaient loin d’être des discours alarmistes. Il s’agissait de visions remarquablement lucides, ancrées dans une compréhension profonde de l’idéologie communiste. Bien que issus d’horizons différents, les deux hommes anticipaient chacun le même avenir : non seulement les bouleversements politiques qu’entraînerait la prise de pouvoir par le PCC, mais aussi la profonde dévastation morale et culturelle qui s’ensuivrait inévitablement et entacherait l’âme d’une nation toute entière

Leurs analyses et prédictions, étonnamment similaires, témoignent d’une clarté d’esprit commune. Si leurs mises en garde ont été largement ignorées à l’époque, l’histoire a depuis confirmé la justesse effrayante de leurs avertissements quant aux souffrances généralisées engendrées par des événements tels que le Grand Bond en avant (1958 – 1960), la Révolution culturelle (1966 – 1976), la Campagne anti-droitiste (années 1950 et début 1960)et d’autres campagnes brutales orchestrées par le PCC.

L’âme d’une nation en jeu : les avertissements de Tchang Kaï-chek et de Fu Sinian
Les avertissements de Fu Sinian et de Tchang Kaï-chek constituent des appels urgents à se souvenir de ce qui a été perdu et à préserver les vestiges d’une culture juste. Pour préserver la dignité d’un peuple et l’âme d’une nation, la vérité doit être dite avec audace et le courage moral doit être ravivé. (Image : Capture d’écran / nspirement.com)

Au nom de ces mouvements révolutionnaires, le PCC a systématiquement démantelé des siècles d’enseignements éthiques, dressé les familles les unes contre les autres et déraciné les fondements spirituels et culturels de la civilisation chinoise. Cela incluait la destruction délibérée de vestiges culturels inestimables et la dissimulation de la véritable histoire de la Chine, une histoire qui contenait des leçons essentielles pour guider l’avenir de la nation. 

En Chine, d’innombrables personnes ont été trompées, sont restées silencieuses par peur ou se sont rendues complices pour des raisons financières ou politiques. Aujourd’hui encore, nombreux sont ceux en Orient, et surtout en Occident, qui ne parviennent pas à saisir pleinement l’ampleur de l’idéologie corrompue et immorale du PCC.

Les avertissements de Fu Sinian et de Tchang Kaï-chek constituent des appels urgents à se souvenir de ce qui a été perdu et à préserver les vestiges d’une culture juste. Pour préserver la dignité d’un peuple et l’âme d’une nation, la vérité doit être dite avec audace et le courage moral doit être ravivé.

Alors que la vérité sur les crimes du PCC continue d’émerger, le peuple chinois et la communauté internationale sont confrontés à un choix solennel : défendre fermement le bien ou se laisser entraîner par un régime fondé sur la tromperie et le mal.

Rédacteur Charlotte Clémence

Source :A Nation’s Soul at Stake: The Warnings of Chiang Kai-shek and Fu Sinian
www.nspirement.com

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