La vie moderne évolue à un rythme de plus en plus rapide, entraînant une augmentation du stress. Par conséquent, le suivi psychologique est devenu de plus en plus populaire. Il est intéressant de noter que, même dans l'Antiquité, certains médecins traitaient les maladies en tenant compte de l'état psychologique du patient. Li Shizhen, éminent érudit médical de la dynastie Ming en Chine, était un de ces médecins.
Li Shizhen était issu d'une longue lignée de médecins. Son grand-père était un « médecin de cloche », c’est à dire un médecin itinérant. Par ailleurs, son père, Li Mingwen, était également un médecin renommé. Lorsque Li Shizhen commença à pratiquer la médecine, ses compétences avaient atteint de nouveaux sommets. De nombreuses personnes se rendaient chez les Li pour se faire soigner, que ce soit pour des affections mineures ou des maladies plus graves.
L’art du placébo en réponse à l’inquiétude d’un patient

Un jour, un patient souffrant de diarrhée se présenta en titubant à la porte de Li Shizhen, implorant son aide. Après avoir pris son pouls, Li Shizhen ne constata rien d'alarmant. Il pensait que le patient avait juste besoin de quelques jours de repos pour reprendre des forces et qu'il se rétablirait rapidement. Il lui conseilla de rentrer chez lui et de se reposer.
Cependant, l'homme pensait qu’il était malade. Il insista sur le fait que les autres médecins n'avaient pas réussi à le soigner et refusa de partir sans une ordonnance de Li Shizhen. Après un moment de réflexion, Li Shizhen arracha quelques mauvaises herbes au bord de la route, les tendit à l'homme et lui recommanda de les laver et de les faire bouillir dans de l'eau avant de les boire.
Quelques jours plus tard, l'homme avait retrouvé des forces. Il revint de bonne humeur pour remercier Li Shizhen, mais découvrit que ce qu'il avait pris n'était pas du tout un médicament, mais une herbe sauvage ordinaire sans propriétés médicinales. Malgré tout, il ne put s'empêcher d'admirer la sagesse de Li Shizhen. En vérité, parfois, l'absence de médicament est la meilleure des médecines.
En une autre occasion, Li Shizhen eut recours à un « remède psychologique » similaire pour aider un homme riche d'une petite ville à se rétablir.
Li Shizhen met en avant sa connaissance profonde du fonctionnement humain

À l'époque, un homme riche du coin avait entendu parler de la grande réputation de Li Shizhen. Il apporta une ordonnance remise quelques jours plus tôt par un guérisseur traditionnel local, se plaignant de l'inefficacité du médicament. Il demanda à Li Shizhen d'en rédiger une nouvelle. Après examen, Li découvrit qu'il s'agissait d'une formule appelée « médecine des Quatre Gentilshommes », composée de quatre ingrédients. Après avoir pris le pouls de l'homme et examiné sa langue, Li conclut que le diagnostic était correct : l'homme souffrait d'une déficience de qi, et le médicament prescrit aurait dû être efficace.
Cependant, à en juger par l'expression sceptique de l'homme, Li Shizhen savait que le patient ne se fierait plus à la même ordonnance. Après une pause, il lui tendit un nouveau lot d'ingrédients à base de plantes – toujours quatre plantes au total, mais portant un nom différent pour chaque plante appartenant à la même famille – et lui recommanda de les prendre pendant quinze jours.
L'homme jeta un coup d'œil aux noms inhabituels figurant sur l'ordonnance et pensa qu'il s'agissait d'un remède universel exotique. Ravi, il ordonna à son serviteur de faire bouillir les plantes pour les boire. Effectivement, après 15 jours, ses symptômes ont disparu. Profondément impressionné par les compétences de Li Shizhen, il est revenu exprimer sa gratitude et a loué l'efficacité miraculeuse du traitement.
Li Shizhen a souri et a révélé : « En fait, cette prescription contenait toujours les mêmes ingrédients, mais sous des noms différents. Le " médicament des Quatre Gentilshommes " est un autre nom pour cette prescription ».

Comme le dit le dicton :Seul toi peut te vaincre toi-même. Le pouvoir de l'esprit peut parfois jouer un rôle décisif dans la guérison. La capacité de Li Shizhen à puiser dans la psychologie d'un patient dans le cadre du traitement est une leçon précieuse. C’est aussi l'une des raisons pour lesquelles il est vénéré comme un « sage parmi les médecins ».
Rédacteur Charlotte Clémence
Source : Ming Dynasty Doctors Cured Illnesses by Lifting the Patient’s Psychological State
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