Sagesse. La dynastie Zhou : l’âge d’or de la civilisation chinoise classique

La dynastie Zhou (1066-206 av. J.-C.) est une période importante de l’histoire de la Chine après la chute de la dynastie Shang. Il y a eu 37 générations d’empereurs sous la dynastie Zhou au cours de plus de 800 ans, avant qu’elle soit détruite par la dynastie Qin en 206 av. J.-C. C’était la plus longue dynastie de l’histoire de la Chine et l’apogée de la civilisation chinoise classique. Le confucianisme et le taoïsme nés au cours de cette période se sont perpétrés et ont influencé l’histoire de la Chine jusqu’à nos jours.

De la paix à la guerre : les dynasties suivent un cycle déterminé par la vertu

L’histoire se répète comme des cycles de manière surprenante. En ce qui concerne la montée et la chute d’une dynastie, prenons l’exemple des dynasties Xia et Shang qui ont toutes prospéré au début grâce aux rois vertueux qui ont exercé un règne bienveillant, tels que Yu le Grand (大禹) et Cheng Tang (成湯), et toutes ont été anéanties à cause des rois cruels et tyranniques, tels que Zhou (紂) et Jie (桀). 

Les rois bienveillants ont respecté le Ciel et la Terre, suivi les avertissements du Ciel et cultivé leur vertu sans cesse afin de régner sur leur dynastie dans la paix, en revanche, les tyrans ont ignoré les avertissements répétés du Ciel, se sont rebellés contre le Ciel et ont fini par se ruiner.

En prenant l’exemple de la dynastie Zhou, les historiens considèrent l’année 770 av. J.-C. comme une ligne de séparation. Les historiens, en se basant sur les emplacements géographiques avant et après le transfert de la capitale par la dynastie Zhou, désignent la période antérieure au transfert sous le nom de dynastie Zhou de l’Ouest et la période postérieure sous le nom de dynastie Zhou de l’Est.

Les deux périodes de la dynastie Zhou

L’année 770 av. J.-C. a en effet été décisive pour la dynastie Zhou. Cette année-là, le roi You de Zhou (周幽王) est mort et le roi Ping (周平王) a déplacé la capitale de Xi’an dans le Shaanxi, à Luoyang, dans le Henan, à l’est. La dynastie Zhou a désormais perdu le contrôle de ses territoires de l’ouest, avant d’entrer dans une période de déclin, sous la pression des royaumes rivaux.

En ce qui concerne l’histoire de la dynastie Zhou de l’Ouest (1046 à 771 av. J.-C.), les générations suivantes savent seulement que, comme les dynasties Xia et Shang, il s’agissait d’une confédération de royaumes unis sous un souverain suprême commun. Les autres aspects de son existence restent peu connus.

Cette période a pu préserver les traces de la Grande Voie, avec ses rois et ministres vertueux, dont le roi Wen (文王), le roi Wu (武王), le roi Cheng (成王) et le duc de Zhou (周公), qui ont suivi l’exemple des Cinq Empereurs.

La culture de la dynastie Zhou de l’Ouest

La dynastie Zhou accordait une grande importance à l’éducation des enfants de la noblesse. Dès leur plus jeune âge, ceux-ci apprenaient les connaissances et les compétences fondamentales en matière de rituels, de musique, de tir à l’arc, de conduite de char, de calligraphie et de mathématiques, regroupées sous le nom de « six arts ». 

Les mathématiques faisaient partie de ces disciplines, ce qui indique que les connaissances mathématiques étaient déjà largement appliquées dans tous les aspects de la vie sociale et s’étaient développées pour devenir une science indépendante.

Le système vestimentaire chinois a atteint sa maturité sous la dynastie Zhou, les empereurs et la noblesse revêtant des habits adaptés à leur statut et à chaque occasion. 

La dynastie Zhou fut la première à codifier les règles régissant les « rituels » (tels que les cérémonies rituelles et les banquets de cour) et la « musique » (les danses et la musique accompagnant ces rituels), un processus connu sous le nom « d’établissement des rites et de la musique ». Au cours de la période Zhou de l’Ouest, des dizaines d’instruments de musique différents étaient utilisés.

À la fin de la période Zhou de l’Ouest, les concepts liés aux « cinq éléments » avaient déjà fait leur apparition. Le Yi Jing, le plus important des cinq classiques du confucianisme, est apparu pendant la période des Zhou de l’Ouest. Son contenu englobe l’astronomie, la géographie, la météorologie, la science du calendrier, les mathématiques, la physique, la chimie, la biologie, la médecine, les arts martiaux, l’alchimie, la préservation de la santé, la philosophie, l’histoire, la littérature, l’art, l’éducation, le folklore, la psychologie, l’éthique, la stratégie militaire, la religion, la divination, la géomancie et de nombreux autres domaines.

Au cours de la période Zhou de l’Ouest, les astronomes ont observé les étoiles fixes et identifié 28 constellations comme repères le long des deux côtés de l’écliptique et de l’équateur céleste, connues sous le nom des 28 loges lunaires de l’astronomie chinoise. Ces constellations étaient utilisées pour déterminer les positions des corps célestes et de nombreux phénomènes astronomiques.

La dynastie Zhou a vu l’émergence de médecins professionnels et les premières spécialisations dans le domaine de la médecine. Dans le cadre des traitements, les praticiens Zhou préconisaient la thérapie alimentaire avant de recourir à des remèdes médicinaux. Ils mettaient également l’accent sur l’alignement de l’alimentation avec les changements saisonniers. À l’époque des Printemps et Automnes, la variété des substances médicinales s’est accrue et l’expérience des gens dans leur utilisation s’est enrichie.

Les inscriptions sur os oraculaires et sur bronze transmises de la période Zhou de l’Ouest étaient fondamentalement similaires à celles de la dynastie Shang. Cependant, la période Zhou de l’Ouest a produit un plus grand nombre d’artefacts et les inscriptions étaient plus étendues, formant ainsi le corps principal des inscriptions sur bronze.

Pour des raisons militaires, politiques et économiques, les cartes étaient déjà largement utilisées pendant la période Zhou de l’Ouest. 

Dans le domaine de l’assainissement, les ouvrages Les Rites de Zhou et Yi Li décrivent des méthodes de lutte contre les nuisibles et d’extermination des rongeurs, telles que le crépissage des murs, le colmatage des trous, la fumigation à l’aide de fumées médicinales, l’épandage de cendres, le balayage des habitations et l’utilisation de « pierres brûlantes » jetées dans l’eau pour éliminer les nuisibles aquatiques et les maladies. Des systèmes de drainage souterrains avancés, plus sophistiqués que ceux de la dynastie Shang, ont également été découverts sur les sites des remparts de la ville de l’époque Zhou.

Le déclin sous la dynastie Zhou de l’Est

Au cours de la période des Zhou de l’Est (771-256 av. J.-C.), les royaumes étaient en constante évolution et la concurrence entre les puissances s’intensifiait doucement, ce qui a conduit les historiens chinois à diviser cette période en deux : la période des Printemps et Automnes (春秋, 771 à 481/453 av. J.-C) et la période des Royaumes combattants (戰國, vers 476 av. J.-C. à 221 av. J.-C.). 

La période du Printemps et de l’Automne a été nommée d’après le livre historique intitulé Annales des Printemps et Automnes écrit par Confucius, tandis que la période des Royaumes combattants a probablement été nommée d’après les fréquentes batailles qui ont caractérisé cette époque.

Pendant la période des Printemps et Automnes, les royaumes vassaux étaient divisés en trois différents niveaux en fonction de leur taille et de leur puissance. Cette période était une époque où les seigneurs du Nord, en particulier, ne prenaient plus le Fils du Ciel de la dynastie Zhou au sérieux et ils se sont proclamés rois les uns après les autres. Chaque seigneur aspirait à devenir un empereur régnant en maître sur tous les rois et cherchait à unifier les différents royaumes en un empire ; les guerres étaient donc fréquentes.

L’émergence des Cent écoles de pensée pour ramener les gens sur le droit chemin

Confucius, qui est né pendant cette période troublée, pensait : « Je n’ai pas vécu l’époque où la Grande Voie existait, ni le règne des sages rois des dynasties Xia, Shang et Zhou de l’Ouest, mais c’est écrit dans les livres anciens. À l’époque de la Grande Voie, le monde était un lieu centré sur le bien commun, et des hommes sages et capables étaient choisis pour gouverner la société. C’était une époque où tout le monde était honnête et digne de confiance et vivait en harmonie, où les biens n’étaient pas considérés comme propriété privée, où le travail était considéré comme une vertu. Il n’y avait ni intrigue ni vol. Mais maintenant la Grande Voie n’existe plus, et le monde est devenu le domaine familial du dirigeant, où le père meurt et passe son trône au fils, et le frère transmet son trône à son frère, et les gens ne s’occupent que de leurs propres parents et enfants, et prennent soin que de leurs propres biens pour eux-mêmes et leurs fins privées. »  

La « vertu » autrefois vénérée a fait place au désir de pouvoir et de profit. La moralité de l’humanité est en déclin depuis lors, les gens s’éloignant de plus en plus de la Grande Voie.

Afin d’empêcher la moralité des hommes de déraper trop vite, certains dieux sont descendus sur terre sous la forme d’êtres saints, sages et savants pour rectifier les pensées et les actions de l’Homme. 

Les périodes des Printemps et Automnes et des Royaumes combattants ont ainsi vu l’émergence d’une centaine d’écoles de pensée, dont le confucianisme, le taoïsme, le moïsme et le bouddhisme. Parmi celles-ci, la voie de l’authenticité de Lao Tseu et le confucianisme ont dominé l’histoire ultérieure de la Chine pendant des milliers d’années.

Collaborateur Yi Ming

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