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Sagesse. La colère du Ciel : comment les anciens souverains chinois réagissaient aux catastrophes naturelles (1/2)

CHINE ANCIENNE > Sagesse

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Depuis une dizaine d’années, différentes catastrophes naturelles se succèdent en Chine continentale, et ce de plus en plus fréquemment. Les inondations, les tremblements de terre, le ciel rouge sang et les phénomènes naturels étranges qui se sont produits récemment dans le Nord et le Nord-est de la Chine témoignent de la colère et des avertissements du Ciel. Pourquoi en est-il ainsi ? Les anciens Chinois croyaient en l’unité du Ciel et de l’Homme, et pour eux, tout phénomène inhabituel était porteur d’un message.

Selon le Livre des changements : « La vision montrée dans le Ciel révèle la bonne ou la mauvaise fortune à venir ». Dong Zhongshu, de la dynastie des Han de l’Ouest, a également affirmé dans sa doctrine des Interactions entre le Ciel et l’humanité que les actions humaines, bonnes ou mauvaises, influencent les récompenses ou les punitions du Ciel. Le Ciel utilise des signes de bon augure et des catastrophes pour exprimer son approbation ou sa désapprobation aux dirigeants, guidant ainsi les activités du monde humain. Il a particulièrement insisté sur la fonction d’avertissement des catastrophes, estimant que les catastrophes naturelles et les changements sont causés par les erreurs des dirigeants.

Comment les empereurs réagissaient-ils aux catastrophes ? Nous allons examiner les méthodes de trois souverains de la période pré-Qin.

L’empereur Tang de Shang mit fin aux catastrophes naturelles en encourageant la vertu

Le fondateur de la dynastie Shang était l’empereur Tang, appelé aussi Cheng Tang. Son ancêtre, Qi, s’est vu attribuer des terres sur le territoire de Shang et a reçu le nom de famille Zi pour avoir aidé Yu le Grand à maîtriser les inondations. Qi a accompli de nombreuses bonnes actions pour les habitants de Shang, leur assurant une vie stable. Lorsque Cheng Tang monta sur le trône, il ne se contenta pas de révérer le Ciel et de sacrifier aux dieux et aux esprits, mais il nomma également des ministres vertueux comme Yi Yin.

La colère du Ciel : comment les anciens souverains chinois réagissaient aux catastrophes naturelles
L’empereur Tang, fondateur de la dynastie Shang, vénérait le Ciel et nommait également des ministres vertueux. (Image : wikimedia / Ma Lin / Domaine public)

Cheng Tang était un homme très vertueux. L’expression chinoise « ouvrir le filet d’un côté » lui est liée. Un jour qu’il chassait, il vit un filet tendu dans la nature. La personne qui avait installé le filet priait : « Que tous les oiseaux et toutes les bêtes de toutes les directions entrent dans mon filet ! » Lorsque Cheng Tang entendit cela, il dit : « Si vous faites cela, vous exterminerez tous les oiseaux et toutes les bêtes ! ».

Il ordonna donc d’enlever trois côtés du filet et dit à la personne de prier ainsi : « Ceux qui veulent aller à gauche, vont à gauche ; ceux qui veulent fuir à droite, fuient à droite. Ceux qui n’obéissent pas, entrez dans mon filet ». Les seigneurs féodaux l’apprirent et dirent : « La bienveillance et la vertu de l’empereur Tang ont atteint le summum, même les oiseaux et les bêtes peuvent bénéficier de sa bonté ». À cette période, trente-six royaumes se soumirent à lui.

La dynastie Shang naquit de la volonté du Ciel

Plus tard, avec l’aide de Yi Yin, Cheng Tang vainquit l’armée de la dynastie Xia. La dynastie Xia disparut et la dynastie Shang fut établie conformément à la volonté du Ciel. Cheng Tang, l’« Empereur Tang de Shang », après être devenu le Fils du Ciel, exhorta les seigneurs féodaux à révérer le Ciel, à pratiquer une gouvernance vertueuse et à rechercher les bienfaits pour le peuple.

Un jour, un grain étrange poussa soudainement dans la cour du palais impérial. Il germa au crépuscule et devint aussi épais que deux mains fermées à l’aube du lendemain. Les courtisans pensèrent qu’il s’agissait d’un signe de mauvais augure et demandèrent une divination pour découvrir la raison de l’apparition de ce grain.

La colère du Ciel : comment les anciens souverains chinois réagissaient aux catastrophes naturelles
« Les bénédictions sont là où se cache le malheur, et le malheur est là où reposent les bénédictions ». Seul un sage peut comprendre une telle vérité. (Image : wikimedia / Yun Shouping / Domaine public)

L’empereur Tang ordonna au spécialiste de la divination de se retirer et dit aux autres ministres importants : « J’ai entendu dire que l’apparition de phénomènes propices est un signe de bonne fortune, mais si l’on rencontre un tel présage et qu’on fait le mal, la bonne fortune n’arrivera pas. D’autre part, l’apparition de choses étranges est un signe de catastrophe imminente, mais si l’on rencontre un tel mauvais présage et que l’on fait de bonnes actions, la catastrophe n’arrivera pas ».

C’est pourquoi l’empereur Tang accorda encore plus d’attention à la culture de la vertu. Il se rendait à la cour tôt le matin et se retirait tard le soir, s’occupant avec diligence des affaires gouvernementales. Il rendait également visite aux malades, pleurait les morts, écoutait les voix du peuple et tentait de les apaiser.

Après avoir fait cela pendant seulement trois jours, les grains étranges dans le palais disparurent. C’est pourquoi on dit : « Les bénédictions sont là où se cache le malheur, et le malheur est là où reposent les bénédictions ». Seul un sage peut comprendre une telle vérité.

Rédacteur Albert Thyme

Source : Heaven’s Wrath: How Ancient Chinese Rulers Responded to Natural Disasters (Part 1)
www.nspirement.com

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