La vie après la mort, c’est l’un des plus grands mystères de l’humanité. Ce thème inépuisable alimentera notre réflexion du jour. Quels étaient les rites et croyances de la Grèce antique à ce sujet ? C’est à cette question que nous tenterons de répondre plus précisément.
Rites funéraires dans la Grèce antique
Sur le site Hypothèses consacré à la culture grecque, nous pouvons lire :« Mourir, c’est passer dans un autre monde, un monde souterrain. Si le corps du mort n’est pas enterré, le Grec pense que l’âme des morts devient méchante, et les fantômes viennent tourmenter les vivants. Voilà pourquoi les vivants ont très peur des morts. Si les morts n’ont pas un bon enterrement, c’est considéré comme un crime pour les Grecs à cette époque».
Les rites funéraires dans la Grèce antique obéissent à des règles strictes afin que les défunts aient « un bon enterrement » et ne deviennent des âmes errant pour l’éternité.
En premier lieu, la famille et elle seule procède à la toilette du défunt, dont le corps est lavé, parfumé. Ces gestes rituels sont accomplis en guise de purification à la fois du corps et de l’esprit. Cette étape appelée prothesis invite les proches au recueillement. La journée d’exposition est suivie d’une phase de lamentations marquée par la présence des traditionnelles pleureuses aux cheveux tirées. La famille éprouvée a l’habitude de se couper les cheveux, autre tradition dont témoigne Homère dansl’Iliade: Achille s’est coupé les cheveux à la mort de Patrocle, son ami guerrier.
Les prochaines étapes concernant les rites funéraires après la mort s’orientent autour de deux axes principaux : le cortège funèbre et l’inhumation.

Après la mort : la traversée vers le monde souterrain
Pour les Grecs de l’ère antique, la mort représente surtout un passage vers un autre monde, appelé le monde souterrain distinct du monde des vivants. Après la mort, les âmes des défunts traversent ainsi le Styx, fleuve aux eaux noires. La traversée, loin d’être gratuite se traduit par une obole versée au passeur Charon d’où la pièce de monnaie placée sous la langue du mort par ses proches. Faute de paiement, l’âme du défunt devra errer éternellement.
Il s’agit d’un voyage de non-retour. Cerbère, l’effrayant chien à trois têtes n’hésite pas à dévorer tous ceux qui tentent de fuir le royaume des morts dirigé par le dieu Hadès, à la fois fils de Cronos, et frère de Zeus, le Dieu des dieux.
Les âmes défuntes sont ensuite soumises à un jugement devant un tribunal qui va s’articuler sur trois niveaux en fonction des actions passées.
Les champs d’Asphodèle
Le niveau des champs d’Asphodèle correspond à la majorité des âmes du monde souterrain. Considérées comme les âmes « neutres » elles n’ont pas commis de crimes et n’ont pas non plus accompli d’actes héroïques, si bien qu’aucun être remarquable n’occupe ces champs. Cependant, le dieu Hadès aurait érigé son palais en ces lieux.

Le Tartare
Le Tartare représente le niveau le plus bas du royaume des morts. Il abrite les criminels les plus redoutables aussi bien que les ennemis de Zeus, ceux qui ont osé le défier, notamment les Titans, les géants, etc … Les plus connus d’entre eux ont laissé une empreinte marquante dans la civilisation occidentale. Nous avons tous entendu parler du « supplice de Tantale », expression passée dans la langue ou du « mythe de Sisyphe » immortalisé par l’écrivain Albert Camus, Prix Nobel de littérature.
Il existe plusieurs versions du mythe de Tantale. Selon Homère, Tantale, fils de Zeus eut l’idée de tuer son fils et de le servir comme plat de viande aux Dieux. Les Dieux, offusqués de cette barbarie ressuscitèrent son fils Pélops et envoyèrent Tantale dans le Tartare. Il fut condamné à une faim et une soif à jamais insatiables. Attaché à un arbre au beau milieu d’un fleuve, chaque fois qu’il approchait sa main des fruits, l’arbre s’éloignait. Chaque fois qu’il s’abaissait pour se désaltérer, l’eau du fleuve s’asséchait.
Quant à Sisyphe, il est surtout connu pour le châtiment éternel qu’il dut subir : il fut condamné pour avoir osé tromper Thanatos, le dieu de la mort. Sisyphe tout comme Tantale fut envoyé au Tartare. Pour sa part, il fut réduit à rouler éternellement un rocher en haut d’une colline. Le rocher se retrouvait inlassablement au pied de la colline d’après le récit de l’Odyssée.
Les Champs-Élysées
Les immortels t’emmèneront chez le blond Radamanthe
Aux Champ -Élysées, qui sont tout au bout de la terre,
C’est là que la plus douce vie est offerte aux humains ;
Jamais ni neige, ni grands froids, ni averses non plus ;
On ne sent partout que zéphyrs dont les brises sifflantes
Montent de l’Océan pour donner de la fraîcheur aux hommes.
Telle est la vision des Champs-Élysées dépeinte par Homère dans l’Odyssée. Les Champs-Élysées dans la tradition grecque représentent en effet le niveau supérieur du royaume des morts. C’est la demeure des êtres riches et vertueux, délivrés des maux de l’humanité à l’image du « blond Radamanthe ». Selon l’auteur de l’Iliade et l’Odyssée, Radamanthe, roi de Crète, homme d’une grande sagesse serait devenu le bras droit de Cronos, qui dirige les Champs-Élysées. Des êtres prestigieux tels que Achille, Lancelot du Lac habitent ce monde de félicité que représente ce lieu dans la Grèce antique.
Nos croyances à propos de la vie après la mort sont d’une grande diversité. Toutefois, cette brève réflexion aura souligné combien les traditions de la Grèce antique nous ont marqué de leur empreinte.
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