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Culture. Regard sur la faïence de Quimper, trois siècles de savoir-faire

FRANCE > Culture

La faïence de Quimper, du haut de ses trois cents ans d’existence, a acquis une réputation ayant largement dépassé ses frontières initiales. Soyez prêts à découvrir dans cet article les diverses étapes d’une expansion épique au service d’un savoir-faire impressionnant.

Qu’est-ce- que la faïence ?

Selon la définition du Larousse, la faïence est une « céramique à pâte argileuse, tendre, poreuse, recouverte d’un enduit imperméable et opaque ». Rappelons que la céramique est une poterie de terre cuite.

« L’Italie, à la Renaissance, et la France, au XVIIIe siècle, imposèrent à l’Europe leur conception nouvelle du décor céramique. » peut-on lire dans l’Encyclopédie Universalis à propos de la faïence, art déjà connu dans le Moyen-Orient en Perse et en Mésopotamie. Pour maîtriser un tel art, quatre éléments sont indispensables : l’eau, la terre, l’air et le feu. L’art de la céramique sublimé dans la faïencerie, « demande patience et sollicitude. C’est donc par le travail ultime du feu que la chimie et l’alchimie transformeront l’état originel de la terre en belle pièce », confie sur son site Claudie Benitez, animatrice passionnée de poterie.

Regard sur la faïence de Quimper, trois siècles de savoir-faire

La faïence de Quimper : naissance et expansion 

L’artisanat de la faïence s’installe à Quimper en 1699, avec l’arrivée du maître faïencier Jean-Baptiste Bousquet, originaire de Marseille. Les premières faïences de Quimper sont des pipes de terre. La terre quimpéroise semblait prédisposée au commerce des faïenceries avec une voie d’eau à proximité, le fleuve d’Odet, ses nombreux bois aux alentours, sans compter l’argile à profusion. En breton, Quimper signifie « confluent », notons-le au passage. Le fils Bousquet, Pierre, attiré par la réussite paternelle, vient rejoindre son père et renforce l’activité qui gagnait déjà en notoriété dans la ville armoricaine.

Le XIXe siècle s’établit dès lors comme le siècle de l’expansion où, grâce à la faïence, Quimper, la capitale de la Cornouaille, connaît un certain rayonnement transmis à la France entière. Avec une palette de couleurs spécifiques, à savoir le bleu, le jaune, le vert, le rouge, et le violet de manganèse, le style Quimper s’affirme. Par le jeu des alliances familiales où se mêlent les influences des villes de Marseille, Nevers et Rouen, trois manufactures émergent. Il s’agit de la Grande Maison de la Hubaudière, de Porquier-Beau et de Henriot.

Regard sur la faïence de Quimper, trois siècles de savoir-faire
Le bol breton est devenu une véritable icône emblématique du patrimoine culturel breton. (Image : Capture d’écran / YouTube)

L’essor du bol breton : une question d’identité 

Le bol breton va devenir une véritable icône emblématique du patrimoine culturel breton. Des traits désormais caractéristiques se retrouvent dans le produit : couleur bistre et liseré bleu, motif folklorique, avec l’incontournable Petit Breton au fond du bol et prénom calligraphié personnalisé. Apparu sous sa forme moderne après la fête des congés payés de 1936, il était essentiellement destiné aux touristes, mais selon les sources, les familles bretonnes se seraient appropriées l’objet assimilé à la « madeleine de Proust ». Le bol breton s’est avéré comme l’élément phare de la culture bretonne. Par son intermédiaire, les petits Bretons arborent non seulement leurs costumes traditionnels, mais animent des scènes de la vie courante, témoignages précieux de la vie armoricaine. Le bol breton, c’est le signe de la convivialité !

Quel avenir pour la faïence de Quimper ?

Néanmoins, après une période d’âge d’or, la faïence de Quimper s’est trouvée confrontée à des difficultés financières notoires. Suite au dépôt de bilan, en 1983, l'entreprise est rachetée par une maison américaine. De nouveau en difficulté, la maison est reprise en 2011 par un entrepreneur high-tech d’origine bretonne, Jean-Pierre Le Goff.

En 2023, Jean-Pierre Le Goff, très attaché à son patrimoine culturel, commémorait le 333ème anniversaire de la faïence de Quimper, ce qu’il appelle le tiers de millénaire. « Pour lui, la magie de ces faïences quimpéroises s’inscrit dans la matière et dans l’avenir. » commente celle qui présente, dans un reportage récent, la dernière faïencerie en activité dans la ville de Quimper. « Ici, l’outil essentiel, c’est la main. Tout est réalisé dans le respect de la tradition », précise-t-elle. « Il faut avoir un respect pour la tradition avant de jouer trop avec. » reconnaît un jeune designer franco-américain dans le même reportage.

C’est avec une minutie sans pareille qu’est tracé chaque trait selon la technique unique de la main levée, chère au style de Quimper. Chaque artiste ajoute sa touche personnelle au service d’un art singulier. La faïence de Quimper reste toutefois résolument tournée vers l’avenir.

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