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Monde. Le Sri Lanka en proie au chaos, placé sous couvre-feu, l’économie au bord de l’effondrement

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Le Sri Lanka fait face à un chaos sans précédent. Des manifestants ont incendié les maisons de 38 politiciens et au moins 75 autres ont été endommagées. Selon CNN, le gouvernement a ordonné à ses troupes de « tirer à vue », provoquant une vague de violence qui a fait des centaines de morts.

La nation insulaire aux prises avec sa plus grave crise économique depuis 1948

La nation insulaire, qui compte quelque 22 millions d’habitants, est aux prises avec sa plus grave crise économique depuis 1948, date à laquelle elle a obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne. Depuis plusieurs semaines des milliers de gens manifestent dans la rue contre le gouvernement actuel.

Le 10 mai, l’armée sri-lankaise a été contrainte de secourir le Premier ministre sortant, Mahinda Rajapaksa, lors d’une opération matinale, quelques heures seulement après sa démission.

Un responsable de la sécurité de haut niveau a déclaré à CNN que des manifestants avaient tenté à deux reprises de s’emparer de la résidence privée du Premier ministre la nuit précédente.

Le politicien Ranil Wickremesinghe a été nommé à la place de Mahinda Rajapaksa, pour tenter de mettre fin au chaos. C’est la sixième fois que le député de l’opposition occupe les fonctions de Premier ministre.

Le nouveau premier ministre a lancé un appel à la communauté internationale pour obtenir une aide financière et a déclaré aux Sri Lankais : « Il n’y aura pas de crise de la faim, nous trouverons de la nourriture ». Il a fait appel à la patience tout en promettant qu’il « ramènerait les choses ».

Ranil Wickremesinghe a été assermenté par le président en difficulté Gotabaya Rajapaksa, connu localement sous le nom de Gota. Sa nomination a cependant été accueillie avec consternation car beaucoup le considèrent comme trop proche de la famille Rajapaksa, que les manifestants rendent en grande partie responsable de l’état actuel des choses.

Dans une récente interview, Ranil Wickremesinghe a déclaré qu’il était d’accord avec les manifestants qui demandent la démission du président Rajapaksa, mais il a également déclaré que cela ne se produirait pas. « Blâmer ne mènera pas à l’action, je suis ici pour voir les gens nourris », a-t-il dit tout en promettant qu’il allait « changer toutes les politiques du gouvernement Rajapaksa. »

« Nous avons besoin de votre aide pendant un an, tout ce que nous obtiendrons de vous, nous le rembourserons. Aidez-nous à le faire. Nous sommes la plus longue et la plus ancienne démocratie d’Asie », a-t-il déclaré, selon BBC News.

Selon le journal Le Monde « Le Sri Lanka, en défaut sur sa dette extérieure évaluée à 51 milliards de dollars depuis le 12 avril, est actuellement en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un éventuel renflouement ». « Nous suivons de près l’évolution de la situation au Sri Lanka et sommes préoccupés par la montée des tensions sociales et de la violence », a déclaré Masahiro Nozaki, chef de la mission du FMI au Sri Lanka, dans un communiqué.

L’économie en chute libre

L’économie du Sri Lanka est en chute libre. La nourriture, les médicaments et le carburant sont indisponibles ou inabordables pour beaucoup.

Une femme de 68 ans, de Columbo, la capitale du Sri Lanka, a déclaré à l’AFP : « Nous n’avons pas de kérosène, nous n’avons pas de gaz de cuisine et nous n’avons même pas accès à des poêles à bois. Nous nous battons tous les jours pour nourrir nos enfants. Les prix des denrées alimentaires ont triplé au cours des derniers jours. Comment sommes-nous censés nous débrouiller ? »

Le Sri Lanka est fortement dépendant des importations. Or, les réserves de devises étrangères du pays sont pratiquement épuisées, ce qui ne lui laisse que peu d’options pour les payer.

La pandémie de Covid-19 a frappé l’une des principales industries du pays, le tourisme et les tristement célèbres attentats terroristes anti-chrétiens du printemps 2019 ont également eu un impact sur l’activité touristique du pays. Cependant, la mauvaise gestion économique est considérée comme la principale responsable de l’effondrement économique du Sri Lanka.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

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