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Bien-être. Nos nerfs vagues nous aident à nous reposer, à digérer et à récupérer : peut-on vraiment les réactiver pour se sentir mieux ?

SANTÉ > Bien-être

Sur les réseaux sociaux et dans les milieux du bien-être, on parle beaucoup du nerf vague. En réalité, nous possédons deux nerfs vagues – un gauche et un droit – et leur fonctionnement optimal est essentiel à une bonne santé physique et mentale. De nombreuses publications sur les réseaux sociaux décrivent des méthodes pour réinitialiser le nerf vague afin de réduire le stress et de favoriser le calme. Elles se concentrent principalement sur le yoga, la méditation, la respiration profonde et les bains d’eau froide.

Mais les nerfs vagues jouent également un rôle dans la raison pour laquelle la socialisation, et le sport sont bons pour notre santé et notre bien-être.

Notre système de repos, de digestion et de restauration

Le système nerveux sympathique produit notre réaction de combat ou de fuite face aux menaces perçues. Les nerfs vagues font partie du système nerveux parasympathique, qui agit à l’inverse : repos, digestion et régénération.

Le système nerveux sympathique accélère le rythme cardiaque et respiratoire, ralentit la digestion et diminue la réponse immunitaire. La stimulation du nerf vague ralentit le rythme cardiaque, favorise une digestion et un métabolisme sains, augmente le flux sanguin vers les organes et réduit l’inflammation.

Il est sain d’activer notre système nerveux sympathique pendant l’exercice et le stress de courte durée. En revanche, une stimulation continue du système nerveux sympathique est néfaste.

Le système nerveux parasympathique, via le nerf vague, contrebalance notre réponse au stress. Il nous rend plus calmes, détendus et sociables.

La réaction vasovagale est une réaction excessive des nerfs vagues pour contrebalancer le stress. Elle se produit lorsqu’une chute excessive de la tension artérielle et du rythme cardiaque provoque des étourdissements ou un malaise.

Le nerf errant

Vagus signifie errant en latin, d’où viennent les mots « vagabond » et « vague ». Ce nom reflète le long trajet et la ramification importante de nos nerfs vagues. Il s’agit du dixième nerf crânien, le plus long des 12 paires de nerfs crâniens qui relient le tronc cérébral au reste du corps.

Les nerfs vagues descendent le long du cou, où ils mesurent environ 5 mm de diamètre. Ils se dirigent vers la cage thoracique et se ramifient vers le cœur et les poumons, puis traversent le diaphragme pour innerver la quasi-totalité des organes abdominaux.

On entend surtout parler des effets du nerf vague sur nos organes, comme la réduction du rythme cardiaque. Cependant, environ 80 % des fibres du nerf vague transmettent les informations des organes au cerveau. Cela fait partie de l’ axe bidirectionnel intestin-cerveau. Cela peut expliquer les « papillons dans l’estomac » lorsque l’on se sent nerveux, et pourquoi les problèmes gastro-intestinaux peuvent provoquer anxiété et dépression.

Peut-on mesurer la santé des nerfs vagues ? 

Il n’est pas possible de mesurer directement le tonus vagal (le niveau d’activité des nerfs). La variabilité de la fréquence cardiaque est utilisée comme mesure de substitution de l’activité du nerf vague. Il s’agit des légères variations de fréquence cardiaque, d’un battement à l’autre, qui se produisent naturellement, liées à la respiration. À l’inspiration, le rythme cardiaque s’accélère. À l’expiration lente, il ralentit.

La stimulation du nerf vague ralentit la fréquence cardiaque, mais augmente sa variabilité. Ces deux phénomènes sont bénéfiques, car ils indiquent une activation parasympathique plus élevée et une activation sympathique plus faible. Une fréquence cardiaque plus basse indique que le cœur fonctionne efficacement. Une variabilité plus élevée suggère que le corps est plus détendu.

De nombreux appareils portables mesurent la fréquence cardiaque et sa variabilité et peuvent constituer un moyen utile de surveiller le tonus vagal.

Nos nerfs vagues nous aident à nous reposer, à digérer et à récupérer : peut-on vraiment les réactiver pour se sentir mieux 
Les nerfs vagues sont les plus longs des nerfs crâniens, la moelle spinale (en jaune) connecte le cerveau aux nerfs tout le long du corps. (Image : wikimedia / Medium69, Jmarchn, CC BY-SA 4.0)

Existe-t-il donc des données scientifiques pour étayer les piratages du nerf vague en ligne ?

La pratique du yoga et la respiration diaphragmatique lente avec une longue expiration stimulent les nerfs vagues directement ou par relaxation. L’immersion dans l’eau froide du visage ou du cou stimule les nerfs vagues par un réflexe nerveux cutané.

Chanter et fredonner peuvent augmenter notre tonus vagal car le nerf vague innerve notre larynx (boîte vocale).

Certains affirment également que de simples mouvements oculaires peuvent réinitialiser le nerf vague. Cela n’a pas été prouvé scientifiquement. Il existe cependant un réflexe oculocardique où l’activation des muscles oculaires stimule le nerf vague. Une pression sur les yeux stimule également ce réflexe. C’est peut-être pourquoi une réaction naturelle en cas de stress est d’appuyer sur les yeux.

La thérapie craniosacrale est une forme d’ostéopathie qui implique des touchers et des mouvements doux autour de la base du crâne et du sacrum. Il a été démontré que cela réduit le cortisol et augmente l’activité parasympathique.

Le massage du sinus carotidien peut également être utilisé en clinique pour augmenter l’activation du nerf vague et diminuer une fréquence cardiaque élevée. Un léger massage de l’artère carotide cervicale stimule les récepteurs de la pression artérielle, ce qui provoque une activation réflexe du nerf vague et une diminution de la fréquence cardiaque. Ce massage doit être effectué uniquement par un clinicien ou sur avis médical, pendant 5 à 10 secondes, jamais des deux côtés à la fois, sous peine de provoquer un évanouissement.

Lien social et sentiment de sécurité

La théorie polyvagale suggère qu’une communication sociale positive et un sentiment de sécurité augmentent l’activité du nerf vague. Cela favorise une croissance saine et des activités réparatrices dans notre corps, et accroît les émotions positives.

Les nerfs vagues jouent un rôle dans la communication sociale, car il sont liés à nos expressions faciales et à notre voix. Sourire et recevoir un sourire peuvent stimuler nos nerfs vagues.

Nos nerfs vagues nous aident à nous reposer, à digérer et à récupérer : peut-on vraiment les réactiver pour se sentir mieux 
Le simple fait de recevoir un sourire peut avoir un effet sur notre nerf vague. (Image : Media_photos / envato)

Sport, sexe et ralentissement

Le sport et le sexe sont tous deux associés à une forte activation du système nerveux sympathique. Lorsque l’intimité ou le sport de compétition se déroulent dans un environnement sûr, social et bienveillant, le nerf vague est également stimulé. Une réaction de stress à court terme, suivie des effets réparateurs du nerf vague, est bénéfique.

Ralentir le rythme avec d’autres personnes, par exemple s’allonger à côté d’un ami sur une couverture de pique-nique et regarder les nuages, stimule également le nerf vague. C’est un moyen sûr de réduire nos besoins énergétiques et de nous reposer tout en maintenant des liens sociaux.

Que ce soit par la pleine conscience, la respiration rythmée, le sport, le sexe ou simplement le sourire, un tonus vagal accru est essentiel à la santé et au bien-être. On en parle beaucoup en ligne, et certains sont peut-être exagérés. Pourtant, une réduction du stress et une meilleure relaxation sont sans danger pour tous et ont des effets positifs sur notre corps et notre cerveau.

Rédacteur Fetty Adler
Collaborateur Jo Ann

Auteur
Theresa Larkin, professeure associée de sciences médicales, Université de Wollongong Australie. Cet article est republié du site The Conversation, sous licence Creative Commons.

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