Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Chine. Des slogans anti-PCC projetés à Chongqing à la veille du défilé militaire chinois

ACTUALITÉ > Chine

À l’approche du défilé militaire du Parti communiste chinois (PCC) prévu le 3 septembre, des slogans anti-PCC géants ont été projetés, dans la soirée du 29 août, sur un mur situé dans un quartier très animé de Chongqing. À la suite de cet événement, la personne à l’origine de la projection a révélé au public ses motivations.

Des slogans anti-PCC projetés à Chongqing à la veille du défilé militaire chinois

Selon plusieurs informations publiées sur X, à 22 heures le 29 août, des slogans anti-PCC ont été projetés en grand format sur le mur d’un immeuble situé dans la rue Xijie, cité universitaire de Chongqing. La projection a duré plus de 50 minutes. Les slogans étaient clairs et bien visibles, avec quatre séries de messages anti-PCC affichés en boucle, ce qui a déclenché un impact incroyable en Chine comme à l’étranger à un moment si sensible pour le PCC.

Parmi les slogans figuraient : « Seule la disparition du PCC permettra la naissance d’une nouvelle Chine, la liberté n’est pas un cadeau à accorder, mais un droit à revendiquer », « Debout, tous ceux qui refusent d’être des esclaves ! Debout et défendons nos droits », « À bas le fascisme rouge ! Renversons la tyrannie du PCC ! », « Nous exigeons la vérité, pas le mensonge, la liberté, pas l’esclavage. À bas le PCC tyrannique ! ».

Les données de géolocalisation indiquent que la rue Xijie est située dans la cité universitaire de Chongqing, qui comprend de grands centres commerciaux, des zones piétonnes et des bureaux commerciaux. Le quartier est entouré de quatorze universités et de plusieurs résidences et se trouve juste en face de la porte nord de l’université de Chongqing, de la porte sud de l’université normale de Chongqing et de l’institut des beaux-arts du Sichuan. À proximité, on trouve le parc Youth Square, le musée d’art Luo Zhongli, les principales artères urbaines et les stations de métro.

Qi Hong, auteur de la projection, s’exprime publiquement après l’événement

Le 31 août, la chaîne YouTube bumingbaipoda réalisé une interview en direct avec Qi Hong, qui s’est exprimé hors caméra. Selon Qi Hong, il a 43 ans, il est né en 1982 et originaire de Chongqing. Il a deux filles âgées de 15 et 12 ans. Avec son épouse et leurs deux filles, actuellement, ils sont au Royaume-Uni.

Il y réfléchit depuis juillet et le moment a coïncidé avec le défilé militaire chinois du 3 septembre, ce qui l’a incité à passer à l’action pour appeler à la résistance et à la poursuite de la liberté, via son approche unique.

Qi Hong a pensé à de nombreuses pistes, comme utiliser un drone pour distribuer des tracts ou accrocher des banderoles etc. Il finit par s’inspirer de la méthode Chai Song, un activiste du Shandong, qui consiste à projeter des slogans sur le mur d’un bâtiment situé dans les zones très fréquentées. 

Après avoir étudié plusieurs endroits potentiels et effectué des visites sur place, il a choisi la cité universitaire de Chongqing, en raison de la concentration d’établissements universitaires et de la forte fréquentation. Une fois l’emplacement confirmé, il s’est procuré un projecteur de logo extérieur, du matériel de surveillance et une machine à graver.

Il s’est enregistré à l’hôtel vers le 10 août, réservant une chambre jusqu’au 3 septembre (il a quitté Chongqing le 20 août). Pendant cette période, il a fait beaucoup de préparation, testant chaque nuit la projection d’autres types de slogans. Au départ, il voulait utiliser des polices plus grosses et rajouter deux haut-parleurs pour diffuser des messages, mais il a finalement laissé tomber ces idées.

Qi Hong avait initialement prévu de projeter le message le 3 septembre, jour du défilé militaire du Parti communiste chinois, mais il craignait des incidents imprévus pendant une période aussi longue. Considérant que les étudiants seraient de retour à la fin du mois d’août, remplissant l’hôtel, et que la fête Qixi, le 29 août, attirerait de grandes foules dans les rues, des conditions propices pour que la projection ait l’impact escompté, il a décidé donc de passer à l’action le soir du 29 août.

Qi Hong estime que, d’un point de vue humain, les policiers ont agi ainsi pour gagner leur vie et qu’ils y ont été contraints.

Lorsque la projection a commencé, dans la soirée du 29, il était quelque peu nerveux, ne sachant pas si cela allait fonctionner. Même si cela avait été testé, il « craignait toujours que cela échoue ».

De plus, l’ampleur de l’appareil étatique du PCC l’inquiétait aussi. Qi Hong a fait remarquer qu’il n’avait pas prévu que l’événement aurait provoqué des conséquences aussi importantes.

En ce qui concerne leur sécurité, Qi Hong a assuré qu’il avait déjà demandé des visas pour toute sa famille l’année dernière à des fins touristiques. Sa famille ignorait tout de l’incident de la projection. Le 20 août à 15 heures, Qi Hong a quitté Chongqing en avion avec sa femme et ses deux filles. À ce moment-là, il avait seulement informé sa famille qu’ils partaient en voyage et qu’ils ne reviendraient peut-être plus jamais. Cependant, selon lui, ses proches restés dans sa ville natale de Chongqing ont déjà été interrogés par la police.

Qi Hong fait connaître son parcours

Ayant grandi dans un village montagneux isolé à Chongqing, il a quitté l’école à seize ans pour descendre dans le sud et chercher du travail dans le Guangdong. Ne trouvant pas d’emploi au début, il a loué un logement dans une zone rurale. En 1998, lors d’un contrôle nocturne aléatoire de la police, il a été arrêté car il n’avait pas de permission de rester en ville en tant que paysan.

Par la suite, il a pu trouver un travail dans une usine de quincaillerie à Guangdong pendant plus d’un an. Il a économisé plus de mille yuans avant de partir pour Pékin.

En 2006, alors qu’il résidait à Pékin, il a créé une boutique en ligne sur Taobao. Par la suite, ses conditions de vie se sont améliorées, ce qui lui a permis d’acheter une voiture et un bien immobilier avant de se marier et de fonder une famille. Au cours de cette période, il s’est converti au bouddhisme. En 2021, toute sa famille est retournée s’installer à Chongqing. Tout au long de la pandémie, il s’est opposé aux tests de dépistage et à la vaccination, « Je pense qu’ils ne font que jouer la comédie », gaspillant des ressources et causant des difficultés à la population. Les Chinois étant confinés chez eux, beaucoup « sont morts de faim à la maison ».

Pourquoi projeter des slogans anti-PCC ?

Qi Hong a déclaré : « J’ai simplement atteint un point de rupture. Par exemple, je suis en total désaccord avec l’éducation à la haine dispensée par le gouvernement. Les enfants subissent quotidiennement à l’école un " endoctrinement patriotique aveugle ", qui propage la haine envers le Japon, les États-Unis, etc. La situation actuelle du peuple chinois est marquée par une profonde souffrance. Conjuguée à un manque de foi, elle leur impose une vie épuisante, où ils existent comme des " zombies " ».

Qi Hong a poursuivi : « À maintes reprises, le gouvernement bafoue les droits du peuple. Les paysans ne jouissent d’aucun droit de propriété et n’ont aucune sécurité matérielle, les manuels scolaires déforment l’histoire et sèment la haine... Face à cette réalité, les citoyens ordinaires connaissent déception après déception, désespoir après désespoir. Je souhaite simplement encourager les gens à revendiquer la démocratie et la liberté, et à développer leur indépendance d’esprit. »

Face aux éloges et au scepticisme exprimés en ligne, Qi Hong a précisé : « Je ne suis pas un héros », ajoutant qu’il faisait simplement ce qu’il pouvait dans la mesure de ses moyens pour exprimer ses préoccupations. Compte tenu de la situation actuelle, quelqu’un doit se lever et s’exprimer publiquement.

Qi Hong a également laissé une lettre manuscrite à la police, les avertissant : « Les crimes du PCC sont trop nombreux pour être énumérés. Ne mêlez pas d’autres personnes à cette affaire, ne participez pas à la tyrannie. » Il a déclaré : « Je n’appartiens à aucune organisation. Si j’en suis arrivé là, c’est par pur désespoir. Qui choisirait une vie d’exil plutôt qu’une existence paisible ? »

Dans la lettre, il s’est également adressé aux agents : « Depuis sa prise de pouvoir, le PCC a orchestré des campagnes majeures tous les trois ans et des campagnes mineures tous les dix ans, brisant d’innombrables familles et soumettant les gens à une persécution implacable. Au-delà des mensonges, que possèdent-ils d’autre ? Ce ne sont rien d’autre que des fascistes. » Il a affirmé : « Le Parti communiste chinois gouverne le pays par la tromperie, réprimant par la violence ceux qui défendent la justice et osent s’exprimer. En un mot, nous devons nous réveiller et rechercher la vérité. »

En 2001, soupçonné d’être un pratiquant de Falun Gong, Qi Hong a été arrêté par la police

Pendant l’interview, Qi Hong a également mentionné que le soir de l’incident des auto-immolations de la place Tian’anmen, il se promenait justement sur la place Tia’nanmen avant d’être arrêté par la police qui l’a pris pour un pratiquant de Falun Gong. Après son arrestation, il a été détenu dans un centre de détention où il a subi d’innombrables humiliations.

Au cours de ses plus de vingt jours de détention, il a subi des humiliations incessantes, notamment des agressions sexuelles et des coups infligés par les gardiens. Il a été témoin direct de la manière dont ceux qui refusaient de coopérer avec le PCC étaient traités. Ils étaient attachés à des chaises ou à des tabourets et privés de nourriture et d’eau.

Qi Hong a affirmé : « J’ai personnellement vu une personne qui, même libérée, serait devenue folle » parce qu’elle avait été continuellement attachée à un banc et nourrie uniquement de nouilles trempées dans de l’eau froide par le PCC.

Incident des auto-immolations de la place Tian’anmen

Depuis plus de deux décennies, « l’incident des auto-immolations de la place Tian’anmen » est reconnu par la communauté internationale comme une supercherie monumentale orchestrée par le Parti communiste chinois.

Des slogans anti-PCC projetés à Chongqing à la veille du défilé militaire chinois
 L’incident des auto-immolations de la place Tian’anmen en 2001 était une affaire montée de toutes pièces par le Parti communiste chinois (PCC) dans le but d’inciter à la haine envers le Falun Gong. (Image : Epoche Media Group)

Le 23 janvier 2001 (veille du Nouvel An chinois), les Chinois ont vu à la télé CCTV-1 que trois à cinq personnes s’auto-immolaient sur la Place Tian’anmen. Les médias porte-parole du PCC ont immédiatement rapporté l’affaire afin de diffamer et de piéger le Falun Gong, trompant à la fois la population chinoise et la communauté internationale, mais le récit était truffé d’incohérences. 

Des initiés au sein de l’appareil de propagande du PCC avaient depuis longtemps révélé à des médias étrangers que les soi-disant « auto-immolations » avaient été orchestrées par les autorités et fabriquées avec la complicité des médias contrôlés par l’État.

Un article publié le 28 mai 2003 sur Minghui.org, intitulé Li Yuqiang du CCTV reconnaît qu’une partie de l’ « auto-immolation » est un montage de scène, a révélé que « Li Yuqiang n’a eu  aucun autre choix que d’admettre qu’ils avaient mis la bouteille de Sprite entre les jambes de Wang Jindong après qu’il ait été brûlé et que cela n’avait été qu’un montage » face aux questionnements des pratiquants avec des preuves prouvant que les auto-immolations étaient un coup monté.   

Un article paru dans The Christian Science Monitor citait un porte-parole du Falun Gong à l’étranger affirmant que le Falun Gong interdit le suicide et que « l’ auto-immolation » était un canular monté de toutes pièces par les autorités communistes chinoises. 

Un rapport de l’Associated Press citait également les enseignements du Falun Gong, affirmant que la couverture médiatique chinoise constituait une diffamation à l’égard du Falun Gong.

Le 14 août 2001, lors de la sous-commission des Nations Unies de la promotion et de la protection des droits de l’homme qui examinait les questions relatives au terrorisme, l’organisation non gouvernementale International Education and Development a dénoncé le « terrorisme d’État pratiqué par la Chine à l’égard des adeptes du Falun Gong ». 

Concernant l’incident des auto-immolations de la place Tian’anmen, l’avocate Mme Karen Parker a affirmé que l’incident constituait une fabrication contre le Falun Gong et qu’il s’agissait d’un complot et d’un meurtre choquants. Elle indiquait en outre que l’analyse vidéo montrait que l’ensemble de l’événement avait été « orchestré par le gouvernement ». Face à des preuves irréfutables, la délégation chinoise n’a pas pu réfuter ces allégations. La déclaration a été archivée auprès des Nations Unies.

Rédacteur Yi Ming

Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.

Pour améliorer votre expérience, nous (et nos partenaires) stockons et/ou accédons à des informations sur votre terminal (cookie ou équivalent) avec votre accord pour tous nos sites et applications, sur vos terminaux connectés.
Accepter
Rejeter