Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Société. Réfugiés : trois histoires vraies à découvrir pour la Journée internationale

TENDANCE > Société

Le 20 juin marque la Journée mondiale des réfugiés. En 2025, plus de 122 millions de personnes sont déracinées par les guerres, les persécutions ou les violences : un record historique. Parmi elles, des millions d’enfants et de familles entières, souvent oubliés, luttent pour survivre. Aujourd’hui, à travers trois témoignages, nous donnons la parole à ceux qui ont tout perdu, sauf leur courage.

Bien que Dorgee et Alban Zhang soient en sécurité, ils n’ont pas souhaité donner leur nom car leur famille restée au pays pourrait avoir de gros problèmes.

Réfugiés : trois histoires vraies à découvrir pour la Journée internationale
Dorgee et sa famille sont profondément croyants. (Image : Catherine Keller/ VisionTimes)

Dorgee a fui le Tibet et reconstruit sa vie en Suisse

Dorgee, profondément croyant, a fui le Tibet début 2007, après avoir manifesté contre l’expulsion de son village pour la création d’une mine. Réfugié dans les montagnes, il a marché plus de 10 jours pour atteindre la frontière népalaise. Il voyageait la nuit et se cachait le jour, payant un passeur l’équivalent d’un mois de salaire.

Au Népal, il a vécu près d’un an autour du sanctuaire bouddhiste du Stupa Boudhanath, travaillant dans un restaurant. Mais la proximité avec la Chine le rendait vulnérable à une extradition. Grâce à un touriste occidental rencontré sur place, il a pu venir en Suisse, après avoir acheté un faux passeport népalais et vendu un bijou de famille.

À son arrivée, il a été dirigé vers le centre de requérants d’asile de Kreuzlingen. Ne parlant ni français, ni allemand, il a trouvé du réconfort auprès d’autres Tibétains. Il est resté 49 jours dans le centre, participant à plusieurs interviews. Il a ensuite vécu plusieurs années dans différents centres. Avec un permis provisoire, il a fait un stage en cuisine et a été embauché par la suite. 

Puis, il a été transféré à Genève, où une assistante sociale l’a aidé à s’installer. Il a ensuite rencontré sa femme, elle aussi réfugiée Tibétaine. De leur union sont nés deux enfants. Après des années de persévérance, il a obtenu un permis B, lui permettant de voyager. Il espère obtenir un jour la nationalité suisse, même s’il sait qu’il ne pourra probablement jamais rentrer au Tibet tant que le régime en place ne changera pas.

Réfugiés : trois histoires vraies à découvrir pour la Journée internationale
La dictature chinoise touche tout le monde. (Image : maxxyustas/ Envato)

Alban Zhang, pratiquant de Falun Gong et réfugié en France

Alban Zhang, militant des droits de l’homme, a découvert le Falun Dafa en ligne et adhéré à ses valeurs : authenticité, bienveillance, tolérance. Il a dénoncé la propagande du régime chinois sur les réseaux sociaux et appelé les citoyens à quitter le Parti communiste. Il a alors été surveillé, harcelé et menacé.

Il a fui la Chine pour la Malaisie, puis a tenté de rejoindre la Suisse via l’Albanie, mais sa carte bancaire a été bloquée. Contraint de rentrer en Chine, il a organisé un nouveau départ, cette fois en direction du Maroc, en transitant par la France. À l’aéroport Charles de Gaulle, il a demandé l’asile.

Il a immédiatement été placé en détention : son téléphone a été  confisqué, il a fait l’objet de fouilles et de menaces d’expulsion. Grâce à la Croix-Rouge, il a pu déposer une demande temporaire. Après plusieurs refus, il a refusé d’être embarqué de force, déclarant qu’il ne retournerait  jamais en Chine. Sa détermination lui a permis d’éviter l’expulsion.

Une fois libéré, son passeport a été confisqué, mais il a pu vivre chez un ami. Faute de preuves officielles de persécution, il a présenté des captures d’écran de messages WeChat et des photos de manifestations en France. La procédure a avancé.

Aujourd’hui, il vit en France, où il a pour la première fois découvert la liberté, la démocratie et les droits humains. Malgré la barrière de la langue et l’attente d’un titre de séjour, il se sent respecté et plein d’espoir pour son avenir.

Réfugiés : trois histoires vraies à découvrir pour la Journée internationale
Le parcours est long et douloureux et l’avenir est incertain. (Image : pressmaster / Envato)

Mohamed Sankoh a vécu un parcours éprouvant depuis la Sierra Leone

Mohamed Sankoh a fui la Sierra Leone après avoir participé à une manifestation réprimée le 10 août 2022. Dénoncé par un collègue, il s’est caché chez un ami et a travaillé sous une fausse identité pour réunir l’argent nécessaire à sa fuite. Il a traversé plusieurs pays, en payant des passeurs et en soudoyant la police.

En Algérie, abandonné par un chauffeur, il a entrepris une marche avec d’autres réfugiés. Certains sont morts de soif, de faim et d’épuisement. Arrêté près d’Alger, il a été emprisonné pendant deux semaines dans un centre pour réfugiés , puis expulsé au Niger. Il est parvenu à s’échapper, est retourné à Alger, puis a gagné la Tunisie.

De Sfax, il a pris un bateau pour l’Italie. Entassé sans nourriture pendant deux jours, il a débarqué à Lampedusa, a passé des contrôles médicaux, puis a transité par Catane, Rome et Milan, avant de rejoindre Zurich.

En Suisse, il a logé dans plusieurs centres pour requérants d’asile, pris en charge par Caritas Suisse, mais les conditions sont difficiles : violence, drogues, promiscuité. Il suit des cours de français et fait un stage en cuisine, mais sa demande d’asile a été rejetée, tout comme son recours. Son avenir est aujourd’hui incertain.

Ces trois récits illustrent la résilience et le courage de ceux qui fuient pour survivre. Derrière les statistiques, il y a des visages, des histoires, des espoirs. En cette Journée mondiale des réfugiés, n’oublions pas celles et ceux qui rêvent simplement de vivre libres et en paix.

Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.

Pour améliorer votre expérience, nous (et nos partenaires) stockons et/ou accédons à des informations sur votre terminal (cookie ou équivalent) avec votre accord pour tous nos sites et applications, sur vos terminaux connectés.
Accepter
Rejeter