Pour beaucoup, se rendre à Lhassa à vélo est un voyage romantique, longtemps chéri. Pourtant, pour Li Shuangsheng et son fils de 16 ans, Li Xuyao, qui ont pédalé côte à côte jusqu’à Lhassa pendant 36 jours, ce fut un voyage rempli de sueur et de rires, de dangers, de surprises et de solitude. (Image : wikimedia / Coolmanjackey, CC BY-SA 3.0)
Pour beaucoup, se rendre à Lhassa à vélo est un voyage romantique, longtemps chéri. Pourtant, pour Li Shuangsheng et son fils de 16 ans, Li Xuyao, qui ont pédalé côte à côte jusqu’à Lhassa pendant 36 jours, ce fut un voyage rempli de sueur et de rires, de dangers, de surprises et de solitude. Deux vélos, 36 jours, 2 298 kilomètres, la traversée de 14 montagnes de plus de 4 000 mètres, et le défi constant du mal des montagnes. Tel était le rite de passage joyeux et plein d’énergie qu’un père a offert à son fils pour ses 16 ans.
Lhassa est la capitale de la région autonome du Tibet, au Sud-Ouest de la Chine. Elle est située à 3 650 mètres d’altitude dans les monts Nyainqêntanglha, au Sud du Tibet, près de la rivière Lhassa. (Image : wikimedia / Dennis G. Jarvis, CC BY-SA 2.0)
Lhassa est la capitale de la région autonome du Tibet, au Sud-Ouest de la Chine. Elle est située à 3 650 mètres d’altitude dans les monts Nyainqêntanglha, au sud du Tibet, près de la rivière Lhassa, un affluent du Yarlung Zangbo (Tsangpo) (nom du Brahmapoutre au Tibet). Les bouddhistes tibétains considèrent Lhassa comme une terre sainte, une ville historique et culturelle de rang national en Chine.
Un joyeux rite de passage
Li Shuangsheng, 43 ans, est enseignant au collège Qijiang Datong, et son fils Li Xuyao a 16 ans. « Mon fils est le protagoniste de notre périple à vélo. L’emmener pour ce long voyage est mon cadeau pour ses 16 ans, et je ne fais que l’accompagner tout au long du chemin », a raconté Li Shuangsheng avec émotion aux journalistes, en regardant les photos de son fils couvert de boue et brûlé par le soleil.
« Mon fils est le protagoniste de notre périple à vélo. L’emmener pour ce long voyage est mon cadeau pour ses 16 ans, et je ne fais que l’accompagner tout au long du chemin », a raconté Li Shuangsheng. (Image : wikimedia / Antoine Taveneaux, CC BY-SA 3.0)
« Le 19 juin 2012 est destiné à nous appartenir, à mon fils et à moi. Aujourd’hui, c’est son anniversaire lunaire. Bien sûr, le plus spécial est qu’il entame l’expérience la plus inoubliable, la plus difficile et la plus longue de sa vie. Je l’accompagnerai tout au long de sa vie ; quoi qu’il traverse à l’avenir, je serai toujours à ses côtés », a écrit Li Shuangsheng dans son journal.
Réflexions sur une randonnée sous la pluie
Le véritable voyage a commencé, accompagné d’un soleil brûlant, de pluies torrentielles, de grêle, de maux de tête et de vertiges dus au mal des montagnes, et de la solitude du père et du fils. Ils ont maintenu une formation « père devant, fils derrière » tout au long du parcours. Après chaque segment, le père expérimenté s’arrêtait au bord de la route pour attendre que son fils le rejoigne.
Li Shuangsheng se souvient qu’ils devaient gravir une montagne presque chaque jour, dont 14 culminaient à plus de 4 000 mètres d’altitude. « Chaque fois que je m’arrêtais et que je regardais en arrière pour voir mon fils continuer à pédaler avec ardeur, j’étais vraiment ému ». (Image : wikimedia / Maris Burbergs, CC BY 3.0)
Li Shuangsheng se souvient qu’ils devaient gravir une montagne presque chaque jour, dont 14 culminaient à plus de 4 000 mètres d’altitude. « Chaque fois que je m’arrêtais et que je regardais en arrière pour voir mon fils continuer à pédaler avec ardeur, j’étais vraiment ému », se souvient Li Shuangsheng. Souvent, ils rencontraient de la pluie, voire de la grêle, au sommet des montagnes, ce qui rendait la descente encore plus difficile à maîtriser.
Le 30 juin, le plan était de conquérir le mont Kazila, culminant à 4 718 mètres, dans la préfecture de Ganzi. Li Shuangsheng menait la danse sous la pluie, mais après la descente, il attendit plus de 10 minutes sans voir son fils, un peu anxieux. Soudain, il apparut, poussant son vélo sous la pluie. Il s’avéra que ses mains étaient engourdies par le froid, ce qui fit perdre le contrôle du vélo et le fit tomber dans un fossé boueux. Heureusement, il ne souffrit que de légères égratignures aux bras.
« Même en rampant, j’atteindrai Lhassa. »
Les routes de montagne, le soleil brûlant et les pluies torrentielles épuisèrent le père et le fils. Ils logeaient chez des familles tibétaines, empruntaient des abris dans des ateliers et campaient en plein air, se réchauffant mutuellement. (Image : wikimedia / John Hill at the English-language Wikipedia, CC BY-SA 3.0)
Les routes de montagne, le soleil brûlant et les pluies torrentielles épuisèrent le père et le fils. Ils logeaient chez des familles tibétaines, empruntaient des abris dans des ateliers et campaient en plein air, se réchauffant mutuellement. « Chaque jour apportait son lot de défis et de moments d’inspiration uniques », a raconté Li Shuangsheng.
Le mont Erlang fut la première montagne importante qu’ils franchirent. Cette nuit-là, voyant son fils trop fatigué pour garder les yeux ouverts, Li Shuangsheng demanda en plaisantant : « Pourquoi ne prendrions-nous pas un bus pour Lhassa ou ne rentrerions-nous pas demain ? ». Son fils lui répondit avec détermination : « Nous sommes arrivés jusqu’ici ; comment pourrions-nous faire demi-tour ? »
Un jour, après avoir traversé un tronçon boueux sous la pluie, ils passèrent la nuit au 158e atelier. Li Shuangsheng demanda à nouveau : « Mon fils, pourquoi n’abandonnons-nous pas ? La route est trop difficile. » Son fils répondit avec hésitation : « Même si je dois ramper, j’atteindrai Lhassa ».
« La résilience et le lien profond qui unissait le vieux Li et son fils m’ont profondément touché », a déclaré Zhang Qiuliang, un passionné de vélo originaire de Nanning, dans le Jiangxi, qui les a rencontrés sur la ligne Sichuan-Tibet.
Le 24 juillet, après 36 jours de vélo et l’usure de six jeux de plaquettes de frein, le père et le fils ont finalement atteint leur destination, Lhassa. Après quelques jours de repos à Lhassa, ils ont repris le train pour Chongqing.
Le 24 juillet, après 36 jours de vélo et l’usure de six jeux de plaquettes de frein, le père et le fils ont finalement atteint leur destination, Lhassa. Après quelques jours de repos à Lhassa, ils ont repris le train pour Chongqing. (Image : wikimedia / Gerd Eichmann, CC BY-SA 4.0)
Randonnée vers Lhassa
Li Shuangsheng a déclaré aux journalistes qu’il prévoyait d’écrire un livre sur leur périple à vélo autour de Lhassa, tandis que son fils envisageait de parcourir la ligne Sichuan-Tibet à pied après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires.
Li Shuangsheng a déclaré aux journalistes qu’il prévoyait d’écrire un livre sur leur périple à vélo autour de Lhassa, tandis que son fils envisageait de parcourir la ligne Sichuan-Tibet à pied après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires. (Image : wikimedia / reurinkjan from Netherlands, CC BY 2.0)
L’épouse de Li Shuangsheng, Chen Bo, employée dans une compagnie d’électricité au charbon à Chongqing, a confié qu’elle était inquiète pendant leur voyage vers Lhassa. Elle était ravie de leur retour sain et sauf : « J’ai vu chez mon fils la résilience et la force d’un enfant de la région minière. Après le voyage à vélo, mon fils a grandi d’un coup, et l’adolescent a acquis une certaine virilité », a déclaré Chen Bo, soulignant qu’il était devenu plus mature et plus raisonnable après son retour.
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