Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Société. Journée mondiale de la liberté de la presse : le droit de s’informer est-il menacé ?

TENDANCE > Société

Le 3 mai fut proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse en 1993. Notre propos sera de présenter comment aura évolué la liberté de la presse depuis cette journée de sensibilisation énoncée par les Nations unies. Le sort des professionnels de l’information prend une tournure inquiétante. Il s’agit de dresser un état des lieux.

La Journée mondiale de la liberté de la presse : présentation

« La Journée mondiale de la liberté de la presse est l’occasion de réaffirmer notre engagement pour le pluralisme et l’indépendance des médias et notre soutien aux journalistes pour qu’ils puissent continuer à fournir des informations fiables et de qualité. » peut-on lire sur le site de la Mission permanente de la France après des Nations Unies à New York.

L’UNESCO, organe des Nations Unies, rappelle que « le lien historique établi entre la liberté de rechercher, de communiquer et de recevoir des informations et le bien public reste aussi pertinent qu’il l’était au moment de sa signature. » Il est également précisé, à ce propos, que la Journée de la liberté de la presse « est aussi une journée de réflexion entre professionnels des médias sur les questions de liberté de la presse et d’éthique professionnelle. »  

Journée mondiale de la liberté de la presse : le droit de s’informer est-il menacé ?
Selon la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ». (Image : wikimedia / FDR Presidential Library & Museum, CC BY 2.0)

La liberté de la presse dans le monde : en net recul

La liberté de la presse est considérée comme un droit humain fondamental inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».

Néanmoins, de nombreuses études font état d’une situation dégradée pour les journalistes, souvent pris pour cibles dans leur mission de diffusion de l’information. Ce recul des libertés de la presse touche l’ensemble des pays, même les mieux « classés » en termes de respect des droits humains.

« Ces quinze dernières années, ce sont plus de 1 300 journalistes qui ont été tués dans le monde, du fait de leur engagement professionnel, dont 55 pour l’année 2021. », selon les conclusions de la source citée plus haut. Comment garantir la transparence de la vie publique et comment forger l’esprit critique si les journalistes sont amenés à exercer leur profession au péril de leur vie ?

Regard sur le classement de RSF, Reporters sans frontières

Chaque année le groupe Reporters sans frontières établit un classement permettant de comparer l’ensemble des libertés en vigueur chez les journalistes. Au total 180 pays sont concernés. L’opération se déroule suivant la définition suivante de la liberté de la presse : « La liberté de la presse est la possibilité effective pour les journalistes, en tant qu’individus et en tant que collectifs, de sélectionner, produire et diffuser des informations dans l’intérêt général, indépendamment des interférences politiques, économiques, légales et sociales, et sans menace pour leur sécurité physique et mentale. »

Cinq critères sont pris en compte en vue de la notation finale : le contexte politique, le contexte économique, le cadre légal, le contexte socioculturel et la sécurité. Au vu des résultats obtenus en 2024 notamment, le classement est à l’image du régime en vigueur dans le pays concerné. Plus la liberté de la presse est reconnue, plus les ressortissants du pays jouissent de libertés fondamentales.

 Ainsi donc, les cinq premiers pays du classement, à savoir la Norvège, le Danemark, la Suède, la Finlande, les Pays-Bas sont des démocraties à part entière alors que les pays et territoires qui occupent les derniers rangs sont des régimes autoritaires, voire totalitaires. Par exemple sur les 500 journalistes enfermés en 2024 par ce type de régimes, la Chine, classée 172ème détient un triste record : 111 arrestations. La Birmanie (171ème) a arrêté 42 journalistes et le Vietnam (174ème) 37.

Journée mondiale de la liberté de la presse : le droit de s’informer est-il menacé ?
La Chine est pointée du doigt pour sa répression violente vis-à-vis des minorités telles que les pratiquants du Falun Gong, enfermés et tués pour leur croyance. La persécution des journalistes cache souvent d’autres persécutions encore plus féroces et passées sous silence. (Image : wikimedia / Joffers951, CC BY-SA 4.0)

La Chine : la plus grande prison du monde pour les journalistes

La liberté de la presse représente un indice crucial : l’absence de liberté de la presse signifie un manque d’accès à l’information, donc un esprit critique défaillant pour la population. Quand les journalistes sont brutalisés, tués, c’est la société toute entière qui est en danger. Tel est le constat réalisé par la Fédération internationale des Journalistes à la veille du 3 mai 2023, avant la Journée mondiale de la presse. « Très peu de ces cas ont fait l’objet d’une enquête, car l’impunité pour les meurtres de professionnels des médias a été la règle au fil des ans », martèle la fédération, qui en outre, souligne : « La Chine est devenue la plus grande prison du monde pour les journalistes. »

Dans le même temps, la Chine est souvent pointée du doigt pour sa répression violente vis-à-vis des minorités telles que les pratiquants du Falun Gong, enfermés et tués pour leur croyance. La persécution des journalistes cache d’autres persécutions encore plus féroces et souvent passées sous silence.

D’autre part, RSF déplore : « En Chine, en plus d’emprisonner le plus grand nombre de journalistes au monde, le gouvernement continue d’exercer un contrôle strict sur les canaux d’information, en mettant en place des politiques de censure et de surveillance, pour réguler le contenu en ligne et limiter la dissémination d’informations jugées sensibles ou contraires à la ligne du parti. »

Nous l’avons vu, la liberté de la presse est de plus en plus entravée, d’où la pertinence d’une Journée mondiale de la liberté de la presse. Dans l’intérêt de tous, il faudrait que la frontière entre propagande et information soit clairement établie.

Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.

Pour améliorer votre expérience, nous (et nos partenaires) stockons et/ou accédons à des informations sur votre terminal (cookie ou équivalent) avec votre accord pour tous nos sites et applications, sur vos terminaux connectés.
Accepter
Rejeter