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Homme. L’art du tsundoku : pourquoi posséder des livres sans les lire est bénéfique pour vous

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Le mot tsundoku vient du verbe « doku », qui signifie : lire et de « tsumu », qui signifie : accumuler. Le terme tsundoku est une expression japonaise qui décrit le fait d’acheter des livres et de les laisser s’empiler sans les lire ni les utiliser. Il peut également s’agir d’un nom désignant une personne qui accumule les livres.

Mais n’êtes-vous pas un accumulateur si vous achetez des livres et les laissez s’empiler sur vos étagères, votre table de chevet ou à même le sol ? Est-ce même sain ?

Les avantages de la lecture

Si vous ne pouvez pas quitter un magasin sans acheter un livre ou si vous possédez plus de livres que vous ne pourrez jamais en lire, c’est probablement que vous savez que les livres ont des avantages uniques.

Les lecteurs assidus s’imprègnent des leçons contenues dans les livres, des outils propres à développer votre esprit critique, à répondre à certaines de vos questions tout en vous en posant de nouvelles, et à vous faire découvrir un monde imaginaire.

Mieux encore, la lecture peut améliorer votre mémoire, stimuler votre cerveau et accroître votre empathie en explorant des mondes différents du vôtre.

Une personne qui possède une vaste collection de livres qu’elle n’a jamais lus peut faire l’objet de mépris. Alors pourquoi collectionner des livres que vous ne lirez jamais ?

Si vous ne pouvez pas quitter un magasin sans acheter un livre ou si vous possédez plus de livres que vous ne pourrez jamais en lire, c’est probablement que vous savez que les livres ont des avantages uniques.

L’art du Tsundoku : pourquoi posséder des livres sans les lire est bénéfique pour vous
Si vous ne pouvez pas quitter un magasin sans acheter un livre c’est probablement que vous savez que les livres possèdent des avantages uniques.(Image : shotsstudio / envato)

L’importance du tsundoku

Des mots anglais comme « collector », « bibliophile » ou même « book hoarder » peuvent également être utilisés pour décrire une personne qui accumule des livres. Certains de ces mots peuvent avoir une connotation négative, mais le terme tsundoku, dans son sens originel, n’a rien d’offensant, et la plupart des gens atteints de ce syndrome trouvent des avantages à accumuler des livres.

Une preuve d’ignorance ?

Nassim Taleb, l’auteur des best-sellers Fooled by Randomness et The Black Swan, expose le concept d’avoir autant de livres que possible dans son livre The Black Swan : the Impact of the Highly Improbable (Le cygne noir : l’impact des événements hautement improbables).

Dans cet ouvrage, Nassim Taleb parle d’Umberto Eco l’érudit, universitaire, romancier et philosophe prolifique, qui possédait pas moins de 30 000 livres dans sa bibliothèque. Umberto Eco lui-même avait fait ses calculs et constaté que même s’il lisait un livre par jour entre l’âge de 10 et 80 ans, il n’en lirait que 25 200. Alors pourquoi avoir plus de livres que vous ne pourrez jamais en lire ?

Selon Nassim Taleb, entasser des livres sur une étagère ne devrait pas servir uniquement à rehausser votre ego. Plutôt que d’acheter des livres que vous avez déjà lus ou qui traitent de domaines que vous connaissez bien, choisissez des livres sur des sujets que vous ne connaissez pas. Nassim Taleb pense que les personnes qui lisent beaucoup se rendent compte qu’elles en savent peu, d’où leur désir ardent d’en savoir plus.

Le tsundoku n’est donc pas un acte de thésaurisation, mais plutôt un défi de lire davantage, d’explorer des sujets dont vous ne pensiez même pas qu’ils pourraient vous intéresser. Comme le dit Nassim Taleb : « le nombre croissant de livres non lus qui peupleront les étagères de votre bibliothèque vous regarderont d’un air menaçant », et vous ne serez jamais certain d’en savoir assez.

L’art du Tsundoku : pourquoi posséder des livres sans les lire est bénéfique pour vous
Un des aspects positifs du tsundoku est que vous avez un livre à portée de main chaque fois que vous vous ennuyez ou que vous disposez d’un moment de liberté. (Image :  korneevamaha / envato)

Un trésor de connaissances

La plupart d’entre nous n’ont pas les moyens de posséder une immense bibliothèque personnelle comme celle d’Umberto Eco, ou du moins pas sous forme de papier. Cependant, aussi petite soit-elle, votre bibliothèque peut s’avérer être une ressource précieuse pour accéder rapidement aux informations dont vous avez besoin. Google ne possède pas toutes les réponses et les livres peuvent être très utiles pour répondre à vos questions de détective.

Une source de divertissement

Que ce soient des romans de fiction ou autres, les livres peuvent être une excellente source de divertissement. Pour certaines personnes, dénicher un nouveau livre, c’est comme trouver une nouvelle liste de films inédits sur Netflix.

Un des aspects positifs du tsundoku est que vous avez un livre à portée de main chaque fois que vous vous ennuyez ou que vous disposez d’un moment de liberté. Vous pouvez ouvrir un livre, en lire un chapitre et le laisser pour l’ouvrir une autre fois - ou peut-être jamais.

Se qualifier de tsundoku

Comme nous l’avons dit, vous pouvez vous débarrasser des connotations négatives en vous référant à vous-même ou à votre syndrome sous le nom de tsundoku. À la question «  Pourquoi achetez-vous tant de livres de manière impulsive, ne lisez-vous vos romans qu’à moitié ou achetez-vous des livres dont le titre ne vous intéresse même pas ? », la réponse est simple : « je pratique le tsundoku ».

L’idée n’est pas d’accumuler des livres ou de les lire page après page. Le tsundoku éveille votre curiosité. L’accumulation de livres ne sert pas à gonfler votre ego, elle vous rappelle votre ignorance et vous incite à en apprendre davantage.

En d’autres termes, vous vous amusez en sachant que tous les livres ne peuvent pas être lus en une seule vie.

Rédacteur Fetty Adler
Collaborateur Jo Ann

Source : The Art of Tsundoku: Why Owning Unread Books Is Good for You
www.nspirement.com

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