Les Analectes de Confucius, ou Entretiens de Confucius, sont l’un des anciens classiques confucéens chinois. Ils ont été écrits par les disciples de Confucius pour consigner les paroles et les actes de Confucius lors de ses entretiens avec ses élèves. Le livre se présente principalement sous forme de citations et de dialogues. Son contenu couvre de nombreux aspects tels que la politique, l’éthique, la moralité, l’éducation, etc., qui reflètent de manière concentrée la sagesse de Confucius.
Le contenu principal des Analectes de Confucius comprend la pensée politique qui prône un « gouvernement bienveillant » et souligne que le monarque doit gouverner le pays avec moralité. Il précise que : « gouverner avec vertu est comme l’étoile polaire, qui reste à sa place et est entourée d’autres étoiles ».
En termes d’éthique et de morale, il prône la « bienveillance » (l’amour d’autrui) et les « rites » (l’ordre social). Ainsi, Confucius a dit : « ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent ». En termes de pensée éducative, il prône l’enseignement des étudiants en fonction de leurs aptitudes. Il met l’accent à la fois sur l’apprentissage et la réflexion. Ses paroles sur ce sujet sont : « apprendre sans réfléchir revient à ne rien savoir. Penser sans apprendre ne permet pas non plus d’acquérir un savoir juste ».
En termes de philosophie de vie, l’accent est mis sur la culture de soi et la perfection de la personnalité. Sur ce thème, il avance qu’« un gentilhomme est ouvert et honnête, tandis qu’un vilain est toujours inquiet et maussade. ».
Les concepts de « gentilhomme » et de « vilain »

Les concepts de « gentilhomme » et de « vilain » sont apparus pour la première fois dans le Shi Jing (诗经) le Classique de la Poésie, que l’on trouve aussi sous le nom de Livre des Chansons ou Livre des Odes. Mais ce sont les Analectesde Confucius qui leur ont donné une profonde signification morale et personnelle. Dans le Classique de la Poésie, le terme « gentilhomme » fait principalement référence aux personnes de statut élevé, tandis que « vilain » fait référence aux personnes de statut inférieur.
Il ne manifeste pas ici de jugement moral évident. Par exemple dans LeClassique de la Poésieil est écrit « Existe-t-il un gentilhomme bienveillant ? » (que l’on peut aussi traduire par : Existe-t-il des gens qui sont à la fois gentils et bienveillants ?) Le « gentilhomme » fait ici référence au statut aristocratique plutôt qu’à une évaluation morale.

Bien que les « gentilshommes» et les « vilains » dans Les Entretiens de Confucius conservent toujours la distinction de statut social, ils ont dans une certaine mesure transcendé les normes de statut social. Ainsi, la notion de « vertu » devient celle qui établit la différence entre les gentilshommes et les vilains.
Dès lors, le mot gentilhomme a pris une plus grande connotation. Lorsque nous nous conduisons en êtres humains, que nous éduquons et influençons les autres, nous devrions tous nous efforcer de développer les vertus d’un gentilhomme. Si nous y parvenons avec sincérité, même si nous n’y parvenons pas entièrement, nous n’en serons pas loin. Confucius nous conseille indirectement : ainsi, dans la vie, nous devrions être proches des gentilshommes et rester loin des vilains.
Alors, comment distinguer un gentilhomme d’un vilain selon la sagesse de Confucius ?
La sagesse de Confucius met en avant dix critères.
1. Un état d’esprit différent

« Un gentilhomme est ouvert et honnête, tandis qu’un vilain est toujours inquiet et maussade. »
Selon ces paroles, l’esprit d’un gentilhomme est toujours clair et vif. Qu’il connaisse le succès ou traverse des moments difficiles, il est naturellement ouvert d’esprit et optimiste. Sans être aveugle, il reste tolérant envers autrui et ne manifeste aucune rancune. Ainsi, il peut lever les yeux vers le Ciel sans honte et regarder la Terre sans être troublé.
Un vilain a toujours quelque chose en tête. Soit il a le sentiment que les autres lui ont fait du tort, soit il estime que la société est mauvaise, ou encore que quelque chose n’est pas bon pour lui. Il est préoccupé par les gains et les pertes et a souvent l’air maussade.
2. Une approche différente de l’amitié

« Un gentilhomme est harmonieux sans être partial, tandis qu’un vilain est partial sans être harmonieux .»
Ces paroles pourraient être interprétées dans ce sens. Un gentilhomme traite tout le monde avec équité et impartialité, peu importe avec qui il interagit. Il ne formera pas de cliques ou de factions. Cependant, un vilain aime toujours former de petits cercles avec des personnes lui ressemblant. Il exclut les dissidents et forme des cliques pour son gain personnel.
3. Des préoccupations différentes

« Un gentilhomme se préoccupe de la justice, tandis qu’un vilain se préoccupe du profit. »
Selon cette interprétation, un gentilhomme valorise la moralité, tandis qu’un vilain valorise le profit.
Ainsi, face à un problème ou à un choix, un gentilhomme l’évaluera d’abord à l’aune de critères moraux avant de faire un choix. Alors qu’un méchant cherchera d’abord à tirer profit du problème. C’est là la principale différence entre un gentilhomme et un vilain lorsqu’il s’agit de réfléchir aux problèmes ou de faire des choix.
4. Une conception différente du bien et du mal

« Le gentilhomme est un homme qui aide les bonnes actions, pas un homme qui fait du sabotage. Le vilain est tout le contraire. »
Ainsi, un gentilhomme aide les autres à faire de bonnes actions et n’encourage pas les autres à faire le mal. Alors que c’est le contraire qui est vrai pour un vilain.
La sagesse de ces paroles pourrait inspirer cette vision. Un gentilhomme au caractère noble possède un cœur bienveillant. Tant que les affaires des autres sont conformes à la morale, il sera non seulement heureux de les voir réussir, mais sera également disposé à les aider à atteindre leurs nobles objectifs et à promouvoir leur progrès et leur réussite au mieux de leurs capacités. Cependant, s’il s’agit de quelque chose d’immoral : contraire à la morale et à la loi, un gentilhomme ne permettra jamais aux autres de faire le mal, ni de devenir complice du mal.
5. Des paroles et des actions différentes

« Un gentilhomme est tolérant et respecte les différences, tandis qu’un vilain fait semblant d’avoir les mêmes valeurs. »
Un gentilhomme sait tolérer les idées et opinions différentes et ne dissimulera pas ses propres divergences d’opinion. Il sera sincère et ouvert d’esprit avec les autres. Ce n’est pas le cas du vilain qui cache ses pensées, ou n’a aucune pensée propre. De plus, il fait semblant d’obéir mais désobéit dans la réalité. En apparence, il se soucie des autres et leur obéit, mais en réalité, il a des arrière-pensées et il souhaite même comploter contre les autres.
6. Un tempérament différent

« Un gentilhomme est confiant sans être arrogant, tandis qu’un vilain est arrogant et non confiant. »
L’image traduite ici est qu’un gentilhomme est confiant et posé mais pas arrogant, tandis qu’un vilain est fier sans être calme et posé.
Il y a plus de deux mille ans, Confucius a enseigné que « tout est une question de tempérament ». Un gentilhomme est digne, paisible, calme et posé, sans aucune arrogance. Un vilain est arrogant, vaniteux, agressif et plein d’arrogance.
7. Des aspirations différentes
« Un gentilhomme cherche à s’élever, tandis qu’un vilain est un homme qui a peu de vertu. »
Cette phrase peut être interprétée de différentes manières. On dit que le gentilhomme s’élève de jour en jour et que le vilain se dégrade de jour en jour. D’autres disent qu’un gentilhomme suit les principes du Ciel et devient de plus en plus sage, tandis qu’un vilain suit les désirs humains et devient de plus en plus méprisable. On dit aussi qu’un gentilhomme recherche un haut niveau de moralité, tandis qu’un vilain se contente d’un bas niveau de moralité; un autre dit qu’un gentilhomme connaît la voie du Tao, tandis qu’un vilain tend vers le bas et reste au niveau du matériel.
Les Chinois des temps anciens disaient qu’il fallait avoir de grandes ambitions. Il y a deux directions dans la vie : l’une est d’aller vers le haut, ce qu’on appelle « tendre vers le haut », et l’autre est d’aller vers le bas, ce qu’on appelle « tendre vers le bas ». S’élever signifie être bon, corriger constamment ses erreurs et rechercher la loyauté; descendre signifie ne pas savoir corriger ses erreurs, ne pas savoir cultiver son caractère et devenir de plus en plus décadent.
Il est difficile de faire le bien, mais facile de faire le mal. S’élever sans cesse est toujours difficile et demande beaucoup d’efforts. Alors que descendre est plus facile, mais le résultat risque d’être la destruction.
8. Des objectifs différents

« Un gentilhomme chérit la vertu, tandis qu’un vilain ne pense qu’à son confort immédiat. » Cette phrase peut aussi être comprise dans ce sens : « Un gentilhomme pense à respecter les lois, tandis qu’un vilain pense plutôt aux petits profits ».
Ce à quoi un gentilhomme pense et se préoccupe, c’est la vertu, tandis que ce à quoi pense ou se préoccupe un vilain, ce sont les gains, les fortunes, la terre, la propriété et le salaire. Ce à quoi un gentilhomme pense, c’est à ne pas enfreindre la loi, tandis qu’un vilain pense surtout à comment obtenir des avantages.
Un gentilhomme respecte la loi, tandis qu’un vilain ne s’intéresse qu’au profit et ne se souciera pas de la loi, même si le risque est une condamnation. Un gentilhomme et un vilain pensent et s’inquiètent de choses différentes, donc les actions qu’ils entreprennent sont naturellement différentes, et les résultats finaux sont encore plus différents.
9. Différentes personnalités

« Un gentilhomme exige de lui-même, un vilain exige des autres. »
Face à des problèmes ou des conflits, un gentilhomme fera preuve d’introspection et d’autonomie. Il commencera toujours par analyser ses propres actions, identifiera ses défauts et les corrigera pour progresser continuellement.
Un vilain est tout le contraire. Il ne s’attarde pas sur sa propre conduite et rejette toujours ses erreurs et ses responsabilités sur les autres. Il blâme toujours les autres pour tout et, naturellement, il ne progresse pas.
10. Des choix différents

« Lorsqu’un gentilhomme se trouve dans une situation désespérée, il s’en tient à ses principes. Lorsqu’un vilain rencontre des difficultés, il commence à agir de manière irresponsable.»
Selon la sagesse de Confucius, la capacité à s’en tenir à ses principes et à ses valeurs fondamentales même dans la pauvreté ne fait pas seulement la différence entre un gentilhomme et un vilain, mais aussi entre un vrai gentilhomme et un hypocrite. Car, plus l’environnement est difficile, plus on peut voir la vraie nature d’une personne.

Rédacteur Charlotte Clémence
Collaboration Yi Ming
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