Aujourd’hui, le GPS est indispensable, en voiture ou à pied. Mais comment les Chinois anciens, qui n’avaient pas d’appareils de pilotage, faisaient-ils pour voyager sur de longues distances sans GPS ?
I. L’utilisation des repères dans la nature
1. Le soleil et les étoiles
Les anciens Chinois déterminaient leur direction en observant le soleil qui se lève à l’est le matin et se couche à l’ouest le soir. Il se trouve au sud à midi (dans l’hémisphère nord). La nuit, l’étoile polaire est une étoile de référence, située au nord et presque immobile. Les anciens Chinois utilisaient les sept étoiles de la Grande Ourse (constellation en forme de louche) pour trouver l’étoile polaire. Les anciens Chinois reliaient les deux étoiles Dubhé et Mérak situées à l’extrémité de la Grande Ourse. En prolongeant cinq fois la distance entre Mérak et Dubhé, on pouvait trouver l’étoile polaire. C’est pourquoi ces deux étoiles étaient appelées « les étoiles qui indiquent l’étoile polaire » par les anciens Chinois.

En outre, en hiver, les trois supergéantes bleues Alnitak, Alnilam et Mintaka du baudrier d’Orion pointent vers le sud, ce qui aidait également les anciens Chinois à déterminer leur orientation.
2. Des montagnes et des fleuves
Les chaînes de montagnes ont un tracé fixe. Par exemple, les célèbres montagnes Qinling et Tai Shan s’étendent d’est en ouest et constituaient des points de repère pour les anciens. Le cours des fleuves est également très stable. Le fleuve Yangtsé, par exemple, coule d’ouest en est, suivant le tracé du fleuve, et permet de relier le Sichuan au delta du Yangtsé.

À contre-courant, il est possible de remonter le fleuve depuis l’est de la Chine jusqu’à l’ouest. Le réseau fluvial du delta du Yangtsé sert également de référence pour la navigation locale, comme le montre le tracé nord-sud du Grand Canal de Suzhou-Hangzhou.
II. Des points de repère artificiels
1. Les routes et les relais
Dans la Chine ancienne, les routes importantes avaient des panneaux, des bornes kilométriques et des tours de signalisation. Les tours de signalisation émettaient de la fumée pendant la journée et allumaient des feux la nuit pour servir de signaux de navigation. Des relais étaient placés régulièrement sur le parcours. Ils offraient un lieu de repos et de ravitaillement, ainsi que des conseils d’orientation donnés par des employés du relais connaissant bien la région. Les voyageurs estimaient la durée de leur voyage en fonction du nombre de relais traversés.
2. Les stèles et les portiques Païfang
Il y avait des stèles aux carrefours et près des sites touristiques. Elles indiquaient le nom des lieux et les distances (par exemple : « à XX kilomètres de la capitale »). Cela permettait de guider les voyageurs. Les portiques Païfang étaient construits aux entrées des villes ou aux croisements pour indiquer le nom des lieux ou les événements historiques locaux importants. Ils servaient à la fois de référence culturelle et de guide pour les voyageurs, comme les beaux pavillons de la région de l’Anhui.

III. Les cartes et les outils de navigation traditionnels
1. Les cartes
Les cartes existaient déjà dans la Chine ancienne. Comme par exemple le Chapitre sur les cartes géographiques dans l’ouvrage de Guan Zi, datant de lapériode des Printemps et des Royaumes combattants (le plus ancien document militaire cartographique chinois), la Carte géographique enregistrée dans le Yu Gong de la dynastie des Jin occidentaux et la Carte des pays étrangers de la dynastie Tang (la première carte du monde de la Chine ancienne), qui servaient toutes de référence pour les voyages.
Pour produire les cartes, les anciens Chinois utilisaient deux méthodes : la mesure et la description. La mesure, c’était prendre les distances et les angles avec un compas, des tableaux, etc. La description, c’était écrire ce qu’on voyait sur le terrain.

2. Le chariot pointant le sud et la boussole
Le chariot pointant le sud utilise un mécanisme à engrenages pour maintenir le bonhomme en bois situé au sommet du toit toujours orienté vers le sud. Selon la légende, il aurait été inventé par l’Empereur Jaune pour vaincre Chiyou, puis utilisé comme symbole de pouvoir impérial. La boussole, quant à elle, utilise un aimant pour indiquer le sud. Elle a ensuite été améliorée pour devenir une version portable, ce qui a considérablement amélioré la précision de la navigation maritime et terrestre dans la Chine ancienne.
IV. Les expériences transmises par écrit et oralement
1. L’expérience des voyageurs
Les commerçants et les lettrés consignaient les caractéristiques du relief, les routes et les repères lors de leurs longs voyages, accumulant ainsi une expérience précieuse en matière d’orientation. Les phénomènes naturels, tels que le côté sud des arbres étant plus luxuriant que le côté nord, les fourmilières étant orientées vers le sud ou les oies sauvages migrant vers le sud, fournissaient également des indices permettant de s’orienter.

2. Transmission orale
Les villageois échangeaient avec les gens de l’extérieur des informations sur les routes, les rivières, les montagnes, etc. pour les guider. Certaines légendes populaires, bien que fantaisistes, contenaient des indices géographiques qui reflétaient la perception de direction des Chinois à l’époque.
Les anciens Chinois vivaient sans GPS, mais grâce à l’observation de la nature, à l’utilisation de repères artificiels, à la consultation de cartes et d’outils, ainsi qu’à leur expérience et à leurs connaissances transmises oralement, ils ont réussi à s’orienter lors de longs voyages, démontrant ainsi leur sagesse et leur capacité d’adaptation.
Rédacteur Yi Ming
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