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Chine. Laos : lancement d’une chaîne de télévision soutenue par la Chine

ACTUALITÉ > Chine

Le gouvernement du Laos a lancé une chaîne de télévision dans la capitale, Vientiane, entièrement financée par Pékin. (Image : pixabay / CC0 1.0)
 

Le gouvernement du Laos a lancé une chaîne de télévision entièrement financée par Pékin. La nouvelle station de télévision est installée dans un bâtiment de la capitale, Vientiane, et a pour nom « Lao Army Television Channel 7 ». La chaîne a commencé à émettre le 9 septembre.

La chaîne de télévision

Actuellement, la station est exploitée sous le contrôle du ministère de la défense du Laos, qui sera également responsable de tous les programmes diffusés en ligne. La chaîne se concentrera principalement sur les activités de l’armée laotienne. Le ministre de la défense, Chansamone Chanyalath, a présenté la construction de la station comme un cadeau de la Chine au gouvernement du Laos, à l’armée et au peuple. Cependant, les citoyens ordinaires ne sont pas très enthousiastes à l’égard de la chaîne.

La nouvelle station sera seulement « la voix de l’armée, du gouvernement et du parti (au pouvoir)... Cette nouvelle station fera surtout connaître les activités de l’armée ou de la police... Elle ne diffusera pas d’histoires concernant la souffrance du peuple », a déclaré un citoyen du Laos à Radio Free Asia. Depuis 1975, le Laos est sous le régime communiste qui contrôle complètement toutes les formes de médias.

La nouvelle station va surtout faire connaître les activités militaires ou policières. (Image : Capture d’écran / YouTube)
La nouvelle station va surtout faire connaître les activités militaires ou policières. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Le Laos est l’un des pays les moins libres au monde à cause de son gouvernement communiste. Selon un rapport de Reporters sans frontières (RSF) datant de 2019, dans l'index des pays classés par la liberté de la presse, le Laos figure à la 172ème place sur 180 pays. Phil Robertson, directeur adjoint de la division Asie de Human Rights Watch, souligne que la liberté de la presse est presque inexistante au Laos et que le gouvernement communiste n’a jamais respecté les opinions de son peuple.

Le piège de la dette

L’influence croissante de la Chine au Laos fait craindre à de nombreuses personnes que le pays ne cède son autonomie à la volonté du Parti communiste chinois. Récemment, la compagnie d’électricité publique du Laos a signé un accord avec une société chinoise lui donnant le contrôle majoritaire. Le gouvernement affirme que cette décision était nécessaire pour sauver la compagnie, qui serait en proie à des difficultés financières. Cependant, de nombreuses personnes ont fait valoir que l’accord a cédé trop de pouvoir à la partie chinoise.

Le Laos a été victime du piège de la dette tendu par la « Belt and Road Initiative. BRI » (l’Initiative « la ceinture et la route ») de Chine. Le pays a emprunté d’importantes sommes d’argent à la Chine pour son projet de train à grande vitesse de 6 milliards de dollars qui relie les régions du sud de la Chine à l’Asie du Sud-Est. Environ 60 % des fonds destinés à ce projet ont été empruntés à l’Export-Import Bank of China. Le gouvernement du Laos a également contracté un prêt de 480 millions de dollars auprès de cette même banque pour financer sa part du projet. Cependant, le bruit court que l’administration est maintenant sous pression financière en raison de toutes ces dettes et qu’elle prévoit de vendre des actifs du gouvernement pour faire face à la crise monétaire. De l’argent a également été emprunté pour financer des projets hydroélectriques le long du Mékong.

Le Laos a emprunté d’importantes sommes d’argent à la Chine pour son projet de train à grande vitesse de 6 milliards de dollars. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Le Laos a emprunté d’importantes sommes d’argent à la Chine pour son projet de train à grande vitesse de 6 milliards de dollars. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Les réserves de change sont désormais inférieures à 1 milliard de dollars, ce qui est bien inférieur au montant des paiements de la dette que le Laos doit effectuer chaque année. Cela place le pays dans une situation à haut risque en cas de défaut de paiement de la dette souveraine, une position qui donnerait à la Chine un pouvoir suprême sur le pays. Selon des rapports locaux, le gouvernement du Laos a déjà demandé à Pékin de restructurer certaines de ses dettes afin d’éviter un défaut de paiement. En août, Moody’s a abaissé la note du gouvernement du Laos de B3 à Caa2 en matière de dette publique, ce qui le situe au rang de territoire insignifiant. Les perspectives sont passées de neutres à négatives car l’agence estime que le Laos souffre d’un grave problème de liquidités.

Rédacteur Fetty Adler

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