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Culture. Les contes et légendes de Normandie : une plongée au cœur d’un patrimoine vivant

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L’histoire de la Normandie est étroitement liée à celle de la France. Son patrimoine particulièrement riche regorge de contes et légendes qui peuplent notre imaginaire. Nous en aurons pour preuve les exemples suivants. Ils vont retenir notre attention quelques instants.

Les contes et légendes de Normandie : une plongée au cœur d’un patrimoine vivant
Les Normands se rappelèrent en effet que la veille ils avaient aperçu un groupe d’oies prenant leur envol. (Image : Capture d’écran / YouTube) 

 La légende des oies de Pirou

Cette légende serait originaire de la Manche. Les faits se déroulent aux abords du château de Pirou, forteresse médiévale située dans le Cotentin. Ce château de Pirou était le seul à résister à l’invasion des Normands rendus maîtres de la région par leurs raids incessants. De guerre lasse, ces derniers entreprirent un blocus pour venir à bout des résistants. Contre toute attente, un silence de mort régnait aux alentours. Seul un vieillard grabataire semblait occuper les lieux. S’il révélait aux assaillants où se trouvaient le seigneur du château et les siens, sa vie serait épargnée, promirent les assaillants.

C’est alors que le vieillard leur fit cette surprenante révélation : le Sire de Pirou était magicien à ses heures : lui et sa maisonnée toute entière s’étaient transformés en oies sauvages grâce à un « grimoire » pour échapper à leurs adversaires. Les Normands se rappelèrent en effet que la veille ils avaient aperçu un groupe d’oies prenant leur envol.

Selon les traditions du pays, celui qui se transformait en bête devait, pour retrouver sa forme humaine initiale, lire à l’envers la formule magique. La légende dit que peu de temps après, le groupe d’oies sauvages revint voler près du château fort pour retrouver le précieux grimoire leur permettant d’être à nouveau des hommes mais leur quête demeura vaine : les Vikings, les hommes du Nord, furieux d’avoir subi la supercherie infligée par les volatiles brûlèrent le château et ses alentours. Le grimoire ne put échapper aux flammes.

Ainsi donc, chaque année les oies sont de retour pour repartir à l’automne, caressant chaque fois l’espoir de retrouver le grimoire. Légende et réalité se côtoient. Le Grand Dictionnaire Historique de Louis Moréri publié en 1674 laisse entendre : « Voilà le merveilleux, mais ce que l’on peut dire de certain c’est que dans la nuit du 1er mars, chaque année, des oies sauvages viennent reconnaître les nids que les habitants du château fort ne manquent pas de leur préparer au nombre de 18 ou 20, au pied des remparts, avec de la paille et du foin.

Quand tous les nids sont occupés, on en prépare encore 6 ou 7 autres au sommet des murailles, lesquels ne restent pas longtemps vides ».

Les contes et légendes de Normandie : une plongée au cœur d’un patrimoine vivant
Trois jeunes sœurs de bonne famille, charmantes, jolies autant que sages, se promenaient un jour sur les falaises d’Étretat. (Image : wikimedia / CC BY-SA)

La Chambre des Demoiselles : contes et légendes d’Étretat

Trois jeunes sœurs de bonne famille, charmantes, jolies autant que sages se promenaient un jour sur les falaises d’Étretat. Le seigneur propriétaire du château de Fréfossé ayant jeté son dévolu sur les trois demoiselles se mit à les poursuivre à cheval, le cœur plein de convoitise. Les jeunes filles lui tinrent tête refusant de céder à ses avances puis, épuisées par la poursuite, elles trouvèrent refuge dans l’excavation d’une roche. Le seigneur de plus forte corpulence ne put y accéder. Un éboulement accidentel ferma complètement la grotte devenue une prison pour les infortunées.

L’homme excédé par leur résistance les condamna à l’enfermement puis qu’elles s’entêtaient à se refuser à lui ! Jamais les trois jeunes filles ne revinrent au village. Les langues allèrent bon train. Certains prétendaient qu’elles préférèrent se jeter dans la mer plutôt que de céder au châtelain indélicat. D’autres, que les jeunes filles moururent de faim et de soif dans leur prison de pierre. Selon la légende, elles apparurent après leur mort sous forme de trois belles colombes…

La rivière d’Étretat

Une autre légende connue sous le nom de la rivière d’Étretat explique dit-on la raison pour laquelle aurait disparu cette rivière réputée pour son parc à huîtres. C’est elle qui, mêlée à la mer, donnait un goût si particulier aux huîtres appréciées à Versailles par la reine Marie-Antoinette elle-même. La rivière coulait, très abondante au point de faire tourner la roue du meunier.

Un soir, une bohémienne en compagnie de son enfant allait de porte en porte mendier son pain pour elle et sa progéniture mais en vain. Personne ne voulut soulager sa faim. Elle frappa chez le meunier qui non seulement repoussa sa demande mais proféra des insultes à son encontre. La dame s’éloigna, dépitée. Elle se retourna et nul ne sait ce qu’elle dit, mais dès le lendemain, la rivière cessa de couler pour toujours. Plusieurs explications furent avancées. La plus répandue disait que la bohémienne éconduite avait jeté un sort aux habitants du village.

Les contes et légendes de Normandie : une plongée au cœur d’un patrimoine vivant
La relique déposée à l’église de Sainte-Trinité à Fécamp est toujours présente dans le Tabernacle de l’édifice. Il s’agit de la relique du Saint Sang. (Image : wikimedia / Urban at fr.wikipedia, CC BY-SA 3.0)

La légende du Précieux Sang de Fécamp

La légende du Précieux Sang de Fécamp a mis en lumière la ville du même nom. Située au Pays de Cau, Fécamp fut aussi le lieu de naissance de plusieurs ducs de Normandie, descendants des Vikings, Richard 1er et Richard II. Le témoignage des Saintes Écritures, révèle que Nicodème avec l’aide de Joseph d’Arimathie prit en compte l’ensevelissement de Jésus. Citons cet extrait de Jean, 19 : 39-40 :

Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d’environ cent livres de myrrhe et d’aloès. 

Ils prirent donc le corps de Jésus, et l’enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c’est la coutume d’ensevelir chez les Juifs.

Considéré selon les traditions comme l’homme ayant conservé le sang du Christ, Nicodème enferma les gouttes de la précieuse relique qui navigua miraculeusement pour échouer sur les côtes normandes. Ainsi serait née la légende du « Précieux Sang de Fécamp ».

Parallèlement, d’après une autre croyance, au cours d’une messe célébrée vers 986, le vin se transforme en sang. La relique déposée à l’église de Sainte-Trinité à Fécamp est toujours présente dans le Tabernacle de l’édifice. Il s’agit de la relique du Saint Sang.

D’autres histoires toutes aussi fascinantes les unes que les autres entretiennent le mystère de la Normandie. Il reste simplement à les découvrir pour savourer le monde merveilleux des contes et légendes.

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