Dans la Chine antique, on disait que certains moines possédaient l’extraordinaire capacité de prédire l’essor et le déclin des affaires du monde. (Image : Capture d’écran / Nspirement)
Dans la Chine ancienne, on disait que certains moines possédaient des pouvoirs extraordinaires : la capacité de prédire l’avenir, de guérir les incurables ou d’accomplir des actes inexplicables. Certains devinrent célèbres pour leurs miracles, tandis que d’autres préféraient vivre tranquillement, cachés dans des temples ou errant discrètement parmi les gens du peuple.
Les moines qui erraient discrètement parmi le peuple, préféraient la tranquillité et la contemplation. Ils observaient en silence les hauts et les bas des affaires du monde avant que de grands bouleversements ne bouleversent le pays.
Cette histoire, rapportée dans le Yijian Zhi (Chroniques de l’Étrange) sous la dynastie des Song du Nord, raconte l’histoire d’un moine dont les prédictions concernant l’avenir se réalisèrent dans les moindres détails.
Un visiteur discret apparaît à la porte du pavillon Yangzheng
À l’époque Zhenghe (1111-1118 ), Jiankang, aujourd’hui Nanjing, abritait une académie florissante qui attirait de nombreux érudits talentueux. Un jour, un moine apparut à la porte du pavillon Yangzheng de l’académie. Il resta là, silencieux, à contempler la cour un long moment, comme s’il observait les étudiants.
Deux érudits, Qian et Fan, remarquèrent le regard fixe du moine. Curieux, ils s’approchèrent et lui demandèrent : « Maître, qu’est-ce qui vous amène ici ? »
Le moine murmura : « Étrange, si étrange ! Le futur ministre d’État et le futur chancelier sont tous deux réunis ici. De nombreux secrétaires impériaux et érudits Hanlin sont également réunis ici. Même les moins brillants d’entre eux serviront un jour aux côtés de l’empereur. »
Regardant les érudits, un moine visiteur prédit : « Le futur ministre d’État et le futur chancelier sont tous deux dans cette même salle ». (Image : Capture d’écran / Nspirement)
Une prophétie qui déclenche les rires
Parmi les étudiants de l’académie se trouvait un homme de grande taille nommé Qin, surnommé « Qin aux longues jambes ». Fan, qui n’avait guère de respect pour lui, le désigna du doigt et demanda avec un sourire : « Alors, ce grand gaillard pourrait-il devenir un érudit Hanlin ? »
Le moine se tourna vers lui et répondit sérieusement : « Tu ne dois pas parler à la légère. Un jour, ta vie pourrait dépendre de lui ».
Les étudiants éclatèrent de rire à cette remarque. Mais le moine resta calme. « Ne riez pas », dit-il fermement. « À l’avenir, aucun de vous ne surpassera ses réalisations. »
À ce moment, un autre érudit nommé Xing entra dans la salle. Xing était connu pour son intelligence et admiré de tous ses pairs. Naturellement, tout le monde voulait entendre ce que le moine dirait d’un étudiant aussi estimé. Pourtant, le moine ne fit aucun éloge. Il se contenta de dire que Xing occuperait un jour un poste, puis fit demi-tour et partit sans un mot.
40 ans plus tard les prédictions se révèlent exactes
Quatre décennies passèrent, et chaque parole du moine se révéla exacte.
Le grand étudiant, Qin, s’éleva jusqu’à devenir le puissant – et tristement célèbre – chancelier Qin Hui, resté dans l’histoire comme l’homme qui avait piégé le loyal général Yue Fei. Trois des autres érudits devinrent vice-chanceliers, deux furent nommés chefs du Secrétariat impérial et deux autres servirent comme serviteurs impériaux de l’empereur. Quant au brillant Xing, admiré de tous, sa vie prit fin tragiquement. Il mourut peu après sa prise de fonctions, sans jamais avoir réalisé son potentiel.
Quarante ans plus tard, le « grand gaillard » Qin devint le tristement célèbre chancelier Qin Hui, dont les réalisations furent inégalées et dont l’héritage fut la trahison. (Image : Capture d’écran / Nspirement)
La capacité de prédire l’avenir : un rappel de l’importance du destin et de la vertu
L’histoire du moine du pavillon Yangzheng est racontée depuis des siècles, non seulement pour son étrange prédiction, mais aussi pour ce qu’elle révèle du destin. Ce qui paraît humble aujourd’hui peut atteindre de grands sommets demain, et l’éclat de la jeunesse n’est pas toujours le gage d’une vie heureuse.
La vision du moine, bien que mystérieuse, semble avoir vu au-delà du talent et de l’ambition. Elle s’est dirigée vers quelque chose de plus profond : le destin invisible façonné par le caractère et les choix de chacun.
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