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Monde. Les États-Unis et le Japon annoncent le développement conjoint d’un intercepteur de missiles hypersoniques

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Les récentes activités militaires de la Corée du Nord et l’invasion imminente de Taïwan par la Chine ont mis les alliés occidentaux que sont le Japon, les États-Unis et la Corée du Sud en état d’alerte. Ces deux sujets étaient à l’ordre du jour d’un sommet trilatéral d’une journée qui s’est tenu à Camp David le 18 août. Le Japon et les États-Unis vont travailler de pair sur un nouvel intercepteur de missiles hypersoniques, a indiqué une source au fait de la situation au journal japonais Asahi Shimbun.

Les missiles de croisière hypersoniques (HSM) et les véhicules planeurs hypersoniques (HGV), en raison de leur vitesse et de leur agilité, sont considérés comme un changement dans le domaine de la guerre et sont actuellement développés par la Chine, la Corée du Nord et la Russie, ce qui pourrait donner à ces pays un avantage stratégique en cas de conflit armé.

Il est difficile de neutraliser les missiles hypersoniques car ils se déplacent à une vitesse supérieure à Mach 5, soit cinq fois la vitesse du son, changent brusquement de trajectoire et volent à haute altitude.

Si de nombreux pays, dont le Japon, encouragent l’étude et le développement d’armes hypersoniques, la Chine est considérée comme disposant de la technologie la plus sophistiquée dans ce domaine.

En 2021, la Chine a testé un missile hypersonique qui a fait le tour de la terre et a frappé « suffisamment près » de sa cible, selon des responsables militaires américains.

Coopération Japon-États-Unis-Corée

La source a déclaré que les deux gouvernements ont annoncé le plan de développement des missiles au cours de la rencontre bilatérale entre les deux pays le 18 août en marge du sommet Japon-États-Unis-Corée du Sud organisé par le président Joe Biden à Camp David, le lieu de retraite présidentiel dans le Maryland.

Le président américain Joe Biden, le premier ministre japonais Fumio Kishida et le dirigeant sud-coréen Yoon Suk-yeol ont œuvré à « institutionnaliser » leurs liens.

En outre, les autorités ont convenu de s’entendre sur des exercices militaires conjoints plus fréquents autour de la péninsule coréenne, sur des rencontres à trois au moins une fois par an et sur un meilleur partage des renseignements, y compris des chiffres réels sur les tirs de missiles nord-coréens.

Avant cette rencontre entre les trois pays, le secrétaire d’État américain Antony Blinken semblait optimiste lorsqu’il s’est exprimé le mardi 15 août à Washington après une réunion en ligne avec ses homologues japonais et sud-coréen.

« Je pense que ce que l’on peut attendre de ce sommet, c’est une collaboration sur une base trilatérale qui sera institutionnalisée de diverses manières, notamment par des réunions régulières à différentes niveaux - aux niveaux supérieurs de nos gouvernements », a déclaré Antony Blinken, selon le média.

« Le Japon et la Corée du Sud sont des alliés essentiels, non seulement dans la région, mais dans le monde entier », a-t-il ajouté.

Sans mentionner directement la Chine ou Taïwan, Antony Blinken a décrit le partenariat trilatéral entre les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud comme « faisant partie de nos efforts plus larges pour revitaliser, renforcer et consolider nos alliances et nos partenariats et, dans ce cas, pour aider à réaliser une vision commune d’une région indo-pacifique libre et ouverte, prospère, sûre, résiliente et connectée ».

Une OTAN asiatique

Dans le même ordre d’idées, des responsables japonais, comme le ministre japonais de la défense Ino Toshiro en juillet, ont clairement indiqué à plusieurs reprises qu’il était « très possible » que leur pays apporte son aide à Taïwan en cas d’invasion par la Chine communiste.

Pékin, de son côté, n’a pas manqué de mordre à l’hameçon et a riposté par l’intermédiaire du Global Times, porte-parole du parti communiste Chinois (PCC), dans un éditorial du 6 août dénonçant les derniers développements.

En apparence, les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud ont pour objectif de « contrer la menace nucléaire croissante de la Corée du Nord », mais en réalité, les États-Unis ont toujours souhaité construire une alliance militaire trilatérale de type « mini-OTAN » en « Asie du Nord-Est », peut-on lire dans l’éditorial.

Christopher Johnstone, ancien directeur du Conseil de sécurité nationale pour l’Asie de l’Est sous la présidence de Joe Biden et actuellement expert du Japon au sein du groupe de réflexion Center for Strategic and International Studies, a évoqué la possibilité d’une réponse collective de type OTAN au titre de l’article 5, qui stipule qu’une attaque contre l’un d’entre eux est une attaque contre tous.

Christopher Johnstone a mentionné que les trois dirigeants avaient souligné « que la sécurité entre les trois pays est liée et qu’une certaine menace pour l’un d’entre eux est une menace pour tous », selon Asahi.

« Même s’il est loin de correspondre à la formulation de l’article 5, ce type de formulation constituerait une grande affaire et un symbole important du rapprochement de ces alliances », a indiqué Christopher Johnstone.

Rédacteur Fetty Adler
Collaborateur Jo Ann

Source : US and Japan Announce Joint Development of Hypersonic Missile Interceptors

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