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Sagesse. Un immortel révèle comment transformer votre destin

CHINE ANCIENNE > Sagesse


Une Histoire Authentique de la Chine Impériale sur le Pouvoir, la Responsabilité et la Transformation du Destin

Dans la Chine impériale de 1843, sous l'empereur Daoguang de la dynastie Qing, un haut fonctionnaire découvre que transformer son destin n'est pas une question de fatalité, mais d'actions et de cœur. Cette histoire vraie, tirée des écrits de Liang Gongchen, montre comment la physionomie chinoise et la sagesse taoïste révèlent que nos choix quotidiens sculptent notre avenir.

Pékin, 1843. Dans les couloirs feutrés du ministère des Rites, l'arrivée de Yang Mai ne passe pas inaperçue. Cet homme de cinquante ans, au visage marqué par vingt années de service, vient d'être nommé ministre adjoint, une fonction respectable, certes, mais bien loin de son ancien poste de gouverneur du Zhejiang.

Pour ses collègues, cette rétrogradation était un mystère. Yang Mai n'avait commis aucune faute grave, aucun scandale ne l'avait éclaboussé. Pourtant, il était là, ravalé au rang de simple fonctionnaire dans la capitale.

Yang Mai était aussi maître dans l'art de la physionomie chinoise traditionnelle, cette pratique ancienne qui consiste à lire le destin des gens dans leurs traits. Durant sa jeunesse, il avait étudié pendant des années auprès d'un ermite réputé, et sa réputation dans la région de Jiangnan était légendaire.

Un immortel révèle comment transformer votre destin
Yang Mai discute avec ses collègues. (Image : Catherine Keller / image générée par ChatGPT )

La question embarrassante qui lance le débat sur le destin

Dès son arrivée, ses nouveaux collègues l'assaillent de questions.

— Ministre Yang ! s'exclame l'un d'eux, on dit que vous êtes un expert en lecture de visages. Pourriez-vous nous faire une démonstration ?

Yang Mai secoua doucement la tête, un sourire las aux lèvres.

— Je suis trop vieux pour ces enfantillages maintenant.

C'est alors que le seigneur Liang, un fonctionnaire, s'avance avec un sourire en coin.

— Pardonnez mon impertinence, mais... n'avez-vous pas consulté votre propre visage avant vos ennuis dans le Zhejiang ?

Le silence règne dans la pièce. Yang Mai soupire.

— Si, bien sûr. Et c'est justement là le problème ! Mon teint était rose, mon front dégagé, aucun signe funeste... Comment aurais-je pu prévoir ma chute ?

Liang éclate de rire et frappe dans ses mains.

— Mais c'est justement là que votre lecture était parfaite, cher ami !

Yang Mai le dévisage, perplexe.

Comment le visage révèle une transformation du destin

Liang s'assoit confortablement et développe son propos :

— Réfléchissez un instant. Quand vous étiez gouverneur, à quoi ressemblaient vos journées ? Vous portiez le poids de toute une province sur vos épaules : l'armée, les finances, les digues, le peuple... Vous tourniez comme une toupie, vous ne dormiez plus. L'angoisse vous rongeait. Et aujourd'hui ? Regardez-vous : un petit bureau tranquille, quelques dossiers à traiter, et le soir vous rentrez boire le thé avec votre femme. C'est le paradis ! Votre visage le savait déjà : pas de calamité en vue, juste une vie plus douce.

Les yeux de Yang Mai s'écarquillent. Il reste un long moment immobile, puis joint les mains avec respect.

— Vous avez raison ! Je comprends maintenant... La physionomie n'est pas gravée dans le marbre. Quand l'esprit change, le visage change. Quand les actions changent, le destin suit.

À ce moment précis, l'empereur Daoguang intervint (car oui, l'empereur en personne suivait cette conversation) :

— J'ai bien compris que "le visage reflète le cœur"... mais que signifie exactement "le destin est façonné par nos actions" ?

Yang Mai sourit. Il avait justement une histoire pour illustrer ce principe.

Un immortel révèle comment transformer votre destin
Lorsque Li Wei était jeune, il rencontra un immortel taoïste. (Image : Catherine Keller / image générée par ChatGPT )

L'histoire de Li Wei et l'immortel taoïste : Le secret pour transformer son destin

— Permettez-moi de vous raconter l'histoire du grand Li Wei, dit Yang Mai. Vous connaissez tous ce nom : il fut l'un de nos plus brillants fonctionnaires, ayant servi fidèlement notre dynastie Qing sous trois empereurs. Mais ce que peu savent, c'est ce qui lui arriva avant sa célébrité, quand il était encore jeune et sans le sou...

C'était il y a longtemps. Ce jour-là, Li Wei navigue sur une jonque pour traverser le fleuve. Parmi les passagers se trouve un moine taoïste au regard étrange, celui qui semble voir à travers vous.

Au milieu de la traversée, un marchand se met à se disputer avec le batelier pour une histoire de quelques pièces. Le moine les observe et murmure, presque pour lui-même :

— Votre vie ne tient qu'à un fil... et vous vous disputez pour si peu ?

À peine a-t-il fini sa phrase qu'une bourrasque secoue le bateau. La vergue pivote brutalement et frappe le marchand en pleine tête. L'homme bascule dans le fleuve et disparaît dans les flots. Li Wei, terrorisé, comprend qu'il n'a pas affaire à un moine ordinaire.

Mais le plus fou reste à venir. Alors que le bateau atteint le milieu du fleuve, une tempête se lève. Une vraie tempête, avec des vagues énormes. L'embarcation menace de chavirer. Le moine se lève calmement, marche jusqu'à la proue et se met à exécuter une danse rituelle taoïste étrange, tout en psalmodiant. Et là, miracle : la tempête se calme progressivement, comme par enchantement.

Une fois à quai, Li Wei se jette à genoux devant le moine.

— Maître, supplie-t-il, enseignez-moi vos secrets !

Le taoïste le relève doucement.

— Ce marchand était condamné, je ne pouvais rien pour lui. Toi, en revanche, tu es promis à un grand avenir. Je t'ai juste donné un petit coup de pouce.

Le secret des immortels : accepter son destin personnel, mais agir pour le bien commun

Le moine accepte de parler un peu avec Li Wei. Il lui explique :

— Pour ce qui est de ton destin personnel, tu dois l'accepter. Face aux malheurs qui te touchent, toi, mieux vaut les accueillir avec sagesse. Lutter contre eux ne fera qu'aggraver les choses. Regarde Li Linfu, le chancelier corrompu de la dynastie Tang, ou Qin Shi Huang, le premier empereur. Tous deux ont eu richesse et pouvoir, mais leurs crimes ont laissé une trace infâme dans l'histoire.

Puis le moine ajoute quelque chose que Li Wei n'oublierait jamais :

— Mais écoute-moi bien : quand il s'agit du bien-être du peuple et des affaires de l'État, on ne parle jamais de destin ! Le Ciel te donne des talents, l'empereur te confie un poste, et c'est pour que tu agisses, que tu serves ! Si tu restes les bras croisés en disant "c'est le destin", à quoi bon t'avoir donné ces capacités ? À quoi bon t'avoir nommé ?

Li Wei, encore confus, ose une dernière question :

— Mais... vous êtes immortel. Vous ne connaissez pas mon avenir ?

Le moine sort un pinceau et écrit sur un bout de papier :

« Je connais la durée de vie des autres, mais pas la tienne. »

— Comment ça ? s'étonna Li Wei.

Et le moine répondit :

— Les gens ordinaires ont un destin fixe. Ils ne pensent qu'à leurs petites affaires, leur vie suit son cours, et voilà. Mais toi, tu vas devenir un haut fonctionnaire. Et là, tout change. Chaque décret que tu signes peut améliorer la vie de milliers de personnes et prolonger la tienne. À l'inverse, une mauvaise politique peut causer des souffrances massives et raccourcir ton existence. Même les dieux de la vie et de la mort ne peuvent pas prévoir ça ! Ton destin ? Il est entre tes mains. Interroge ta conscience, et tu sauras.

Yang Mai termine son récit. Dans la salle, le silence est total.

Un immortel révèle comment transformer votre destin
L'empereur Daoguang écoute la discussion. (Image : wikimedia /Annonymous Qing Dynasty Court Painter/ Domaine public)

Yang Mai transforme sa chute en ascension

Finalement, Yang Mai conclut :

— Voilà ce que j'ai compris : pour nous, les fonctionnaires, le destin n'est jamais écrit d'avance. Faites le bien, et votre vie s'améliorera. Faites le mal, et vous en paierez le prix. À quoi bon, alors, lire les visages ?

Le seigneur Liang approuva chaleureusement :

— Exactement ! Les anciens disaient déjà : « Le visage suit le cœur. » Quand le cœur est bon, le visage s'adoucit. Quand les intentions sont droites, tout se passe bien.

L'empereur eut soudain une révélation : c'est pour cela que tant de fonctionnaires corrompus, autrefois si beaux dans leur jeunesse, finissent avec des visages de plus en plus repoussants !

À partir de ce jour, Yang Mai n’a plus jamais fait de prédictions. Mais son histoire a couru dans tout Pékin.

Lui-même comprend enfin pourquoi il avait été rétrogradé. Pendant son mandat de gouverneur, il n'avait certes commis aucune grosse erreur... mais il n'avait rien fait de remarquable non plus. Aucune réforme qui aurait vraiment aidé le peuple. Le Ciel, peut-être, lui offrait une seconde chance en le ramenant à Pékin, une occasion de réfléchir, de s'améliorer.

Et c'est exactement ce qu'il a fait. Bien qu'il ne soit qu'un modeste ministre adjoint, il a traité chaque dossier avec un soin méticuleux, cherchant toujours à servir au mieux l'intérêt général. Sa réputation grandit.

Quelques années plus tard, Yang Mai est promu vice-ministre des Rites, puis nommé à nouveau gouverneur provincial. Cette fois, il devient un administrateur véritablement aimé du peuple. Et son visage, comme l'avait prédit la physionomie, est devenu plus bienveillant et serein qu'il ne l'avait jamais été.

Une histoire vraie ? La leçon intemporelle de la sagesse chinoise ancienne

Cette histoire, tirée des écrits de Liang Gongchen (lettré de la dynastie Qing, 1814-1885), nous livre une leçon intemporelle :

Qu’importe si c’est vrai ou pas, on peut tout de même penser que le destin n'est pas écrit dans les étoiles, mais dans nos choix quotidiens.

Plutôt que de consulter des devins ou de scruter les signes du ciel, mieux vaut agir avec intégrité et bienveillance. Car c'est par nos actions, surtout quand nous avons des responsabilités, que nous façonnons notre propre avenir et celui des autres.

Yang Mai l'a appris à ses dépens. Ce qui ressemblait à une chute était en réalité une opportunité déguisée. Comme le dit le vieux proverbe chinois tiré du Huainanzi, texte philosophique de la dynastie Han : « Quand le vieux sage perd son cheval, qui peut dire que ce n'est pas une bénédiction ? »

Comment appliquer cette sagesse chinoise ancienne aujourd'hui ?

Cultivez l'intégrité dans ses responsabilités quotidiennes. Les choix façonnent non seulement son destin, mais aussi celui de son entourage.

En collaboration avec Yi Ming

d'après l'article 為什麼越是高官 命越難算?

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