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Monde. Les banques canadiennes empêchent les Hongkongais d’outre-mer d’accéder à plus d’un milliard de dollars de fonds de pension

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Les sociétés financières canadiennes Manulife et Sun Life empêcheraient les Hongkongais vivant au Royaume-Uni d’accéder à leurs fonds de pension.

Selon un rapport de l’organisation de défense des droits de l’homme Hong Kong Watch, basée au Royaume-Uni, des milliers de personnes possédant un passeport britannique d’outre-mer (BNO) ont été empêchés de retirer leur fonds de prévoyance obligatoire (MPF), un fonds de pension essentiel pour les résidents de Hong Kong qui étaient employés par la ville.

Le montant des fonds concernés par cette affaire s’élève à environ 1,5 milliard de dollars canadiens (1,1 milliard de dollars américains).

Les citoyens de Hong Kong employés et employeurs doivent cotiser au système MPF, où leur argent est conservé en fiducie par plusieurs sociétés financières internationales, dont Manulife et Sun Life.

En règle générale, le MPF est accessible à toute personne qui quitte Hong Kong, qu’elle ait ou non l’intention d’y revenir. Toutefois, à la suite d’une déclaration unilatérale du Parti communiste chinois (PCC) invalidant la reconnaissance de la BNO, bon nombre de ceux qui ont quitté Hong Kong sont dans l’incapacité de retirer leurs fonds de pension.

Le rapport, qui cite plusieurs cas, affirme également que certains Hongkongais vivant au Royaume-Uni craignent de ne pas recevoir leurs fonds.

Hong Kong Watch soupçonne Manulife et Sun Life d’aggraver la situation en se pliant aux règles de Hong Kong selon lesquelles les anciens résidents titulaires d’un BNO ne peuvent pas l’utiliser comme preuve qu’ils vivent à l’étranger.

Dans une lettre adressée par Manulife à un résident concerné au Royaume-Uni, la banque écrit : « nous vous avons également informé que, selon une déclaration publiée par la MPFA le 10 mars 2021, les membres du régime ne peuvent pas utiliser un BNO ou le visa qui lui est associé comme preuve à l’appui » de leurs demandes.

« Conformément à cette déclaration et à d’autres exigences réglementaires, nous vous avons donc demandé de nous fournir les documents justificatifs sur la base desquels votre permis de séjour au Royaume-Uni vous a été accordé », indique la banque.

Une autre enquête de l’organisation a révélé que 90 % des personnes interrogées vivant au Royaume-Uni ou au Canada ont vu leur demande rejetée par les banques, au motif que le « visa BNO n’est pas un document valide ».

Dans un autre rapport publié par Hong Kong Watch le 13 octobre, la Commission indépendante de Hong Kong contre la corruption (ICAC) a annoncé l’arrestation de 20 personnes qui auraient été prises en flagrant délit d’utilisation de « faux documents et de fausses déclarations statutaires » pour retirer leur MPF plus tôt que prévu.

D’autres rapports indiquent également que plusieurs autres Hongkongais ont été arrêtés par les mêmes moyens après être rentrés en ville pendant les vacances d’été, leurs passeports ayant été confisqués, et qu’il leur a été interdit de quitter le pays à nouveau.

Avertissements concernant Manulife et Sun Life

Sam Goodman, directeur de la politique et du plaidoyer de Hong Kong Watch, a déclaré le 25 octobre qu’il soupçonnait l’existence de liens entre les banques et le gouvernement de Hong Kong, et a alerté le gouvernement canadien en lui demandant de négocier avec Manulife et Sun Life pour « résoudre la situation ».

« Nous espérons qu’elles n’obéissent pas aux ordres d’un gouvernement qui tente de retenir les fonds des citoyens qui veulent quitter la ville », a déclaré Katherine Leung, conseillère politique pour le Canada à Hong Kong Watch.

« En tant qu’entreprises canadiennes, elles ne devraient pas jouer un rôle dans ce qui est essentiellement une sanction financière des personnes qui ont décidé que la ville n’était plus pour elles », a-t-elle ajouté.

Selon le Toronto Star, le député John McKay a rencontré les membres de Hong Kong Watch pour discuter de l’affaire, déclarant que les entreprises se trouvaient « dans une situation difficile » et qu’elles étaient à la merci du gouvernement communiste chinois.

« Nous n’avons pas affaire à la loi canadienne, mais à la loi chinoise, qui correspond à ce que dit le président Xi Jinping », a-t-il déclaré. « En termes simples et directs, si vous partez, vous laissez votre argent derrière vous ».

« C’est vraiment scandaleux », a-t-il ajouté.

Rédacteur Fetty Adler
Collaborateur Jo Ann

Source : Canadian Banks Blocking Overseas Hongkongers from Accessing $1.1 Billion in Pension Funds

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