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Chine. Les investisseurs se méfient de l’économie chinoise dans un contexte de stagnation de la reprise post pandémie et de mesures de relance anticipées

ACTUALITÉ > Chine

Alors que la reprise économique post-pandémique de la Chine commence à ralentir, les mesures de relance à venir, bien que très attendues, ne suscitent pas un grand optimisme chez les investisseurs du continent, qui, selon les analystes, se montrent méfiants à l’égard de l’économie chinoise.

Pendant près de trois ans, le Parti communiste chinois (PCC) a mis en place certaines des restrictions les plus strictes au monde en matière de pandémie. Ces mesures comprenaient la fermeture de villes, l’interdiction de voyager, les tests de masse et la mise en quarantaine, etc. À de nombreuses reprises, ces lourdes restrictions ont engendré une myriade de tragédies et de violences, ce qui a eu un impact négatif sur une économie nationale déjà en stagnation.

Selon la grande société financière Goldman Sachs, sa clientèle en Chine continentale comprend un groupe diversifié de gestionnaires d’actifs dans des compagnies d’assurance, des fonds communs de placement et des sociétés de capital-investissement. Les investisseurs, bien qu’optimistes, ne s’attendent guère à ce que des mesures de relance supplémentaires soient prises pour soutenir l’économie léthargique. Ces opinions ont été publiées dans une note des économistes de la société le 6 juillet.

Les facteurs en jeu

Le consensus des clients semble suggérer que l’assouplissement de la politique à court terme et les réformes structurelles donneraient la priorité à la résolution des obstacles à la croissance, plutôt qu’à la stimulation d’une expansion significative, selon la note.

« Les clients locaux ne s’attendent guère à un assouplissement de la politique et à des réformes structurelles cette année », notent les économistes de Goldman Sachs, sous la direction de Maggie Wei. Le sentiment collectif de ces clients implique que si l’orientation générale de la politique est susceptible d’être plus favorable à court terme par rapport au deuxième trimestre, ils perçoivent ces mesures d’assouplissement davantage comme une « politique mise en place » pour atténuer les vents contraires à la croissance, plutôt que comme une incitation à une croissance vigoureuse.

Ce point de vue fait suite à la décision de la Banque populaire de Chine d’abaisser les taux directeurs le mois dernier, ce qui couvre le taux de la facilité de prêt à moyen terme (MLF) et les taux préférentiels de prêt (LPR). Ces mesures contrastent fortement avec les banques centrales mondiales qui ont relevé leurs taux pour atténuer les pressions inflationnistes.

À la suite de ces baisses de taux, les banques de Wall Street attendent avec impatience la prochaine réunion du Politburo (l’organe de décision le plus important du PCC), spéculant sur la possibilité d’introduire des mesures plus substantielles. Les clients continentaux de Goldman Sachs restent toutefois sceptiques quant à l’éventualité d’actions significatives résultant de cette réunion, la deuxième d’une série de trois.

« Les clients locaux ne s’attendaient pas à ce que d’importantes mesures d’assouplissement de la politique ou de réforme structurelle soient mises en place lors de la réunion du Politburo de juillet », ont indiqué les économistes.

L’appréhension reste forte

À la suite des réductions des taux directeurs de la banque centrale, les prix des obligations souveraines chinoises ont augmenté, tandis que le yuan chinois s’est maintenu à son niveau le plus faible depuis novembre, s’échangeant à 7,2492 contre le dollar américain le jeudi 7 juillet.

Lors de la réunion d’avril, les hauts responsables du pays ont indiqué que la dynamique interne de l’économie faisait défaut, ce qui suggère une insuffisance de la demande.

Le rapport de Goldman Sachs indique en outre que si ses clients locaux ont une « vision apparemment moins pessimiste » de la croissance à court terme de la Chine, ils restent inquiets quant à la trajectoire à long terme de l’économie.

Les investisseurs chinois ne sont pas les seuls à émettre de telles réserves sur les perspectives économiques. Tara Hariharan, directeur général de la recherche macroéconomique mondiale chez NWI Management, a déclaré à CNBC que le sentiment des investisseurs à l’égard de l’économie chinoise évoluait de manière négative.

Une croissance stagnante

« Les investisseurs sont de plus en plus désillusionnés et désengagés face au ralentissement de la croissance chinoise, au durcissement de la politique de régulation et, bien sûr, à la détérioration générale des relations officielles entre les États-Unis et la Chine », a indiqué Tara Hariharan.

Elle a ajouté qu’à moins que des « mesures décisives et significatives » ne soient mises en œuvre, le rétablissement de la confiance des investisseurs pourrait ne pas être une tâche facile.

« Je pense que la Chine fait de son mieux pour lancer une offensive de charme en s’adressant aux entreprises américaines pour leur dire de faire plus d’affaires en Chine, et en relançant les communications au niveau gouvernemental », a-t-elle expliqué.

Tara Hariharan a cependant prévenu : « je pense que ces offensives de charme ne feront pas grand-chose pour relancer les flux de portefeuille à court terme, à moins que nous n’obtenions des actions politiques très significatives et novatrices pour relancer la croissance chinoise. »

Rédacteur Fetty Adler
Collaborateur Jo Ann

Source : Investors Wary of China’s Economy Amid Stagnant Post-Pandemic Recovery and Anticipated Stimulus Measures

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