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Homme. Pourquoi la prévention du crime de génocide est essentielle aujourd’hui 

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Après les tragédies générées par la Seconde guerre mondiale, il a paru urgent de mobiliser la mémoire de l’humanité toute entière afin d’éradiquer le crime de génocide, le crime des crimes. Nous allons voir pourquoi commémoration et prévention s’imposent en l’occurrence.

Le crime de génocide : historique et définition

Le 29 septembre 2015, l’assemblée des Nations-Unies a proclamé le 9 décembre comme « Journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide, d’affirmation de leur dignité et de prévention de ce crime ». Le 9 décembre 2025 marque le dixième anniversaire de l’évènement.

Pourquoi la prévention du crime de génocide est essentielle aujourd’hui 
Le terme génocide d’usage récent a été inventé par le juriste polonais d’origine juive Raphaël Lemkin. (Image : Center for Jewish History, NYC, No restrictions, via Wikimedia Commons)

Le terme génocide d’usage récent a été inventé par le juriste polonais d’origine juive Raphaël Lemkin. Le mot génocide vient du grec « genos » qui signifie « tribu » et du latin « cide » qui veut dire « tuer ». Selon la Convention internationale pour la prévention et la répression du crime de génocide, 

« Le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel » :

  1. Meurtre de membres du groupe ;
  2. Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ;
  3. Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;
  4. Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ;
  5. Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe.

Notons que l’intentionnalité des criminels doit être prouvée pour que soit reconnu officiellement le crime de génocide.

Une définition sujette aux critiques

La journée de commémoration des victimes du crime de génocide a pour objectif de rendre hommage à toutes les victimes du génocide et d’acquérir une meilleure connaissance du génocide et ses mécanismes, de lutter contre l’incitation à la haine et aux crimes féroces qui en découlent. 

Si l’on s’en tient à la définition précédente, seuls trois génocides sont considérés comme génocides par l’ONU, (Organisation des Nations unies) :

  • le génocide arménien perpétré par l’Empire ottoman en 1915-16.
  • le génocide des Juifs et des Tziganes commis par l’Allemagne nazie entre 1941 et 1945.
  • le génocide au Rwanda commis par les Hutus contre les Tutsis en 1994.

Plus près de nous, le 26 janvier 2024, la Cour internationale a reconnu le caractère « potentiellement » génocidaire des actes de l’armée israélienne à Gaza.

La France a adopté en 2022 une résolution parlementaire reconnaissant « les risques de génocide » encourus contre les Ouighours par la Chine mais le caractère génocidaire n’a pas été reconnu par l’ONU. La définition juridique du crime de génocide jugée trop stricte, a subi diverses critiques.

Pourquoi la prévention du crime de génocide est essentielle aujourd’hui 
Les formes les plus courantes de tortures infligées aux pratiquants de Falun Gong sont évoquées sur le site faluninfo.net. (Image : wikimedia / Brendan Themes from Minneapolis, USA, CC BY 2.0)

Un génocide passé sous silence : la persécution du Falun Gong 

Comment qualifier le sort subi par le groupe Falun Gong en Chine continentale ? Depuis 1999, les pratiquants de cette méthode sont la cible d’une persécution sévère orchestrée par le Parti communiste chinois (PCC), à cause de leur croyance au principe Authenticité-Bienveillance-Patience.

Le dirigeant de l’époque, Jiang Zemin, qui avait mis en place la persécution, voyant la popularité du Falun Gong comme une menace pour le Parti et pour son propre pouvoir avait ordonné de détruire le Falun Gong, « physiquement, financièrement, moralement ».

« À ce jour, la preuve de près de 5 000 décès liés aux tortures a été apportée, ainsi que près de 65 000 témoignages directs de victimes. » peut-on lire sur le site faluninfo.net, où sont évoquées également les formes les plus courantes de tortures infligées aux pratiquants de Falun Gong.

« Les méthodes les plus courantes comprennent l’utilisation de matraques électriques, les brûlures au fer, le déchirement des muscles et tendons par l’utilisation de cordes, l’insertion de lames de bambou sous les ongles, pour n’en citer que quelques-unes. »

En outre, un tribunal d’experts indépendants a confirmé que les pratiquants de Falun Gong sont victimes de prélèvements d’organes prélevés à vif, servant ainsi à alimenter une banque d’organes fort lucrative. Récemment, 28 pays assistant au sommet de l’IPAC, (Alliance interparlementaire sur la Chine) ont condamné la Chine avec la plus grande fermeté, l’incitant à mettre fin à de telles atrocités.

En fait, face aux dénégations de la Chine clamant son innocence, les crimes dénoncés n’ont pas été reconnus comme crimes de génocide. La Chine ne peut être condamnée.

Commémoration et prévention du crime de génocide : une nécessité

« Si nous voulons sérieusement prévenir à l’avenir les génocides et y mettre un terme, il faut éviter toutretard causé par des juridiques quant à la question de savoir si une atrocité donnée entre ou non dans la définition du génocide. Lorsque nous nous décidons à agir, il est souvent trop tard. Nous devons reconnaître lessignes avant-coureurs pour pouvoir agir à temps pour l’éviter ». Telles sont les paroles de l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, conscient de l’ampleur de la tâche à accomplir pour éviter de nouvelles atrocités. 

Pour rappel, le génocide des Juifs a entraîné la perte de six millions de vies humaines, et le génocide au Rwanda, près d’un million. Les spécialistes de la question préconisent la plus grande vigilance et de surveiller les signes avant-coureurs d’un éventuel crime de génocide.

Certains d’entre eux notent que les génocides ne commencent pas d’emblée par des coups de machettes ou des massacres de masse. Ils commencent plutôt par des discours de haine, des actes de discrimination, voire de déshumanisation.

L’ONU souligne l’importance de l’éducation afin que dès son plus jeune âge l’enfant sache déceler les discours de haine. Les réseaux sociaux peuvent rapprocher les individus et les peuples mais ils peuvent à l’inverse transmettre des discours haineux à une vitesse inégalée. Il est essentiel d’enseigner la bienveillance et l’empathie à nos enfants. Il est également indispensable de leur apprendre à se protéger.

La question du génocide est une question universelle. Nul n’est à l’abri de ses débordements, comme en attestent les tristes scénarios du passé et du présent. Commémoration d’un jour et prévention au quotidien s’avèrent essentiels.

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