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Culture. Les premiers chrétiens : un courage exemplaire, une foi à toute épreuve

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Celui dont la venue sur Terre va être célébré à l’échelle planétaire, Jésus-Christ, est à l’origine du christianisme. Que savons-nous des premiers chrétiens ? Comment sont-ils parvenus à diffuser leur croyance contre vents et marées au péril de leur vie ?

Jésus, avec son message de paix promettant la vie éternelle après la mort a attiré les foules mais son charisme, ses miracles inquiétaient à la fois Rome et les prêtres juifs. Il est considéré comme un dangereux agitateur. Condamné à la crucifixion par le préfet romain Ponce Pilate, Jésus meurt sur la croix mais ses disciples proclament sa résurrection.

Après sa disparition, que se passe-t-il ? Ses apôtres forment les premières communautés chrétiennes qui se répandent surtout dans les grandes villes comme Jérusalem, Rome, Antioche, situées dans le vaste empire romain.

Les premiers chrétiens : un courage exemplaire, une foi à toute épreuve
Converti à la foi chrétienne après une vision relatée dans les Actes des Apôtres, Paul commence à prêcher l’évangile dans la ville d’Antioche, capitale de la Syrie romaine. (Image : wikimedia / Parmigianino / Domaine public)

Paul, un rôle fédérateur au sein des premiers chrétiens

Paul de Tarse, juif citoyen romain qui persécuta les chrétiens est l’un des principaux acteurs de la christianisation au sein de l’Empire romain. Selon la tradition chrétienne, il est appelé « l’apôtre des Gentils », en d’autres termes les non-Juifs, ou bien l’apôtre des nations.

Converti à la foi chrétienne après une vision relatée dans les Actes des Apôtres, il commence à prêcher l’évangile dans la ville d’Antioche, capitale de la Syrie romaine où les chrétiens trouvèrent refuge en premier lieu. Paul pense que le christianisme est une religion universelle : c’est le sens du mot catholique en grec. Aussi est-il prêt à répandre la Bonne nouvelle aux non-Juifs comme aux Juifs. « En parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j’ai même découvert un autel avec cette inscription : « À un dieu inconnu ! » Ce que vous révérez sans le connaître, c’est ce que je vous annonce. » (Actes 17 : 23), eut-il l’occasion de déclarer au public.

 Sous son impulsion exemplaire, des communautés chrétiennes se développent. Par ailleurs, les observateurs notent que chacune d’elles a sa spécificité propre. Nous pourrions citer le groupe de Jacques, frère de Jésus, le groupe de Pierre, le groupe des hellénistes etc. C’est d’ailleurs dans cette même ville d’Antioche, que le nom de « chrétiens » fut attribué pour la première fois. Ces groupes qui pour les païens s’apparentaient tout simplement à des écoles juives se démarquaient peu à peu du judaïsme. Il est toutefois difficile pour les chercheurs d’indiquer leur nombre exact.

Premières persécutions

Leur croyance en un seul Dieu rendait les premiers chrétiens peu enclins à s’intégrer à la société romaine dominée par le polythéisme et le culte impérial. En vertu de leur foi, ils refusaient d’adorer les dieux romains et ne reconnaissaient pas non plus la toute-puissance de l’empereur. Cette attitude caractéristique suscitait moqueries, préjugés, exclusions et même persécutions. Suétone, auteur de la Vie des douze Césars qualifie les chrétiens de « race adonnée à une superstition nouvelle et coupable ».

 L’histoire a retenu l’existence de vagues de persécutions soit locales ou plus générales. La plus connue des persécutions est attribuée à l’empereur Néron. Pour faire taire les rumeurs l’accusant d’avoir commandité l’incendie survenu à Rome en 64 ap. J.-C., Néron accusa les chrétiens qui seraient à ses dires les véritables incendiaires. Détestés ou marginalisés par la population, les chrétiens tenaient lieu de parfaits boucs émissaires. En butte à une foule hostile, incitée à la haine, ils furent livrés en pâture aux bêtes féroces, torturés en public. Tacite dans ses Annales nous révèle à propos de Néron : 

« Pour apaiser ces rumeurs, il offrit d’autres coupables, il fit souffrir les tortures les plus raffinées à une classe d’hommes détestés pour leurs abominations et que le vulgaire appelait chrétiens. Ce nom leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Pontius Pilatus. Réprimée un instant, cette exécrable superstition se débordait de nouveau, non-seulement dans la Judée, où elle avait sa source, mais dans Rome même, où tout ce que le monde enferme d’infamies et d’horreurs afflue et trouve des partisans. On saisit d’abord ceux qui avouaient leur secte ; et, sur leurs révélations, une infinité d’autres, qui furent bien moins convaincus d’incendie que de haine pour le genre humain. »

Les premiers chrétiens : un courage exemplaire, une foi à toute épreuve
Sainte Blandine de Lyon mourut en martyre égorgée par le bourreau. (Image : wikimedia / Delfin Le Dauphin, CC BY-SA 4.0)

 Une vague de persécutions générales

Du 1er au IV e siècle de notre ère, les chrétiens sont persécutés à cause de leur refus d’honorer les divinités romaines et de rendre un culte aux empereurs. De tels choix les rendent suspects aux yeux des Romains qui les considèrent comme des traîtres. Leur façon secrète de célébrer leur culte éveille des soupçons à leur égard. L’empire romain fragilisé par une instabilité politique est en quête de cohésion sociale.

Un certain nombre d’empereurs sont favorables aux persécutions anti-chrétiennes : Marc-Aurèle, Septime Sévère, Aurélien pour ne citer que ceux-là. Sous le règne de l’empereur Dèce, les persécutions redoublent. Ceux qui vouent un culte à l’empereur reçoivent un « certificat de bonne conduite » alors que les réfractaires sont torturés et exécutés.

En l’an 250, sous l’empereur Dèce est organisée une « persécution générale ». Plus d’un demi-siècle plus tard, l’empereur Dioclétien met en place une « grande persécution » où les pertes humaines sont conséquentes pour les chrétiens.

Notons que dès le début de la persécution au 1 er siècle, beaucoup de chrétiens ont préféré mourir qu’abjurer leur foi. Ils sont morts en martyrs. Parmi les plus célèbres, citons Etienne, mort lapidé, Paul, mort décapité, Pierre, crucifié la tête en bas, Sainte Blandine de Lyon, égorgée par le bourreau.

Cependant, ces évènements funestes ne freinent pas l’expansion du christianisme : le courage et la foi des premiers chrétiens fascinent et inspirent. Beaucoup de Romains issus de toutes les couches de la société se convertissent. Le nouveau message chrétien avait d’abord attiré les plus humbles.

Conversion inespérée

Par un retournement de l’histoire, l’empereur Constantin (306-337) lui-même se convertit au christianisme. La date de sa conversion n’est pas connue mais selon les sources il reçoit le baptême sur son lit de mort. En l’an 313, il signe l’Édit de Milan, appelé aussi l’Édit de la Tolérance. Les persécutions envers les chrétiens cessent. La religion chrétienne est désormais tolérée et la liberté religieuse admise. De ce fait, les chrétiens ne sont plus obligés d’honorer l’empereur.

De nos jours, le christianisme regroupe plus de deux milliards de personnes dans le monde, ce qui en fait statiquement le premier groupe religieux sur la planète. Un parcours exceptionnel pour la petite communauté des premiers chrétiens.

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