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Culture. L’amitié selon les religions et penseurs

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Chaque 30 juillet, la Journée internationale de l’amitié nous rappelle que la paix commence dans nos relations humaines. Vivre sans amis ne met pas en danger la survie physique, cependant, vivre sans aucune amitié solide laisse un vide. Cette solitude rend triste, au point d’entraîner une détresse psychologique. Avoir au moins un ou une amie est essentiel pour une bonne santé mentale.

Selon la psychologue Valeria Sabater, l’être humain a besoin de relations sociales de qualité pour générer des émotions positives, se sentir en sécurité et valorisé. Quel que soit son pays d’origine, son âge, son sexe, l’amitié améliore nettement la qualité de vie. Lorsque les relations familiales sont douloureuses, l’amitié sincère et véritable devient un socle solide sur lequel se construire. À l’inverse, l’absence de véritables amitiés peut fragiliser psychologiquement et la solitude peut même mener au suicide, estime le sociologue Zygmunt Bauman.

L’amitié selon les religions et penseurs
Un ami fait ressortir ce qu’il y a de meilleur en soi et aide à devenir une meilleure personne. (Image : CristianBlazMar/Envato)

Comment la Bible définit l’amitié ?

Avoir de bonnes amitiés est important pour mener une vie épanouie. La Bible parle aussi de l’amitié. Selon les Écritures, un ami fait ressortir ce qu’il y a de meilleur en soi et aide à devenir une meilleure personne. C’est pourquoi il est important de bien choisir ses amis, car de mauvaises fréquentations peuvent influencer négativement et entraîner de mauvais choix. 

Toujours selon la Bible, l’âge ou l’origine ne sont pas importants. Ce qui compte, c’est d’être fidèle, généreux, dévoué et présent dans l’épreuve. Bien sûr, avoir le respect de Dieu, de ses commandements et de sa création constitue une base solide pour développer ces valeurs.

L’amitié selon les religions et penseurs
Lao Tseu, de son vrai nom Li Er (李耳) également connu sous le nom de Lao Dan (老聃) pendant la période des Printemps et des Automnes (722 – 476 av. J.-C.). (Image : Li Zhi / Vision Times France)

Comment Lao Tseu la définit ?

Pour Lao Tseu, l’homme sage est un ami, ou le devient. Il est écrit dans le Tao Te King (chapitre 49) : « Le sage est bon avec les bons, il est aussi bon avec ceux qui ne sont pas bons, ainsi la bonté se réalise. » et « Il est fidèle envers les fidèles, et fidèle aussi envers les infidèles, ainsi la fidélité se réalise. » Pour lui, une bonne relation amicale ne force pas les choses, ne contrôle pas l’autre, mais laisse son ami être ce qu’il est. L’ami aide sans attendre, guide sans dominer, avec humilité, douceur, tolérance et sincérité.

L’amitié selon les religions et penseurs
Dans le bouddhisme, l’amitié n’est pas possessive ni limitée à un cercle restreint. (Image : Mumemories/Envato)

Qu'en pense le bouddhisme ?

Le bouddhisme considère l’amitié comme une force spirituelle et morale essentielle pour progresser sur le chemin de l’éveil. Mais un véritable ami n’est pas seulement celui qui partage les bons moments : il encourage à devenir meilleur, guide vers le bien et aide à éviter les actions nuisibles. Le Bouddha lui-même a déclaré à Ānanda : « L’amitié spirituelle est non seulement la moitié de la vie sainte, Ānanda, mais elle en est la totalité. » (Saṃyutta Nikāya 45.2)

Un vrai ami aide dans les moments difficiles, reste le même dans la prospérité comme dans l’adversité, donne de bons conseils et protège de ce qui est nuisible avec une intention sincère et désintéressée. Dans le bouddhisme, l’amitié n’est pas possessive ni limitée à un cercle restreint. Elle se transforme en amour bienveillant universel (mettā), qui souhaite le bonheur de tous les êtres.

L’amitié selon les religions et penseurs
Aristote (384 – 322 av. J.-C.) voyait en l’amitié « une âme en deux corps ». (Image : wikimedia / Charles Laplante / Domaine public)

Comment les philosophes et penseurs conçoivent l’amitié ?

Depuis l’Antiquité, les penseurs les plus brillants ont cherché à définir ce sentiment rare et profond. Aristote voyait en l’amitié « une âme en deux corps ». Pour Montaigne, c’était une union si naturelle qu’il n’avait d’autre explication que : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi. »

Au fil des siècles, ce lien universel traverse toutes les cultures. En Chine ancienne, Confucius affirmait : « L’ami véritable est celui qui vous avertit de vos fautes. » À Rome, Cicéron rappelait que l’amitié devait s’appuyer sur la vertu plutôt que sur l’intérêt.

Les artistes et écrivains ont eux aussi chanté l’amitié. Albert Camus écrivait : « Marche juste à côté de moi et sois mon ami. » Et Khalil Gibran voyait dans l’amitié non pas une opportunité, mais « une douce responsabilité ».

Pour Nelson Mandela, l’amitié et la solidarité sont des armes de paix.

Parfois, la vie fait que les amis vivent au loin. Marilyn Monroe disait joliment : « Les vrais amis sont comme les étoiles. On ne les voit pas tout le temps, mais ils sont toujours là. »

Qu’elle soit ancienne ou nouvelle, silencieuse ou débordante, l’amitié mérite d’être honorée. C’est un trésor fragile qu’il faut entretenir avec écoute, loyauté… et parfois, un simple « je pense à toi ».

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