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Bien-être. Le principe de l’horloge interne : une mécanique bien huilée, vitale pour l’organisme

SANTÉ > Bien-être

Chaque soir le commun des mortels s’assoupit pour goûter aux joies du sommeil. Le lendemain matin chacun se réveille frais et dispos, prêt à affronter une journée nouvelle. Comment expliquer cette alternance quasi rituelle entre le jour et la nuit ? De récentes découvertes ont mis en lumière l’existence d’une horloge au sein de l’organisme. Le principe de l’horloge interne orchestre en permanence les cycles organiques tel un métronome.

Le principe de l’horloge interne : une mécanique bien huilée, vitale pour l’organisme
C’est la sécrétion d’une hormone, la mélatonine, ou « l’hormone du sommeil » qui déclenche l’envie de dormir. (Image : Artist and zabiyaka / Pixabay)

Le principe de l’horloge interne : de quoi s’agit-il ?

L’organisme est régi suivant un rythme proche de 24 heures. C’est le rythme circadien. Le mot « circadien » vient du latin « circa » qui veut dire « presque » et « dies » qui signifie « jour ». Un mécanisme complexe basé essentiellement sur l’alternance du jour et de la nuit synchronise les différents cycles du corps humain. Ce mécanisme est connu sous le nom d’horloge interne ou horloge biologique représentant « l’ensemble des mécanismes biochimiques et physiologiques qui permettent une activité rythmique de l’organisme ».

Le prix Nobel de médecine attribué le 2 octobre 2017 aux chercheurs américains Michael W. Young, Michael Rosbach et Jeffrey C. Hall a récompensé les trois hommes « pour leurs découvertes des mécanismes moléculaires qui règlent le rythme circadien ».

Leurs travaux ont contribué à lever le voile sur l’horloge interne et à souligner l’importance de la lumière, facteur clé de synchronisation. La lumière captée par la rétine transmet des messages à une partie du cerveau, l’hypothalamus où se situe l’horloge interne. L’exposition à la lumière déclenche alors la sérotonine, une hormone énergisante qui prédispose au réveil matinal. En revanche la disparition de la luminosité à la tombée de la nuit transmet un message différent au cerveau. La sécrétion d’une autre hormone, la mélatonine, « l’hormone du sommeil » produit alors l’envie de dormir. Tous ces mécanismes sont dus au principe de l’horloge interne, phénomène naturel chez tout être vivant.

L’horloge interne régule les fonctions vitales de l’organisme

L’horloge interne centrale coordonne les diverses horloges périphériques propres à chaque organe : poumons, foie, cœur etc. Elle régule les principales fonctions de l’organisme. « Il semble de plus en plus évident que pas une seule fonction biologique n’échappe au contrôle circadien » peut-on lire dans un rapport de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) publié le 13 juin 2017.

La fonction de l’endormissement conduisant au sommeil est régie par l’horloge interne qui détermine aussi l’heure du réveil. En l’absence de synchronisation, notre sommeil serait déréglé et notre heure de réveil décalée chaque jour.

Le principe de l’horloge interne régule la température corporelle qui baisse la nuit pour augmenter au courant de la journée sauf en début d’après-midi. D’autres fonctions aussi variées que la pression artérielle, la production d’hormones, la fréquence cardiaque dépendent de l’horloge interne.

Les capacités cognitives du cerveau dépendent du mécanisme circadien. La nuit, la mémoire se fortifie tandis que la digestion est ralentie.

Quels sont les risques encourus si l’horloge interne est déréglée ?

L’horloge interne, véritable chef d’orchestre des fonctions essentielles est fragile et peut se dérégler de diverses manières. Certaines personnes se couchent et se lèvent tôt, surtout les personnes âgées. D’autres se couchent et se lèvent tard comme les adolescents. Dans les deux cas la dette de sommeil constatée provoque des troubles tels que l’anxiété, la perte de concentration et la dépression. Des habitudes liées aux modes de vie et à la profession peuvent entraîner des conséquences plus lourdes.

Le travail de nuit par exemple induit un décalage horaire préjudiciable. Le travail de nuit d’après l’OMS est classé comme « probablement cancérogène ».

L’Agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait confié une mission à un comité d’experts spécialisés (CES) sur les risques liés au travail de nuit. Le rapport d’expertise laisse entendre que « En s’appuyant sur les résultats des études épidémiologiques analysées et les résultats d’études expérimentales et biologiques, le CES conclut à un effet probable du travail de nuit sur le risque de cancer ».

Le principe de l’horloge interne : une mécanique bien huilée, vitale pour l’organisme
Dès le réveil, il est préférable d’ouvrir rideaux portes et fenêtres pour s’exposer à une luminosité forte. La lumière naturelle provoque la sécrétion d’hormones matinales produisant l’énergie nécessaire pour accomplir les activités du jour. (Image : No-longer-here / Pixabay)

Comment remédier aux dérèglements de l’horloge interne ?

Une horloge interne perturbée produit un sommeil de mauvaise qualité. Pour limiter les conséquences néfastes dues à un dérèglement de l’horloge interne, il suffit d’adopter quelques habitudes saines. Il est conseillé de chercher à repérer son horloge interne personnelle. Par exemple noter l’heure du réveil habituelle sans l’aide du réveil matin. Il est tout aussi important de repérer l’heure à laquelle l’envie de dormir se fait sentir de manière à se lever et se coucher aux heures appropriées. Dès le réveil, il est préférable d’ouvrir rideaux portes et fenêtres pour s’exposer à une luminosité forte. La lumière naturelle provoque la sécrétion d’hormones matinales produisant l’énergie nécessaire pour accomplir les activités du jour.

Au coucher du soleil il faut veiller à réduire toute luminosité afin de favoriser la sécrétion de la mélatonine. Les experts recommandent d’éloigner les écrans au moins 30 minutes avant de se coucher. La lumière bleue projetée par les tablettes, téléviseurs, téléphones portables et ordinateurs transmet un message faussé au cerveau qui croit avoir affaire au bleu du ciel ! L’endormissement se trouve retardé et accroît les troubles du sommeil de façon significative. Une enquête du réseau Morphée réalisée le 12 novembre 2020 lors du Congrès du sommeil 2020 sur les jeunes collégiens et lycéens franciliens révèle que « La moitié d’entre eux présente au moins un trouble du sommeil, 17,8% sont insomniaques, 40% sont en restriction de sommeil ». Par ailleurs selon la même source, « Plus d’un adolescent sur quatre a une activité sur écran en cours de nuit ».

D’autres secrets du rythme circadien restent à découvrir. En savoir plus sur le principe de l’horloge interne ne peut que réduire des troubles de toutes sortes et améliorer le bien-être au quotidien.

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