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Histoire.  Le château de Brest à travers les siècles en passant par la légende d’Azénor

FRANCE > Histoire

Le château de Brest est un château fort inscrit comme monument historique depuis 1923. C’est le plus vieux château fort encore en exercice en France. Comme tout château qui se respecte, celui de Brest a sa légende, celle d’Azénor qui vous est contée dans le podcast

Le château de Brest est construit sur les ruines d’un castellum gallo-romain du IIIe siècle. Il faut dire que l’endroit est une place stratégique majeure. Depuis le site, on surveille parfaitement l’embouchure de la Penfeld, la rade et le goulet. De plus, les navires peuvent y accoster facilement. Il était convoité par les Normands, les Français et les Anglais. Au fil des siècles, il a été transformé pour suivre l’évolution technique de la guerre.

Du VIe au XIIe siècle, les comtes de Léon occupaient le château. Plusieurs comtes de Léon ont marqué l’histoire. Tout d’abord Even, le fondateur de la lignée et père d’Azénor dont la légende est retracée plus bas. Au IXe siècle, un autre Even, dit le Grand, s’est démarqué en étant victorieux face au Normands.

Il fut vendu en 1235 au duc de Bretagne, Jean 1er. Le bourg s’agrandit peu à peu et vit relativement tranquillement. Mais en 1341, le duc Jean III meurt sans successeur. S’ensuit une guerre de succession qui permet à l’Angleterre d’occuper le château durant 50 ans. Durant cette période, de grands travaux de renforcement sont entrepris. Travaux qui perdurent durant tout le XVe siècle. De nouvelles armes obligent à fortifier sans cesse le château de Brest.

La tour d’Azénor, reconstruite au XIIIe siècle. (Image : wikimedia / Broenberr / CC BY-SA 4.0)

Des tours d’habitation comme la tour de la Duchesse Anne, la tour Nord et la tour d’Azénor en font un véritable château seigneurial de la ville close. La dernière modification importante s’est faite au XVIIe siècle par le marquis de Vauban qui était ingénieur, architecte et militaire. Sous les ordres du roi Louis XIV et du cardinal de Richelieu, il crée une ceinture de citadelles imprenables et le château de Brest en fait partie. Brest devient alors un port militaire.

Certaines parties du fort atteignent douze mètres d’épaisseur, les murs des tours mesurent cinq mètres d’épaisseur. Les remparts font cent vingt à cent quarante mètres de long et leur hauteur se situe entre quatre et sept mètres.

Durant la Révolution, particulièrement la période de la Grande Terreur, les Anglais envoient de l’aide à Louis XVI provoquant une guerre. La forteresse se transforme en prison qui accueille les ennemis de la République. Devant le château se trouve une guillotine qui verra passer des centaines de personnes sous son couperet.

Durant la dernière guerre mondiale, le château, occupé par les troupes allemandes, sera de nouveau une prison. Il est bombardé et gravement endommagé au moment de la libération. Sa restauration s’est achevée en 1953. Il est actuellement le siège du commandement maritime du théâtre Atlantique ainsi que de la préfecture maritime. Il est l’un des cinq sites du musée national de la marine.

Un ange protecteur veille sur Azénor et son fils. (Image : Jo-B / Pixabay)

La légende d’Azénor

On raconte que le comte d’Even avait une fille d’une grande beauté et d’une grande noblesse de cœur. Elle se marie avec le comte de Chunaire de Goëlo. Peu de temps après, sa mère meurt et son père se remarie avec une femme remplie de jalousie. Elle n’a de cesse de nuire à Azénor, médisant et complotant.

Quand Azénor tombe enceinte, sa marâtre persuade le comte de Chunaire que Azénor le trompe. Fou de jalousie, le comte ramène sa femme auprès de son père et demande justice. En ce temps, l’adultère était puni du bûcher. Azénor est alors enfermée dans une tour attendant son supplice. Tout le monde entend Azénor pleurer, crier son innocence, implorer le Seigneur qu’il lui vienne en aide et qu’il pardonne à ses bourreaux.

Le jour du supplice, le feu ne prend pas. Le conseiller du comte propose alors de mettre Azénor dans un tonneau et de la jeter à la mer, à la volonté de Dieu. Ce fut fait. Azénor continue à prier et le miracle se produit. Un ange vient tous les jours apporter des vivres à Azénor. Il guide le tonneau et la protège des éléments. Il sera présent lorsque Azénor accouche. C’est un beau bébé qu’elle nomme Budoc. Après cinq mois d’errance, Azénor accoste en Irlande, près de l’abbaye de Beauport. Elle va y vivre avec son enfant et travailler comme lavandière.

Quelques années plus tard, sa belle mère avoue sur son lit de mort qu’elle a menti. Pris de remord, le comte de Chunaire de Goëlo part à la recherche de sa femme. Il se maudit de ne pas avoir eu foi en elle. En la cherchant durant des mois et un jour, il accoste en Irlande, près de l’abbaye de Beauport. Sur la plage, il voit un beau garçon qui ressemble à Azénor. Le comte retrouve enfin sa femme qui, noblesse de cœur oblige, lui pardonne et rentre en Bretagne avec leur fils.

Deux ou trois ans plus tard, le comte meurt et Azénor le suit peu de temps après. Budoc consacre sa vie à Dieu. Il sert l’évêque Magloire et tous deux seront canonisés.

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