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Histoire. Catherine de Médicis, reine et mère de plusieurs rois

FRANCE > Histoire

Catherine de Médicis n’était pas cette femme sans cœur et assoiffée de pouvoir comme le racontaient les pamphlets émis par ses adversaires. Bien que les livres d’histoire continuent à la traiter injustement, ses écrits et ceux de ses proches démontrent que Catherine de Médicis était une femme animée d’un esprit universel qui souhaitait par-dessus tout l’harmonie de son pays.

Il est difficile de comprendre les comportements de nos ancêtres sans analyser l’état d’esprit de la société à ce moment-là. Janine Garrisson, historienne, professeure d’histoire spécialiste de l’histoire politique et religieuse française du XVIe siècle explique dans son livre Catherine de Médicis, l’impossible harmonie, que Catherine de Médicis était de son époque, confiante en l’homme et en son perfectionnement, consciente de la haute valeur du pouvoir qu’elle exerçait et de la grande responsabilité qui lui incombait.

La personnalité de Catherine de Médicis

Quoique dévote, elle s’inspirait aussi des philosophes grecs cherchant ainsi à établir un pont entre les valeurs païennes et chrétiennes.

Elle s’instruit de l’histoire de France, car elle considérait qu’il est impossible de grandir sans connaître ses racines. François 1er était comme un père pour elle. Il était son héros et elle a suivi sa culture du faste, du luxe, de la cérémonie ainsi que sa politique.

C’était une femme optimiste, vive, gaie et enjouée. Elle a gardé toute sa vie une confiance dans les possibilités infinies de l’être humain. Elle aimait ce qui est beau et a soutenu de nombreux artistes, particulièrement ceux qui excellaient dans la poésie et la musique, car elle pensait que ces arts permettent de découvrir la vérité, de comprendre le monde et le sentiment de Dieu. Catherine de Médicis écrira « la poésie est une manière raffinée d’exprimer ses émotions ». Elle aimait se promener dans son parc qui accueillait toutes sortes de plantes étrangères qu’elle avait fait venir d’Italie et du reste du monde.

Catherine de Médicis était très pieuse. Elle croyait profondément à la signification de la messe, de l’hostie et des sept sacrements ainsi que de la pénitence. Mais sa foi était basée sur la recherche et non sur des dogmes. Elle aimait lire les manuscrits grecs des philosophes dont elle s’inspirait. À sa mort, sa bibliothèque possédait 700 manuscrits et près de deux mille livres imprimés. Imprégnée par ces écrits, notamment ceux d’Hermès Trismégiste, elle considérait que le roi était au sommet de la hiérarchie sur terre et qu’il devait veiller à maintenir l’harmonie et la concorde entre ses sujets, ce pourquoi elle a œuvré toute sa vie de reine.

À cette époque, les gens s’intéressaient beaucoup aux prophéties et à la magie. Catherine de Médicis a suivi les conseils des mages, entre autres, Nostradamus. Elle avait également recours à des filtres et des talismans pour lutter contre l’infertilité et se protéger des mauvais sorts. On l’accusa d’avoir des poisons et d'autres mauvaises choses dans ses appartements, mais rien n’a été trouvé après sa mort.

Catherine de Médicis, reine et mère de rois
Catherine de Médicis est née à Florence. (Image : Claudia Schmalz / Pixabay)

Petit résumé de sa vie

Catherine de Médicis a eu une vie pleine de tourments. Née le 13 avril 1519, elle devient orpheline peu après sa naissance. Après une révolte, elle doit fuir Florence et se réfugier dans un couvent dans lequel elle a reçu une très bonne éducation. Devenue reine de France, Henri II l’a délaissée au profit de Diane de Poitiers. Elle a fait profil bas et a démontré ses capacités à être reine, finissant par devenir la conseillère d’Henri II. Mais le sort s’est acharné et la mort a frappé son mari et ses dix enfants. Elle a vu son royaume livré aux affres de huit guerres successives. Bien qu’elle ait œuvré sans cesse à rétablir la paix, elle n’y est jamais parvenue. Au contraire, on lui reprochait des édits et autres traités de paix ne satisfaisant ni les extrémistes protestants, ni les catholiques. La guerre reprenait à chaque fois, jusqu’à ce qu'Henri IV y mette un terme grâce à l’édit de Nantes.

Reine, elle n’aura de cesse de protéger les Valois, ses enfants. D’une part, elle lutte contre la famille de Guise, des catholiques radicaux et qui souhaitaient prendre le pouvoir, et de l’autre, elle essaie de maîtriser l’ardeur des protestants. Elle a régné près de trente ans comme régente, puis comme conseillère privilégiée. Que ce soit Charles IV ou Henri III, la confiance régnait. Catherine de Médicis avait une énergie débordante, elle travaillait d’arrache-pied et gérait le royaume comme un roi, malgré toutes les critiques et médisances dont tout on l’affublait.

Catherine de Médicis, reine et mère de rois
Catherine de Médicis et Henri II roi de France (au centre), et les membres de leur famille : leur fils aîné François II avec son épouse Marie Stuart (en haut à gauche) et François Ier roi de France, Claude (en haut à droite), Henri III et son épouse, la blonde Louise de Vaudémont (au milieu à gauche), Charles IX avec son épouse Elisabeth d’Autriche (au milieu à droite), Christine de Danemark, Charles III de Lorraine, Claude, Hercule-François, Elisabeth reine d’Espagne (en bas de gauche à droite). (Image : wikimedia / Uffizi Gallery / Domaine public)

Catherine de Médicis et ses enfants

Trois de ses enfants sont morts avant l’âge de deux ans. Quant aux autres, Catherine de Médicis s’attelle à les instruire et à leur transmettre le savoir et les valeurs qui l’imprègnent et surtout le sens du devoir. Elle s'est sans cesse préoccupée de ses enfants, comme le confirme la correspondance étoffée qu’elle entretient avec ses gouvernantes. Elle aimait ses enfants avec force et passion et souhaitait les soutenir dans les tâches les plus hautes qui leur incombaient.

Les enfants apprenaient également la danse, le maintien, l’art de la conversation et du discours, l’équitation et la chasse, mais elle a éloigné ses garçons des joutes et autres activités violentes. Elle leur a transmis le goût de tenir une cour avec des esprits avisés pour de longs échanges philosophiques. Catherine de Médicis, selon ses principes, se place sous ses fils et devient leur conseillère privilégiée.

Ils gèrent les affaires de l’État de manière collégiale ayant tous trois les mêmes vues et une confiance absolue les uns dans les autres. Ils sont conscients de la dignité de la fonction royale et de ses devoirs, Catherine ne se considérant toutefois pas de la race élue.

Catherine de Médicis souhaitant la paix, avait prévu pour ses filles des mariages royaux, afin d’avoir une influence dans les royaumes voisins. Mais une fois mariées, ses filles se rallièrent à leurs maris contre la volonté de leur mère. Quant à Marguerite, appelée Margot, elle était rebelle et le conflit entre mère et fille rendit Catherine de Médicis intraitable, car elle considérait que sa fille menait une vie de dépravée, indigne de son rang.

Après la mort de François II, puis de Charles IX, Henri III monte sur le trône. Il est adulte et Catherine de Médicis entreprend de sillonner la France, alors divisée entre protestants, catholiques modérés et catholiques radicaux pour négocier des traités de paix. Henri III n’ayant pas de descendant, Catherine de Médicis cherche à convaincre Henri III de Navarre, son neveu de se convertir au catholicisme, afin de pouvoir succéder à Henri III. Ce qui finit par arriver.

Catherine de Médicis était la gardienne vigilante du royaume et de la dynastie, elle a limité l’influence de la famille des Guises. Afin d’éviter une rébellion, elle a fait des compromis qui ont déplu à Henri III . Celui-ci lui en tiendra rigueur en faisant arrêter et condamner tous ceux qu’elle avait placés au gouvernement. Catherine de Médicis décédera peu de temps après d’une pneumonie et d’une hémorragie cérébrale le 5 janvier 1589.

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