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Tradition. Les galas du Nouvel An chinois sous la dynastie des Tang (2/3)

CHINE ANCIENNE > Tradition

Le soir du réveillon, de grandes lanternes rouges étaient suspendues à l’intérieur et à l’extérieur du Palais Daming, une énorme quantité de bougies ainsi que de l’encens étaient allumés pour rendre la nuit aussi lumineuse que le jour. C’est dans cette atmosphère joyeuse que se déroulait le gala du réveillon au Ministère Tai Chang sous la dynastie Tang.

La danse Nuo annoncait le début du gala

Ce gala s’ouvrait généralement par une danse Nuo à couper le souffle, avec des milliers d’artistes bien maquillés de l’académie impériale des arts du spectacle et de la musique. La danse Nuo est une grande danse folklorique à fonction rituelle dans le but de chasser les épidémies. Elle était largement pratiquée dans la cour impériale dès la dynastie Han (206 av. J.-C. à 220).

Pendant la danse, près de 1 000 hommes portaient un masque, des vêtements et des pantalons rouges et noirs, battaient des tambours et sautaient. Les masques des artistes portaient des images mythologiques, des portraits de gens ordinaires et de célébrités historiques, formant un vaste éventail des dieux du Nuo. Les instruments d’accompagnement de la danse Nuo étaient simples, généralement composés d’instruments à percussion tels que les tambours et les gongs.

Après la danse Nuo, les chansons et danses de grande envergure prenaient le relais. Elles étaient les numéros phares du gala du Nouvel An chinois, sous la dynastie Tang. Ces deux formes d’art vivant ont atteint alors un autre niveau de maturité et ont constitué le point culminant du développement de la danse des Chinois Han dans la Chine ancienne.

Les spectacles de danse étaient très populaires à cette époque auprès de toutes les couches de la société. Admirer et créer des danses était devenu une partie importante de la vie spirituelle des gens sous la dynastie Tang.

Par conséquent, de nombreuses danses du palais, d’origine populaire, étaient revisitées par les artistes du palais. Avec l’intégration de divers styles ethniques, voire étrangers, les danses de cette époque étaient extrêmement variées et colorées.

Des empereurs chorégraphes du gala

Selon le chapitre Rituels et Musique du livre intitulé Nouveau livre des Tang : « Les danses créées par la dynastie Tang étaient au nombre de trois. La première était la Danse des sept vertus, la deuxième, la Danse des neuf mérites, et la troisième la Danse de Shang Yuan. »

La Danse des sept vertus a été chorégraphiée sous la direction personnelle de l’empereur Taizong des Tang, et s'appelait à l’origine Le Prince Qin rompt le front de l’ennemi (Qin Wang Po Zhen Wu)*, avant d'être rebaptisée la Danse des sept vertus.

Cette danse accompagnée de la musique a été créée par l'armée lorsque l’empereur Taizong des Tang a pacifié Liu Wuzhou. Les soldats dansaient au rythme de la musique, créant ainsi une danse militaire unique.

Lorsque Li Shimin est monté sur le trône, cette danse a été conservée dans le programme de tous les spectacles de célébration. Sur la scène, cent vingt-huit hommes dansaient avec des hallebardes, portaient des armures d’argent, avec des chars à l’avant et des formations de combat à l’arrière.

Les danseurs avaient trois changements de formation, chaque fois ils étaient divisés en quatre formations. Cette danse était accompagnée par des chanteurs et un chant également très impressionnant.

Li Longji, l’empereur Xuanzong de la dynastie Tang, était également un maître de musique. Il a composé la célèbre musique Ni Shang Yu Yi Qu. Selon les archives, cette musique a été composée par l’empereur, basé sur un rêve dans lequel il avait rencontré une fée dans le Palais de la Lune. Plus tard, Yang Yuhuan, la concubine préférée de l'empereur Xuanzong, qui était très douée pour la danse, a créé une danse pour interpréter cette musique. Ni Shang Yu Yi Qu est considérée comme l’un des joyaux de l’histoire de la musique et de la danse de la Chine ancienne.

Les célébrités du gala du Nouvel An chinois au palais

En outre, il y avait beaucoup de personnes célèbres parmi les chanteurs et les danseurs de l’époque. Les célébrités de l’Académie officielle de musique, de danse et de théâtre étaient souvent convoquées par les empereurs pour participer au gala du Nouvel An chinois.

Dans le roman Les histoires des années Kaiyuan et Tianbao (開元天寶遺事), de Wang Renyu de la dynastie des Zhou postérieurs (951 à 960), lors de la période des Cinq Dynasties, on trouve un texte dans lequel l’empereur Xuanzong a commenté le chant de Niannu, une chanteuse très connue de cette académie, l’empereur dit à ses concubines : « Cette femme est belle, ses yeux sont charmants, et chaque fois qu’elle chante, sa voix semble pouvoir pénétrer les nuages dans le ciel au lever du soleil. Pas même le son des cloches, des tambours, des shengs et des yu ne peut étouffer sa voix. »

Rédacteur Yi Ming

Collaboration Charlotte Clémence

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