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Tradition. Les galas du Nouvel An chinois sous la dynastie des Tang (3/3)

CHINE ANCIENNE > Tradition

Les galas du Nouvel An chinois sous la dynastie Tang, outre les chants et les danses, comportaient également des gags, de l’acrobatie, des danses de chevaux, et de la magie qui étonnerait les gens d’aujourd’hui.

Les spectacles d’humour sous la dynastie Tang

Les spectacles d’humour ont connu beaucoup de progrès sous la dynastie Tang. Les représentations étaient très fréquentes et il en existe de nombreux témoignages, émanant de la cour, des provinces et du peuple. Les documents historiques mentionnent qu’il existait différents types de spectacles d’humour.

Nong Can Jun (弄參軍), une sorte de duo comique, était un genre typique de spectacle d’humour. Les comédiens s’exprimaient avec beaucoup d’aisance et d’humour. Ils étaient très populaires sous la dynastie Tang, du palais jusqu’au peuple.

Nong Can Jun a vu le jour sous la dynastie des Han orientaux (25-220 apr. J.-C.) et s’est épanouie sous les dynasties Tang et Song (960-1279). Au début de la dynastie Tang, la plupart des pièces étaient jouées en duo, les artistes se moquaient mutuellement avec des mots, et la forme du spectacle était relativement simple. Elles étaient surtout jouées à la cour, mais se sont ensuite répandues dans le peuple. Après la dynastie Song, ce type de représentation a été agrémentée d’effets de divertissement tels que des combats pour le rendre plus spectaculaire. En plus d’être divertissant, Nong Can Jun avait aussi un effet satirique et une valeur morale.

La magie et les acrobaties à couper le souffle

La magie et les acrobaties étaient également des numéros accrocheurs du gala du Nouvel An chinois. Pendant la dynastie Tang, les illusionnistes ont atteint un très haut niveau. Jiang Fang, un homme de la dynastie Tang, a décrit les scènes de magie dans son livre Illusions (幻戲志): « Le maître taoïste Ma Ziran a planté des graines de melon dans un récipient en tuile rempli de terre sur la table, et en peu de temps, les vrilles et fleurs, puis les melons sont apparus. Après avoir consommé ces melons, les invités ont tous trouvé que leur parfum était extraordinaire. »

Dans son livre intitulé Yin Hua Lu (因話錄) , Zhao Lin, un politicien de la dynastie Tang, a décrit une acrobatie hautement risquée appelée « Porte d’épée » (透劍門) : des épées tranchantes étaient utilisées pour former un passage étroit, et les artistes devaient traverser ce passage à cheval. Si l’artiste n’était pas suffisamment habile ou ne maniait pas bien sa monture, lui-même et son cheval seraient tués instantanément s’ils touchaient les épées.

Le livre Les observations de Feng écrit par Feng Yan de la dynastie Tang, a décrit des équilibristes qui marchaient sur des cordes, soit à pied, soit avec des échasses, voire sous forme de pyramide humaine de trois ou quatre niveaux. Pour Feng Yan, la performance de ces artistes était presque divine.

Les galas du Nouvel An chinois sous la dynastie des Tang
Une équilibriste dans le tableau La fête de Qingming au bord de la rivière. (Image : wikimedia / National Palace Museum / Domaine public)

Il y avait de nombreuses personnes célèbres dans le monde de l’art, comme Gongsun Daniang, Mu Shi, Wang Neiren et Wang Daniang. Gongsun Daniang, l’une des danseuses les plus remarquables de la dynastie Tang, était réputée pour son don au combat à l’épée et pour la danse avec des épées. Elle était l’une des rares danseuses célèbres de la dynastie Tang à être à la fois active dans le peuple et célèbre au palais. Du Fu, un célèbre poète des Tang a écrit un poème sur sa danse de l’épée : « Autrefois, une belle femme, Gong Sun, dansait avec une épée et ébranlait les quatre directions. Les spectateurs s’empilaient comme une montagne et s’étonnaient de sa performance, et le ciel et la terre se sont inclinés pendant un long moment. »

Danse du cheval

Sous la dynastie Tang, le gala du Nouvel An chinois se terminait généralement par la danse du cheval. Les empereurs organisaient un grand banquet devant le palais pour recevoir les félicitations des fonctionnaires civils et militaires, des ambassadeurs étrangers et des dirigeants de diverses minorités ethniques. Ils célébraient l’occasion par une danse de chevaux.

Les grands chevaux dansaient au rythme de la musique, avec à la bouche un verre à vin qu’ils apportaient aux tables des invités en s’agenouillant. Dans la plupart des cas, une centaine de chevaux se produisaient en même temps. Le point culminant de la soirée était atteint lorsque le cheval principal sautait sur une planche de bois haute de trois étages et un homme costaud le soulevait et le faisait virevolter.

Sous le règne de l’empereur Xuanzong, il existait un nombre considérable de chevaux de danse, jusqu’à quatre cents chevaux en permanence. L’empereur Xuanzong était également doué pour organiser des spectacles équestres, qui étaient extrêmement spectaculaires. Il attachait une grande importance à la décoration des chevaux, qui étaient généralement ornés de motifs colorés et de fleurs, avec des cloches en or suspendues à leur cou et leur crinière décorée de perles et de jade, ce qui les rendait extrêmement élégants et beaux.

Rédacteur Yi Ming
Collaboratrice Charlotte Clémence

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