À l’approche de la fête de la mi-automne, redécouvrez la célèbre peinture de Chang’e par Tang Bohu, l’une des plus belles représentations de la déesse lunaire jamais réalisées. Le célèbre peintre Tang Bohu (唐伯虎, 1470-1524), aussi connu sous le nom de Tang Yin (唐寅), de la dynastie Ming (1368-1644) a immortalisé Chang’e dans une œuvre d’une grâce éthérée, capturant l’essence même des légendes qui bercent cette célébration millénaire. Plongez dans l’univers raffiné de ce chef-d’œuvre qui unit art, mythologie et traditions ancestrales.
La fête de la mi-automne approche à grands pas, et avec elle reviennent les récits enchanteurs transmis de génération en génération. Tandis que familles et amis se réunissent sous la pleine lune pour partager gâteaux de lune et moments précieux, les légendes de Chang’e s’envolant vers la lune, de Hou Yi abattant les neuf soleils, et de Wu Gang coupant éternellement l’osmanthus, résonnent à nouveau dans les cœurs. Ces histoires intemporelles, que les aînés racontent aux jeunes générations, constituent le trésor culturel de cette fête traditionnelle.
L’histoire de Hou Yi (后羿) et de Chang’e (嫦娥) est connue de tous les Chinois. La magnifique peinture intitulée Chang’e tenant une branche d’osmanthus (嫦娥执桂图), réalisée par le célèbre artiste Tang Bohu (唐伯虎, 1470-1524), également connu sous le nom de Tang Yin (唐寅), de la dynastie Ming (1368-1644), capture parfaitement la grâce éthérée de la déesse lunaire. En cette période de la mi-automne où chacun contemple la pleine lune, pourquoi ne pas également s’immerger dans cette œuvre magistrale de Tang Bohu et célébrer la fête avec une touche d’art raffiné ?
La peinture de Chang’e par Tang Bohu : élégance divine et technique raffinée
Dans cette peinture, Chang’e porte des vêtements aux drapés légers et aériens, son visage respire la douceur, et elle tient délicatement une branche d’osmanthus, ainsi qu’un éventail plié. D’un côté, l’œuvre révèle la sérénité céleste de l’immortelle du palais lunaire telle que décrite dans les mythes anciens, de l’autre, elle dévoile le style pictural caractéristique de Tang Yin : des lignes d’une finesse exquise et des couleurs d’une beauté éclatante. L’artiste offre ainsi une interprétation remarquablement élégante de cette légende mythologique.
Sur le plan technique, Tang Bohu a employé des touches délicates, rondes et raffinées pour peindre le visage, les mains et le buste de Chang’e, tandis que les vêtements, le châle et la ceinture sont rendus par des traits plus libres et anguleux, évoquant le mouvement et la légèreté. Cette technique combinant traits ronds et anguleux exprime concrètement la grâce douce de Chang’e dont la marche légère évoque une fleur de lotus ondoyante.
Dans la tradition chinoise, « cueillir l’osmanthus du palais lunaire » (蟾宫折桂) symbolise la réussite aux examens impériaux, le rêve suprême de tout étudiant. Dans cette peinture, Chang’e tient une branche d’osmanthus, un sourire aux lèvres, comme si elle approuvait et encourageait tous les étudiants assidus à atteindre un jour les plus hauts honneurs académiques.
Tang Bohu : le premier des Quatre Grands Lettrés de Wu
Tang Bohu (唐伯虎, 1470-1524), dont le vrai nom était Tang Yin (唐寅), portait également le nom social Ziwei (子畏). Il doit son nom de naissance « Yin » (寅) aux circonstances astrologiques de sa venue au monde : il serait né « l’année yin, le mois yin, le jour yin et à l’heure yin » du calendrier des troncs célestes et branches terrestres.
Amateur de pseudonymes, il en utilisa sept ou huit différents au cours de sa vie, comme « Ermite des Six Comme » (六如居士 Liuru Jushi), « Maître du Jardin des Pêchers » (桃花庵主 Taohua Anzhu), ou « Historien immortel échappé du Chan » (逃禅仙史 Taochan Xianshi). Ses amis l’appelaient « Tang Bohu », « Tang Ziwei » ou « Tang Liuru », tandis que son véritable nom était rarement employé.
Tang Bohu était particulièrement réputé pour ses délicates peintures de personnages. Il exprimait souvent ses expériences de vie et ses réflexions philosophiques à travers les postures de ses personnages et l’agencement des accessoires dans ses œuvres.

D’un talent extraordinaire, il fut reconnu dès l’âge de 28 ans comme l’un des « Quatre Grands Lettrés de Wu » (吴中四才子) aux côtés de Zhu Yunming (祝允明, 1460-1526), Wen Zhengming (文征明, 1470-1559) et Xu Zhenqing (徐祯卿, 1479-1511). Son contemporain Wen Zhengming le décrivit ainsi : « Libre et excentrique, il ne se soucie guère des affaires domestiques ; ce gentilhomme possède un tempérament grandiose et généreux. Du haut des tours, il proclame sa joie sous la lune d’automne en levant sa coupe ; dans les alcôves profondes, légèrement ivre, il s’entoure de fleurs la nuit venue. »
En contemplant la pleine lune de la mi-automne, laissez-vous transporter par l’art raffiné de Tang Bohu et redécouvrez la beauté éternelle des légendes chinoises. Cette peinture de Chang’e par Tang Bohu nous rappelle que l’art traditionnel chinois continue d’illuminer notre époque, portant en lui la sagesse et la poésie d’une civilisation millénaire.
Rédacteur Yi Ming
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