Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Histoire. Histoire de Chine : les philosophies chinoises datant de 2 000 ans (2/3) 

CHINE ANCIENNE > Histoire

« Les hommes de l’Antiquité, qui voulaient être un exemple de vertu pour tout l’empire, commençaient par mettre de l’ordre dans leur propre principauté. S’ils voulaient mettre de l’ordre dans leur principauté, ils mettaient d’abord de l’ordre dans leur famille. S’ils voulaient mettre de l’ordre dans leur famille, ils cultivaient d’abord leur caractère. S’ils voulaient cultiver leur caractère, ils purifiaient d’abord leur cœur ». Extrait des Analectes de Confucius.

Le confucianisme est généralement considéré comme une philosophie plutôt qu’une religion, puisqu’aucune divinité n’est adorée. En fait, Maître Kong, en latin Confucius (551-479 av. J.-C.), ne visait nullement un renouveau de la religion et des rites alors en vigueur sous la dynastie Zhou (env. 1000-256 av. J.-C.).

Le confucianisme s’est développé à partir de l’interprétation qu’ont faite ses successeurs des thèmes des Analectes, mais aussi d’autres textes, appelés les Cinq classiques ou Canon, dont la rédaction, la compilation ou le commentaire lui étaient attribués. Les Analectes ou Entretiens de Confucius constituent  un recueil de paroles et de pensées supposées du Maître, compilées par ses disciples après sa mort. D’autres livres du Canon traitent des règles de la morale, de la bienséance et de la musique - synonyme d’ordre, d’harmonie et d’expression de sentiments nobles et élevés. Ce recueil mentionne également le Livre des transformations (Yi Jing ou I-ching) : un traité de divination dont l’élaboration date du 1er millénaire avant l’ère chrétienne, époque des Zhou (1027-256 av. J.-C.).

Le recueil mettait, notamment, l’accent sur le comportement approprié, les relations des individus dans la société mais aussi avec la nature, ainsi que sur cinq vertus : la bonté, la droiture, l’étiquette, la sagesse et la sincérité. Ce qui devait contribuer à créer une harmonie pour « tout ce qui est sous le ciel ». La bienveillance était considérée comme la source de toutes les vertus. La piété filiale, l’amour des enfants pour leurs parents, était également particulièrement importante. C’est pourquoi on prenait grand soin de son propre corps : Il était considéré comme un cadeau des parents et tout ce qui pouvait le blesser devait être évité - y compris les punitions qui entraînaient l’amputation de parties du corps ou des tatouages. Le devoir corrélatif des parents se manifestait par la sollicitude dont ils devaient faire preuve à l’égard de leurs enfants.

Histoire de Chine : les philosophies chinoises datant de 2 000 ans
Scène de la Dynastie Song, c’est une illustration du Classique de la piété filiale : un fils s’agenouillant devant ses parents. (Image : wikimedia / National Palace Museum / Domaine public)

Devenir une personne moralement bonne

L’objectif était de devenir un individu vertueux, un homme qui se comporte moralement bien, doté de dignité et de pudeur. L’idéal à atteindre n’était rien de moins que la perfection. Les lettrés qui se consacraient à l’étude des textes confucéens considéraient qu’il était de leur devoir de s’occuper du destin de l’État, si bien qu’une bonne étude du Canon devint un programme obligatoire pour tous les fonctionnaires et était évalué avec beaucoup de rigueur lors des examens de la fonction publique.

L’État était considéré comme une entité servant d’exemple dans les relations au sein de la famille : Le souverain devait se comporter avec ses sujets comme un père avec ses enfants. Il devait prendre soin d’eux et les protéger. Dans le même temps, les sujets devaient obéir au souverain, mais aussi lui faire savoir s’il était mal conseillé, voire pratiquer une sorte de désobéissance civile en cas de corruption.

Histoire de Chine : les philosophies chinoises datant de 2 000 ans
Xunzi défendait l’idée que le caractère humain est mauvais par nature et que ce n’est donc que par l’éducation qu’il devient un homme bon. Mencius pensait que l’homme était originellement bon. (Image : wikimedia / Domaine public & National Palace Museum / Domaine public)

En ce qui concerne la nature humaine, il existe deux courants principaux au sein du confucianisme, basés sur les philosophes Xunzi (environ 300-239 av. J.-C.) et Mencius (environ 370-290 av. J.-C.). Xunzi défendait l’idée que le caractère humain est mauvais par nature et que ce n’est donc que par l’éducation qu’il devient un homme bon. Alors que Mencius, quant à lui, pensait que l’homme était originellement bon. Pendant la dynastie Han, l’interprétation de Xunzi a été particulièrement influente.

Rédacteur Yasmine Dif

Source : Chinesische Philosophien vor 2000 Jahren (2) – Der Konfuzianismus

À suivre...

Cliquez ici pour lire l’article N°1

Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.