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Chine. Le Japon bannit Huawei du déploiement de son service 5G

ACTUALITÉ > Chine

Huawei ne pourra fournir l’équipement nécessaire à la construction d’une infrastructure 5G : le Japon l’a exclu. La décision a été prise après que les pays tels que les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et l’Australie ont adopté des lois visant à empêcher Huawei de fournir du matériel 5G pour des raisons de sécurité. Huawei pourrait être de connivence avec le Parti communiste chinois (PCC) et espionner d’autres pays.

Interdire les équipements Huawei 5G

Les responsables de la cybersécurité de divers ministères japonais ont conclu un accord pour bloquer Huawei, même si l’affaire n’a pas été rendue publique pour ne pas créer de tension avec la Chine. Une interdiction imposée par le Japon constituerait un revers considérable pour Huawei, il s’agirait d’une première : aucun pays asiatique n’a constitué, jusqu’à présent, un frein à ses activités.

En août, divers médias japonais ont annoncé que le gouvernement pourrait interdire Huawei. La société a rejeté ces informations, qu’elle estimait infondées. En 2017, Huawei détenait environ 13% du marché japonais des équipements de télécommunication. Cette récente interdiction réduirait considérablement sa part du marché au cours des prochaines années.

L’opérateur de téléphonie mobile japonais SoftBank remplacera son matériel Huawei 4G par un équipement de Nokia et Ericsson. Pour la 5G, la société aurait embauché deux entreprises européennes. SoftBank étant le seul opérateur de télécommunications du pays à utiliser le matériel Huawei, cette dernière initiative impliquerait un boycott total de Huawei par des opérateurs de télécommunications privés japonais.

Pékin a exprimé son mécontentement et a qualifié l’action du Japon comme étant discriminatoire. « Rien ne prouve que les produits Huawei et ZTE présentent des risques pour la sécurité… (L’interdiction pourrait signifier) des pratiques discriminatoires à l’encontre de sociétés spécifiques dans des pays spécifiques, ce qui porte préjudice non seulement au Japon, défavorisant ainsi les investissements étrangers, mais également à la coopération économique entre la Chine et le Japon » , a déclaré l’ambassade de Chine à Tokyo dans un communiqué (Nikkei Asian Review).

Malgré les protestations de la Chine, il est très peu probable que le Japon change brusquement d’avis et décide finalement d’embaucher Huawei ou tout autre technicien chinois dans le secteur gouvernemental.

Boycott du secteur privé

L’administration japonaise envisage également d’étendre le boycott de l’équipement technologique chinois au secteur privé, en particulier dans des secteurs sensibles tels que les communications, les transports, l’énergie, la finance, etc. Ces industries sont considérées comme essentielles au bon fonctionnement de la société. Ainsi, le gouvernement japonais ne veut pas que les entreprises soient soumises aux technologies chinoises et à l'espionnage qu’elles impliquent.

L’administration japonaise envisage également d’étendre le boycott de l’équipement technologique chinois au secteur privé dans des secteurs sensibles, notamment celui du transport. (Image : Pixabay)

« Le gouvernement créera un comité d’enquête sur les infrastructures vulnérables en janvier dans le cadre de son siège de la stratégie de cybersécurité, dirigé par le secrétaire général du Cabinet, Yoshihide Suga. Le comité expliquera ses directives aux représentants de groupes tels que la Fédération des compagnies d’électricité du Japon, la Japan Water Works Association, le secteur financier et le secteur des assurances, et leur demandera de s’abstenir d’acheter du matériel de communication suspicieux », « Le gouvernement créera un comité d’enquête sur les infrastructures vulnérables en janvier dans le cadre de son siège de la stratégie de cybersécurité, dirigé par le secrétaire général du Cabinet, Yoshihide Suga. Le comité expliquera ses directives aux représentants de groupes tels que la Fédération des compagnies d’électricité du Japon, la Japan Water Works Association, le secteur financier et le secteur des assurances, et leur demandera de s’abstenir d’acheter du matériel de communication suspicieux », a déclaréa déclaré Nikkei Asian Review.

Cependant, le gouvernement japonais s’abstiendra d’empêcher officiellement ces entreprises d’utiliser du matériel technologique chinois. L’administration procédera plutôt par négociation et demandera aux entreprises du secteur privé de se conformer à ses instructions.

Les États-Unis ont déjà interdit l’utilisation des produits Huawei dans les ministères par le biais de la loi relative à l’autorisation de la défense nationale adoptée en août dernier. L’Australie et la Nouvelle-Zélande leur ont emboîté le pas et ont interdit le matériel 5G de l’entreprise. Des pays comme le Royaume-Uni et le Canada envisagent également la question.

Rédacteur Lia Suzuran

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