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Monde. L’UE vient d’exclure la principale banque russe du système financier international Swift

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L’Union européenne a annoncé qu’elle venait d’exclure la principale banque russe, la Sberbank, du système financier international Swift, en plus d’imposer un embargo massif sur le pétrole russe.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, en a fait l’annonce sur Twitter le 30 mai, précisant qu’une nouvelle série de sanctions, qui vient d’être approuvée, entrera bientôt en vigueur.

L’exclusion de la principale banque russe, la Sberbank

Les mesures comprennent « le retrait de Swift de la plus grande banque russe, Sberbank », « l’interdiction de trois autres radiodiffuseurs publics russes » et « la sanction des personnes responsables de crimes de guerre en Ukraine », a déclaré Charles Michel.

Un deuxième tweet indiquait que 75 % des exportations de pétrole russe vers l’UE seraient immédiatement interdites, un chiffre qui devrait passer à 90 % d’ici la fin de l’année.

La Hongrie et un certain nombre d’autres États, estiment que de telles mesures infligeront des dommages catastrophiques à l’économie européenne

Le média d’État russe TASS a rapporté que l’UE avait l’intention de déployer une nouvelle série de sanctions depuis au moins un mois, mais qu’elle avait été bloquée par « la Hongrie et un certain nombre d’autres États, qui estiment que de telles mesures infligeront des dommages catastrophiques à l’économie européenne ». (Sic) 

« La Commission européenne a dû exclure le pétrole des oléoducs russes du paquet de sanctions pour obtenir le consentement de la Hongrie », ajoute l’article.

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a publié sur Facebook : « Un accord a été conclu. La Hongrie est exemptée de l’embargo pétrolier ! »

Dans un communiqué de presse publié le 6 avril par le département du Trésor américain sur une nouvelle série de sanctions contre des entités russes, il est indiqué que la Sberbank est « d’une importance unique pour l’économie de la Fédération de Russie, détenant environ un tiers de tous les actifs bancaires en Russie ».

« La Sberbank est la plus grande institution financière de Russie et est détenue majoritairement par le gouvernement de la Fédération de Russie (GoR). Elle détient la plus grande part de marché des dépôts d’épargne dans le pays, elle est le principal créancier de l’économie russe et est considérée par le GoR comme une institution financière d’importance systémique », ajoute le communiqué.

Selon Politico, « les mesures doivent encore être traduites en langage juridique et approuvées officiellement par le Conseil de l’UE - des formalités qui, selon les responsables, devraient avoir lieu dans le courant de la semaine. »

Politico ajoute que, bien que l’exception à l’embargo pour la Hongrie s’applique en fait à l’ensemble du pétrole acheminé par oléoduc - et que l’Allemagne et la Pologne peuvent donc y avoir accès - ces pays « ont volontairement accepté de cesser tout achat de pétrole russe d’ici la fin de l’année, ce qui a pour effet de couper l’approvisionnement de la section nord de l’oléoduc Druzhba. »

L’article ajoute que les responsables de l’UE « ont déclaré qu’ils travailleraient à l’amélioration de l’infrastructure qui permettrait à la Hongrie de recevoir davantage de pétrole par un autre oléoduc en provenance de Croatie, auquel cas l’exception de Budapest pourrait être supprimée progressivement ».

Dans un article publié le 31 janvier par le New York Times, en prévision de la guerre imminente entre la Russie et l’Ukraine, la méthode consistant à retirer les banques russes de Swift était considérée comme un outil potentiel par l’International Rules Based Order.

Plusieurs pays, dont la Russie, ont développé leurs propres systèmes de messagerie financière

Toutefois, l’article notait que le résultat était comme un chien qui aboie mais ne mord pas.

« Plusieurs pays, dont la Russie, ont développé leurs propres systèmes de messagerie financière qui, bien que moins sophistiqués que Swift, pourraient permettre aux entreprises financières russes de maintenir des communications avec le monde entier. »

« La Russie a commencé à développer son système en 2014 sur fond de menaces d’escalade des sanctions de la part des États-Unis », peut-on lire dans l’article.

Exclure la Russie de Swift ne sera pas aussi douloureux pour la Russie que les responsables occidentaux l’envisagent

Le média cite un spécialiste de l’Europe de l’Est à l’université George Washington, qui a coécrit un document sur les sanctions potentielles contre la Russie publié par le regroupement d’experts de politique étrangère The Atlantic Council, qui déclare sans ambage : « Couper la Russie de Swift - ce ne sera pas aussi douloureux pour la Russie que les responsables occidentaux l’envisagent. »

Un article publié en février par Euronews mettait en garde l’UE contre les risques de cette décision : « Une expulsion totale de Swift signifierait que la quasi-totalité du commerce entre l’UE et la Russie s’arrêterait brusquement, ce qui perturberait une partie importante de l’économie de l’UE ».

« La Russie est le cinquième partenaire commercial de l’UE : en 2020, le commerce total de marchandises entre les deux parties s’est élevé à 174,3 milliards d’euros, dont 79 millions d’euros d’exportations de l’UE, selon la Commission européenne », poursuit le rapport.

Et de noter avec précision : « Si cette énorme somme d’argent venait à disparaître du jour au lendemain, les États membres en ressentiraient la douleur de manière instantanée et douloureuse. Les prix du gaz monteraient en flèche, faisant grimper les factures des consommateurs à des niveaux impossibles à atteindre et forçant de nombreuses usines à arrêter complètement leur production. »

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

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