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Monde. La Russie exige de Twitter qu’il supprime des contenus illégaux

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Le PDG de Twitter, Jack Dorsey, dispose d’un mois pour décider si la plateforme retirera les « contenus interdits » comme la pornographie infantile en Russie. (Image : wikimedia / JD Lasica from Pleasanton / CA, US / CC BY 2.0)

La Russie a donné à Twitter un ultimatum de 30 jours pour retirer les « contenus interdits » de sa plateforme. Le contenu illégal comprend la pédopornographie liée au suicide, les informations sur l’usage de drogues et les publications en soutien à Alexis Navalny, critique du Kremlin.

Si le géant des réseaux sociaux ne s’exécute pas, il sera banni de Russie. Vadim Subbotin, chef adjoint de Roskomnadzor, a déclaré que Twitter s’est montré extrêmement peu coopératif en ce qui concerne les demandes du gouvernement sur le retrait de ces contenus illicites.

Selon les critiques, la pression exercée sur Twitter vise à empêcher les opposants politiques du président Vladimir Poutine d’organiser des manifestations de soutien à Alexis Navalny, qui est emprisonné pour s’être opposé au gouvernement. Alexis Navalny a récemment partagé, depuis l’intérieur de la prison, une ancienne photo de lui, non datée, le montrant le crâne rasé. Une semaine auparavant, Vadim Subbotin avait annoncé que le gouvernement ralentirait l’accès à Twitter jusqu’à ce que la plateforme accepte de supprimer le contenu jugé offensant ou illégal.

Twitter a nié qu’il encourageait un comportement illégal et s’est dit préoccupé par le fait que le gouvernement russe censure la liberté d’expression. Moscou poursuit également Twitter pour ne pas avoir supprimé des contenus encourageant les enfants à protester contre Poutine. Le ministère russe des affaires étrangères a accusé les États-Unis de se livrer à une concurrence déloyale dans le domaine des technologies de l’information et de censurer arbitrairement le contenu des plateformes de médias sociaux.

Sarkis Darbinyan, avocat et membre de Roskomsvoboda, un groupe de défense de la liberté sur Internet, a déclaré que le régulateur d’État avait été « sérieusement ennuyé » par Twitter dans le contexte des manifestations anti-Kremlin auxquelles des milliers de personnes ont participé.

« Après les manifestations, il est apparu clairement que Twitter n’avait pas l’intention de supprimer les messages relatifs à des actions civiques pacifiques et qu’il continuerait à signaler la propagande d’État, afin que les utilisateurs soient en mesure de reconnaître les fausses informations », a déclaré Sarkis Darbinyan au Guardian.

Sarkis Darbinyan pense que les autorités russes expérimentent avec Twitter, testant leurs politiques de suppression avant de les étendre à d’autres réseaux. Twitter ne compte qu’un petit nombre d’utilisateurs en Russie, ce qui en fait une cible parfaite pour les tests.

Selon les estimations, le nombre d’utilisateurs russes de Twitter, s’élève à 9 millions, ce qui représente seulement 8 % de la population du pays. Sarkis Darbinyan a prévenu que Moscou avait introduit des mesures plus régressives, permettant aux autorités de l’État d’exercer leur immense pouvoir pour déterminer quels contenus doivent être bloqués.

Cependant, la Russie a repoussé les critiques visant à censurer Twitter et d’autres plateformes de réseaux sociaux. Dans un post sur Facebook, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a cité le bannissement de l’ancien président Donald Trump par Twitter.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, souligne l’hypocrisie de Twitter en matière de censure, citant le bannissement de l’ancien président Donald Trump de la plateforme. (Image : wikimedia / Domaine public)
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, souligne l’hypocrisie de Twitter en matière de censure, citant le bannissement de l’ancien président Donald Trump de la plateforme. (Image : wikimedia / Domaine public)

« Est-ce bien le même Twitter qui a bloqué le président américain il y a quelques mois ? Ils devraient tenir un registre de leurs propres agissements en ligne. Sinon, il semble qu’à la suite d’une défaillance du système, l’entreprise commence à exprimer ses inquiétudes au sujet des activités dans lesquelles elle est engagée », a écrit Maria Zakharova sur Facebook.

Applications russes

La Russie a convaincu Apple de se conformer à sa nouvelle loi qui exige la pré-installation d’apps russes  dans les appareils vendus dans le pays. Les applications préinstallées comprendront des antivirus, des messageries, des navigateurs, des logiciels de cartographie, des apps de service public, des apps de paiement, etc. La nouvelle loi entrera en vigueur le 1er avril. Les utilisateurs ne sont pas obligés de conserver ces applications sur leurs appareils et auront la liberté de les supprimer s’ils le souhaitent.

Apple avait auparavant menacé de se retirer du marché russe si la loi était appliquée. Mais après le refus de Moscou de modifier sa position, la société a décidé de s’y conformer plutôt que de perdre l’accès au marché. Les critiques ont déclaré qu’Apple n’aurait pas dû succomber à un gouvernement autoritaire car cela pourrait mener à des exigences gouvernementales encore plus strictes à l’avenir.

Rédacteur Fetty Adler

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