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Monde. L’Irak nomme un nouveau président et un nouveau premier ministre, mettant fin à une année d’impasse

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Après une année d’impasse politique, qui dure depuis les élections générales d’octobre dernier, le Parlement irakien a élu jeudi 13 octobre un nouveau président et un nouveau premier ministre. Le politicien kurde Abdul Latif Rashid occupera désormais le poste de président de la République et Mohammed Shiaal-Sudani celui de Premier ministre.

Le poste de président, une fonction traditionnellement réservée à un Kurde, est largement honorifique et le vote en faveur d’Abdul Latif Rashid a ouvert la voie vers la formation d’un nouveau gouvernement, ce que les politiciens n’ont pas réussi à faire depuis les élections générales.

Abdul Latif Rashid, un ingénieur formé en Grande-Bretagne, âgé de 78 ans, a été le ministre irakien des ressources en eau de 2003 à 2010.

Le nouveau président a invité Mohammed Shiaal-Sudani, candidat au Cadre de coordination, proche de l’Iran, à former un gouvernement. Mohammed Shia al- Sudani était auparavant ministre irakien des droits de l’homme et ministre du travail et des affaires sociales.

Abdul Latif Rashid a été élu face à l’ancien président Barham Salih, qui briguait un second mandat.

Le 13 octobre, lors du vote représentant la quatrième tentative pour l’élection présidentielle, neuf roquettes se sont abattues sur la Zone verte, un secteur abritant le Parlement et d’autres institutions gouvernementales de la capitale irakienne, selon un communiqué de l’armée.

Au moins 10 personnes, dont des membres des forces de l’ordre, ont été blessées dans cette attaque, selon des sources médicales et de sécurité.

Des attaques similaires ont eu lieu le mois dernier alors que le parlement tenait un vote pour renouveler sa confiance à son président.

Éviter les conflits sectaires

La session parlementaire de jeudi intervient un an après les élections législatives de 2021 donnant comme grand gagnant le leader religieux chiite Moqtada al-Sadr.

Faute d’avoir réussi à former un gouvernement, Moqtada al-Sadr a fait démissionner ses 73 députés du Parlement en août et annoncé son retrait de la politique. Suite à l’annonce Bagdad est devenue le théâtre des pires violences. Les fidèles du leader chiite ont pris d’assaut un palais gouvernemental et se sont battus contre des groupes chiites rivaux, la plupart soutenus par l’Iran et disposant de bras armés.

Moqtada al- Sadr est resté silencieux sur ses futurs projets. Il est toutefois connu pour ses actions radicales, notamment pour avoir combattu les forces américaines et protesté contre des gouvernements. Beaucoup craignent les protestations de ses partisans.

Jeudi, le personnel de sécurité avait déployé des points de contrôle dans toute la ville, fermé des ponts et des places et érigé des murs sur certains des ponts menant à la zone verte fortifiée.

Dans le cadre d’un système de partage du pouvoir conçu pour éviter les conflits sectaires, le président irakien est un Kurde, le premier ministre un chiite et le président du parlement un sunnite.

Tensions kurdes

La présidence a été âprement disputée entre les deux principaux partis du Kurdistan irakien : le Parti démocratique du Kurdistan - PDK, (qui a désigné Abdul Latif Rashid), et son rival traditionnel, l’Union patriotique du Kurdistan - UPK.

L’élection d’Abdul Latif Rashid suscite des inquiétudes quant à l’escalade des tensions entre le PDK et l’UPK, qui se sont livrés à une guerre civile dans les années 1990.

Le PDK et l’UPK n’ont pas réussi à aplanir leurs divergences et à se mettre d’accord sur un candidat.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

Source : Iraq Elects New President and Premier, Ending Stalemate

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