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Monde. Les caméras de surveillance fabriquées en Chine retirées des bâtiments du gouvernement australien

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Le ministère australien de la défense a annoncé la semaine dernière qu’il allait retirer toutes les caméras de surveillance fabriquées en Chine de ses bâtiments gouvernementaux, invoquant un risque pour la sécurité. Cette décision a fait réagir Pékin, qui a accusé Canberra de faire « un mauvais usage de sa puissance nationale pour discriminer et réprimer les entreprises chinoises ».

La décision de retirer les caméras

Le projet du ministère de la défense de retirer les caméras fabriquées en Chine est intervenu après qu’un audit a permis de localiser au moins 913 caméras fonctionnant dans plus de 250 bâtiments gouvernementaux australiens, a rapporté al-Jazeera.

L’audit a été demandé par le porte-parole de la cybersécurité James Paterson, six mois après que le ministère de l’Intérieur ait tenté en vain de déterminer le nombre de caméras installées.

« Nous avons besoin de toute urgence d’un plan du… gouvernement pour retirer chacun de ces appareils des départements et agences du gouvernement australien », a indiqué James Paterson.

Les caméras auraient été fabriquées par Hangzhou Hikvision Digital Technology et Dahua Technology Co, plusieurs caméras ayant été retrouvées dans un bon nombre de ministères.

James Paterson a également insisté pour que le gouvernement ne soutienne pas ces entreprises « pour des raisons " morales " », citant leur coopération avec les agences de renseignement chinoises, selon The BBC.

« Nous n’aurions aucun moyen de savoir si les informations sensibles, les images et les sons recueillis par ces appareils sont secrètement renvoyés en Chine contre les intérêts des citoyens australiens », a-t-il ajouté.

« C’est une chose importante qui a été portée à notre attention et nous allons la corriger », a déclaré le ministre australien de la Défense, Richard Marles.

« Il est important que nous passions par cet exercice et que nous nous assurions que nos installations sont complètement sécurisées », a-t-il confié à ABC News.

Le ministère australien des Affaires étrangères a décidé de suivre l’exemple du ministère de la Défense et prévoit de retirer tous les équipements de surveillance de fabrication chinoise de ses installations.

« J’ai demandé à mon ministère d’accélérer le remplacement de ces caméras, le ministre de la Défense a demandé à la Défense de s’assurer qu’elles soient retirées et remplacées », a fait savoir Penny Wong, la ministre des Affaires étrangères, le 10 février.

La décision de retirer les caméras fait suite à des mesures similaires prises par les États-Unis et le Royaume-Uni, interdisant les caméras de fabrication chinoise dans les « sites sensibles », de crainte que Pékin n’obtienne des informations recueillies par ces caméras.

Campagne de répression contre la population ouïghoure

Le gouvernement américain avait déjà inscrit Hikvision et Dahua sur une liste noire pour leur complicité supposée avec le gouvernement communiste dans sa « campagne de répression » contre la population ouïghoure du Xinjiang par le biais de la « surveillance de haute technologie ».

Hikvision a critiqué cette démarche, affirmant qu’il est « catégoriquement faux » de les dépeindre comme une menace pour la sécurité nationale.

« Aucune institution ou évaluation technique respectée n’est parvenue à cette conclusion », a déclaré l’entreprise à l’AFP. « Nos produits sont conformes à toutes les lois et réglementations australiennes applicables et sont soumis à des exigences de sécurité strictes. »

Dahua n’a pas encore commenté les mesures prises par le gouvernement australien.

Le Premier ministre australien Anthony Albanese estime qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer face à la réaction de la Chine.

« Nous agissons conformément à l’intérêt national de l’Australie, nous le faisons de manière transparente, c’est ce que nous continuerons à faire », a-t-il déclaré aux journalistes à Canberra.

Selon The Guardian, Richard Marles a déclaré que des « problèmes importants » ont été découverts et que le gouvernement prévoit de les « réparer ».

« Ce (risque) existe manifestement, je dirais, depuis un certain temps et est antérieur à notre arrivée au pouvoir mais, cela dit, il est important que nous procédions à cet exercice et que nous nous assurions que nos installations sont totalement sécurisées », a-t-il expliqué.

Les relations entre la Chine et l’Australie sont tendues depuis 2018, lorsque le pays a banni Huawei de son réseau 5G. La Chine a riposté par des restrictions commerciales et des droits de douane sur les exportations australiennes.

Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann

Source : Chinese-made Security Cameras Stripped from Australian Government Buildings; Beijing Accuses Canberra of Abuse of ’State Power’

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