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France. Demande de fermeture des Instituts Confucius en France : des personnalités françaises s’élèvent contre l’infiltration du Parti communiste chinois

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Le 20 octobre, l’Association Initiative Citoyenne et ETAC France, la Coalition internationale d’experts pour mettre fin au crime de prélever de force des organes sur des prisonniers de conscience en Chine, ont organisé une manifestation devant l’Institut Confucius de l’Université Paris-Cité, dans le 13ème arrondissement de Paris.

Ce rassemblement avait pour but de demander au gouvernement français de fermer tous les Instituts Confucius en France et sur les territoires d’outre-mer français. De nombreux pays dans le monde ont commencé à fermer les Instituts Confucius pour des raisons de sécurité nationale, à la suite de récentes révélations d’atteintes et d’interférences avec la liberté académique et d’espionnage. Le jour de l’événement, le sénateur français André Gattolin, la sinologue française Marie Holzman et plusieurs associations tibétaines, ouïgoures, mongoles et hongkongaises sont venues manifester leur soutien.

Les Instituts Confucius sont sur le territoire français depuis 2004

Depuis 2004, le Parti communiste chinois (PCC) finance la création d’Instituts Confucius dans des établissements d’enseignement supérieur du monde entier. Ces instituts sont placés sous la supervision du Bureau national pour l’enseignement du chinois, langue étrangère (Hanban) du ministère chinois de l’Education. Dans un rapport intitulé Les Opérations d’influence de la Chine : Un moment Machiavélien publié en septembre de l’année dernière, l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM), qui fait partie du Ministère des Armées, a détaillé l’utilisation par le PCC des Instituts Confucius pour infiltrer le système éducatif mondial et exporter l’idéologie communiste sous couvert de promouvoir la langue et la culture chinoises.

Demande de fermeture des Instituts Confucius en France : des personnalités françaises s’élèvent contre l’infiltration du Parti communiste chinois
Le lieu de la manifestation du 20 octobre. (Photo : Jin Meishan / Vision Times)

Le 20 octobre à 10h, deux organisateurs et plusieurs associations venues soutenir l’événement ont déployé des banderoles demandant la fermeture de l’Institut Confucius, devant l’Institut Confucius de l’Université Paris-Cité. Dans son discours, Mme Brigitte Giraud, présidente de l’Association Initiative Citoyenne, a déclaré : « L’Institut Confucius a utilisé la réputation de Confucius à l’étranger pour infiltrer les gouvernements et les universités occidentales, de sorte que les étudiants de l’Institut sont influencés par lui dans leur réflexion et évitent inconsciemment les questions qui préoccupent le Parti communiste chinois, une situation inacceptable pour une société libre en France. Nous avons officiellement demandé à Mme Sylvie Retailleau, ministre française de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de fermer tous les Instituts Confucius en France ! » Mme Giraud a également déclaré que les Instituts Confucius sont non seulement coupables d’actes tels que l’espionnage et l’atteinte à la liberté académique occidentale, mais qu’ils sont également des organisations permettant au Parti communiste chinois de surveiller les Chinois à l’étranger.

Demande de fermeture des Instituts Confucius en France : des personnalités françaises s’élèvent contre l’infiltration du Parti communiste chinois
Mme Brigitte Giraud, présidente de l’Association Initiative citoyenne, prend la parole lors du rassemblement. (Photo : Jin Meishan / Vision Times)

Une sinologue française exprime clairement son opposition aux Instituts Confucius

Mme Marie Holzman, sinologue française réputée, a clairement exprimé son opposition à l’Institut Confucius lors de cet événement. Elle a dit : « Du point de vue des intérêts des universités françaises, je suis clairement contre les Instituts Confucius car ils sont un outil de propagande du Parti communiste chinois. Nous savons tous que le Parti communiste chinois ne respecte pas, pour l’essentiel, la morale de Confucius, ni ne suit des valeurs telles que l’égalité et la tolérance, toutes valeurs universelles qui ont été bafouées après la prise du pouvoir par le Parti communiste en 1949 ».

Mme Marie Holzman a précisé qu’il existait de nombreux exemples d’universités dotées d’Instituts Confucius ayant des difficultés à mener des recherches sur des sujets qui ne plaisent pas au PCC. « On sent l’influence que le PCC exerce sur le milieu universitaire français. Si un sinologue mentionne la répression du Falun Gong, du Xinjiang ou du Tibet, il ne peut plus obtenir de visa pour la Chine. J’ai moi-même été la voix de certains dissidents chinois célèbres dans les années 1970, qui ont été emprisonnés jusqu’à 15 ans, mais depuis 1995, lorsque le PCC a confirmé mon identité, je n’ai plus reçu de visa. Ce type de comportement constitue une menace pour les sinologues. Donc, aujourd’hui, votre opposition à l’Institut Confucius est très justifiée ! »

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Mme Marie Holzman, sinologue française, s’exprimant lors du rassemblement. (Photo : Jin Meishan / Vision Times)

Le sénateur André Gattolin s’est exprimé au cours de cette manifestation

Le sénateur André Gattolin, membre de la République en Marche, a assisté en personne à l’événement pour demander la fermeture de l’Institut Confucius. M. Gattolin est co-fondateur et co-président de l’Alliance interparlementaire sur la Chine (Inter-Parliamentary Alliance on China, IPAC), une coalition de parlementaires de 25 pays de différentes positions politiques qui coopèrent entre eux pour adopter une approche proactive au niveau national afin de résister à l’influence, l’intervention et l’intrusion du Parti communiste chinois dans leur démocratie et l’état de droit, ainsi que dans leur économie, leur diplomatie et leur armée, influence, intervention et intrusion.

M. Gattolin a été chargé l’année dernière par son parti d’étudier les informations stratégiques sur l'influence des pays extra-européens dans les universités et les académies françaises. À l’époque, cette mission ne faisait pas spécifiquement référence à la Chine, « car nous voulions mener une enquête plus complète », a-t-il déclaré. « Mais nous avons été surpris de constater que la Russie n’avait que très peu d’influence dans ce domaine et que, si le degré d’influence de la Turquie et de certains pays n’est pas négligeable, 90 à 95 % des cas d’ingérence dans le monde universitaire proviennent exclusivement de la Chine ».

Demande de fermeture des Instituts Confucius en France : des personnalités françaises s’élèvent contre l’infiltration du Parti communiste chinois
Le sénateur français André Gattolin s’exprimant lors du rassemblement de la journée. (Photo : Jin Meishan / Vision Times)

Commentant la campagne de la journée contre l’Institut Confucius, M. Gattolin a fait savoir : « Je suis très ému et reconnaissant envers l’Association Initiative Citoyenne, car sans action concrète, il est impossible de changer la situation actuelle. Les Instituts Confucius de Paris sont la première étape des moyens d’influence du Parti communiste chinois. Ils prétendent ostensiblement être des lieux de transmission de la langue et de diffusion de la culture, mais on se rend vite compte qu’ils jouent en réalité un rôle bien plus important ».

Pour le sénateur, les Instituts Confucius profitaient de la liberté de l’enseignement supérieur en France. « Nous avons constaté que lorsqu’un Institut Confucius a été ouvert au sein d’une université, de nombreuses choses ne sont pas contrôlables, notamment l’enseignement, les théories diffusées et le recrutement d’enseignants chinois, tous ces aspects étant contrôlés uniquement par la partie chinoise. Nous sommes conscients qu’il s’agit d’une pratique délibérée, comme dans le cas de l’Institut Confucius suspendu à l’Université Paris X, qui avait délibérément interféré avec les contenus d’enseignement liés à l’Asie », a-t-il précisé.

« La liberté académique signifie un enseignement objectif »

Selon M. Gattolin, la difficulté à laquelle la France est confrontée aujourd’hui est le contrôle, mais que la liberté académique doit être promue et respectée dans tous les cas. « La liberté académique signifie un enseignement objectif, bien sûr l’enseignant peut avoir sa propre opinion, mais il doit présenter sa propre opinion en même temps que d’autres opinions différentes, jamais comme l’Institut Confucius qui interdit la liberté d’expression sur les sujets en lien avec les Ouïghours, Hong Kong, le Tibet ou Taïwan, par exemple », a-t-il confirmé.


« Cette pratique met gravement en danger notre liberté ».

M. Gattolin a également cité l’exemple de milliers d’associations en France qui bénéficient aujourd’hui de financements chinois ou qui ont été infiltrées par le Parti communiste chinois. Il a dit avoir remarqué que là où il y avait des Instituts Confucius, de nombreux responsables d’associations ou d’organismes économiques, et même des fonctionnaires locaux, avaient commencé à se « discipliner » pour éviter les sujets qui fâchent le Parti communiste chinois afin de ne pas affecter les relations économiques sino-françaises. « Nous devons savoir quelles valeurs nous défendons, si nous devons défendre la démocratie, l’État de droit, la liberté, la liberté académique, la liberté d’enseignement et le droit de critiquer, ou si nous devons choisir de nous soumettre à des opinions contraires à notre philosophie fondatrice ».

De nombreuses associations étaient aussi présentes ce 20 octobre

L’Association Falun Gong France a également participé à l’événement. Dans son discours, le président Alain Tang de l’association a mentionné que les Instituts Confucius fournissent des fonds, des enseignants, des salaires et des équipements aux universités, et se permettent même de financer des bâtiments d’enseignement entiers pour les établissements ayant des difficultés financières. Ces conditions font qu’il est difficile pour de nombreuses universités de refuser.

Alain Tong a cité la surveillance du Parti communiste chinois sur des Chinois et des pratiquants de Falun Gong vivant à l’étranger, par le biais des ambassades et des Instituts Confucius, ainsi que l’interdiction de la pratique du Falun Gong pour les enseignants des Instituts Confucius. Alain Tong a également décrit la répression brutale du Falun Gong qui a débuté en 1999 et a exposé les crimes commis par le PCC en prélevant des organes sur les pratiquants du Falun Gong pour les transplanter et les vendre.

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M. Alain Tong, président de l’Association Falun Gong France, s’exprimant lors du rassemblement. (Photo : Jin Meishan / Vision Times)
Demande de fermeture des Instituts Confucius en France : des personnalités françaises s’élèvent contre l’infiltration du Parti communiste chinois
Une démonstration de l’utilisation de la torture dans la persécution des pratiquants de Falun Gong par le Parti communiste chinois. (Photo : Jin Meishan / Vision Times)
Demande de fermeture des Instituts Confucius en France : des personnalités françaises s’élèvent contre l’infiltration du Parti communiste chinois
Des étudiants de l’Université s’informent sur la nature du PCC, lors de l’événement du jour et signent la pétition de la campagne End CCP. (Photo : Jin Meishan / Vision Times)
Demande de fermeture des Instituts Confucius en France : des personnalités françaises s’élèvent contre l’infiltration du Parti communiste chinois
Des étudiants de l’université signent la pétition de la campagne End CCP. (Photo : Jin Meishan / Vision Times)

L’événement a rassemblé un certain nombre d’autres associations soutenant la fermeture de l’Institut Confucius, notamment Faluninfo, European Uyghur Institute, France Tibet, Solidarité Chine, Comité pour la Liberté à Hong Kong, AfricaHongKongFrance (AHKF), Association Falun Dafa France, Association de solidarité Mongole, Lumière de Chine et End CCP. Après l’événement, le sénateur Gattolin a posé pour une photo de groupe avec certains des représentants des organisations présentes.

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Le sénateur André Gattolin, au centre, avec les représentants des différents groupes présents qui ont demandé la fermeture de l’Institut Confucius. (Photo : Jin Meishan / Vision Times)

Rédacteur Jean-Baptiste Adrien-Clotaire

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