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Monde. Election américaine : quels liens Dominion a-t-il avec la Chine ?

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Les résultats de l'élection présidentielle américaine de 2020 ont suscité une importante controverse dont une grande partie est centrée sur les machines de vote Dominion. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Les résultats de l’élection présidentielle américaine de 2020 ont suscité une importante controverse, dont une grande partie est centrée sur des allégations selon lesquelles les machines de vote Dominion ont été utilisées pour manipuler les bulletins de vote et modifier subrepticement le résultat de l’élection.

Le 25 novembre, vers minuit, l’avocate Sidney Powell a lancé un procès pour « fraude électorale massive » dans l’État de Géorgie. Parmi ses allégations figurent des violations des lois de l’État et de la Constitution américaine. Plus tôt dans la journée, Sidney Powell avait déjà engagé des poursuites similaires dans le Michigan, un autre État clé.

Les deux plaintes soutiennent qu’en plus des problèmes généralisés liés aux bulletins de vote par correspondance, la société privée Dominion VotingSystems a joué un rôle majeur dans le transfert des votes favorables au président Donald Trump, à son rival Joe Biden. Les machines de vote Dominion ont été utilisées dans 30 États lors de l’élection du 3 novembre.

Joe Biden a déclaré sa victoire le 7 novembre, mais aucun des États n’a encore certifié l’élection. Conformément à la loi, ils ont jusqu’au 14 décembre pour le faire. Les avocats de l’équipe de campagne du président Trump, ainsi que des avocats privés comme Sidney Powell, contestent les résultats de l’élection.

Au 26 novembre, le dossier (pdf) publié par l’équipe de Powell en Géorgie n’avait pas encore été déposé. Les allégations sont basées sur 30 anomalies, dont beaucoup concernent les machines et logiciels de vote Dominion.

Un facteur majeur en ce qui concerne les accusations à l’encontre de Dominion VotingSystems est la relation possible de l’entreprise avec le Parti communiste chinois (PCC).
 

Les résultats de l'élection présidentielle américaine de 2020 ont suscité une importante controverse dont une grande partie est centrée sur les machines de vote Dominion. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Les résultats de l'élection présidentielle américaine de 2020 ont suscité une importante controverse dont une grande partie est centrée sur les machines de vote Dominion. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Systèmes de vote et logiciels compromis

La première allégation du procès en Géorgie est que l’accès aux logiciels utilisés dans les machines Dominion a été donné à des agents chinois et iraniens, qui étaient en mesure de « surveiller et de manipuler les élections ». Le fondement de cette allégation repose sur le témoignage d’un « ancien analyste du renseignement électronique américain relevant de la 305e division du renseignement militaire » qui est « expérimenté dans la collecte de renseignements électroniques sur les systèmes de missiles SAM ».

Selon l’analyse de l’expert, le logiciel et le système Dominion « ont certainement été compromis par des acteurs malhonnêtes, tels que l’Iran et la Chine ».

Le procès indique que Dominion a utilisé des serveurs et des employés liés à des acteurs véreux et des influences étrangères hostiles, combinés à de nombreuses fuites d’informations professionnelles, faciles à déceler. Dominion a intentionnellement fourni un accès à leur infrastructure afin de surveiller et de manipuler les élections, y compris la plus récente en 2020.

Contexte de Dominion au Vénézuela

Les antécédents de la société Dominion VotingSystems sont également suspects.

Selon le témoignage cité dans le procès de Sidney Powell, les machines de vote de Dominion ont été conçues pour le gouvernement du Venezuela « dans le but précis de truquer les élections sans risque de se faire prendre ». L’auteur d’une déclaration sous serment a dévoilé qu’il était employé par les forces de sécurité de l’ancien dictateur vénézuélien Hugo Chavez.

Ce témoin a déclaré que le système était utilisé par Chavez et son régime pour « changer les votes lors des élections... en leur faveur, afin de maintenir le contrôle du gouvernement ».

Un autre témoin vénézuélien a confirmé le témoignage du premier. Il a déclaré qu’il « occupait une position officielle en rapport avec les élections et qu’il avait été témoin de manipulations de pétitions visant à empêcher la destitution du président Chavez ».
 

Le défunt dictateur vénézuélien, Hugo Chavez, photographié dans un documentaire de 2010. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Le défunt dictateur vénézuélien, Hugo Chavez, photographié dans un documentaire de 2010. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Hugo Chavez est arrivé au pouvoir au Venezuela en 1999 sur une base socialiste radicale, ce qui a rapidement provoqué l’effondrement de l’économie du pays. Sa réélection en 2004 est largement considérée comme illégitime.

Le logiciel de vote Dominion a été développé par la société Smartmatic. Un troisième indicateur vénézuélien a déclaré être un parent de l’ancien PDG de Smartmatic, Anthony Mugica. Cet homme a déclaré qu’il savait de première main que le PDG avait utilisé le logiciel de Smartmatic pour « assurer l’élection de Chavez ».

Entre 2003 et 2015, le gouvernement vénézuélien a versé à Mugica « des dizaines de millions de dollars... pour s’assurer que la technologie Smartmatic serait mise en œuvre dans le monde entier, y compris aux Etats-Unis ».

Outre son économie socialiste, le gouvernement vénézuélien adopte également une position agressive à l’égard des États-Unis. Ses principaux alliés sont, sans surprise, l’Iran, Cuba, la Russie et la Chine. En particulier, l’aide de la Chine contribue à soutenir le régime vénézuélien de Nicolás Maduro.

À la suite de l’examen minutieux dont Dominion fait l’objet, l’un de ses principaux dirigeants, Eric Coomer, s’est volatilisé. Le siège social de l’entreprise au Canada et aux États-Unis a été fermé.

Les raisons pour lesquelles la Chine préfère Joe Biden à Donald Trump

La Chine communiste a plusieurs raisons de préférer Joe Biden à Donald Trump. Sous la présidence Trump, les États-Unis ont puni Pékin pour ses abus commerciaux et ses violations des droits de l’homme. Ils ont également soutenu Taïwan, critiqué le Parti communiste chinois, le qualifiant de régime dictatorial illégitime et ont banni du pays les plus grandes entreprises technologiques chinoises.

Ce dernier point en particulier est particulièrement préjudiciable aux ambitions du PCC, car le parti a l’intention d’utiliser la capacité de production massive de la Chine pour surpasser le reste du monde. Mais il ne peut le faire sans avoir accès aux composantes de haute technologie des États-Unis, de Taïwan et d’autres pays démocratiques.

De son côté, Joe Biden a passé une grande partie de sa carrière à prôner le renforcement des liens économiques avec la Chine. Il a récemment critiqué le PCC, mais les fonctionnaires qu’il a choisis pour son administration ont une attitude molle à l’égard de la Chine. Le Wall Street Journal a récemment rapporté que le choix de Joe Biden en ce qui concerne le Trésor public se portera probablement sur Janet Yellen. En janvier, juste avant le début de la pandémie de coronavirus, Janet Yellen  s’est exprimée contre les interdictions technologiques à l’encontre de la Chine, disant qu’elles ralentiraient le développement et la coopération au niveau mondial. Jake Sullivan, conseiller de longue date de Joe Biden depuis sa vice-présidence, a déclaré que les États-Unis devraient encourager la montée en puissance de la Chine.
 

Janet Yellen s’exprimant à la Maison Blanche en 2013, suite à sa nomination au poste de président de la Réserve fédérale, par le Président Barack Obama. (Image : Capture d’écran / YouTube)
Janet Yellen s’exprimant à la Maison Blanche en 2013, suite à sa nomination au poste de président de la Réserve fédérale, par le Président Barack Obama. (Image : Capture d’écran / YouTube)
 

Connexion possible avec China Telecom

Au-delà des preuves mentionnées dans le procès de Sydney Powell et des incitations de la Chine à s’ingérer dans l’élection américaine, il pourrait y avoir d’autres liens entre le PCC et Dominion.

Le 18 novembre, un utilisateur de Twitter a publié son analyse du sous-domaine de Dominion. L’utilisateur a découvert que le fournisseur de services était l’opérateur China Telecom, contrôlé par le gouvernement chinois.

De plus, les enregistrements du serveur principal du domaine montrent qu’il était connecté à un centre de données à Hong Kong, du nom de Power Line Data Center.

Le « centre de données neutre tiers » POWER LINE a été créé à Hong Kong en 2017. Curieusement, selon son site web officiel, ce centre de données utilise les trois lignes de Mobile, Unicom et Telecom pour se connecter à la Chine. Toutes les informations relatives à l’entreprise sont en caractères chinois simplifiés utilisés en Chine continentale, tandis que les Hongkongais utilisent les caractères traditionnels. Le contact du service clientèle est un compte QQ, une application de média social plus courante en Chine continentale.

Il n’est pas encore possible de confirmer si POWER LINE est lié au « Power Line Data Center ».

Rédacteur Gabriel Olamsaint

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