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Chine. Le trafic d’organes en Chine facilité par l’occident

ACTUALITÉ > Chine

 
L'expert en prélèvement d’organes Ethan Gutmann parlant au sénat de la république Tchèque le 1er Mars 2019 (Image: Jiri Nedved)
 

Analyste sur la Chine et enquêteur sur les droits de l’homme, Ethan Gutmann a donné la conférence suivante au sénat de la république Tchèque le 1er Mars. Son discours faisait partie de l’évènement « Persécution des familles dans les périodes de non liberté, » dans le cadre du festival Mene Tekel à Prague.

« Fils de deux psychiatres américains – Certainement une double bénédiction – J’ai su très tôt que si un citoyen soviétique était en désaccord avec son gouvernement, il pouvait être envoyé dans un hôpital psychiatrique. Mes parents n’étaient pas les seuls concernés par les tortures systématiques de dissidents. »

Depuis 1971, l’association mondiale de psychiatrie (World Psychiatric Association) a dénoncé régulièrement leurs homologues soviétiques. Des visites guidées d’hôpitaux psychiatriques soviétiques ont été rejetées comme des villages Potemkine.

Les analystes psychothérapeutes soviétiques n’étaient pas les bienvenus dans les conférences des pays de l’ouest. Ils ne pouvaient pas publier leurs découvertes dans les revues des pays de l’ouest. Pas de test de médicaments. Pas d’échanges académiques.

Pourquoi les psychiatres de l’ouest ont ils imposé cette interdiction ? Parce que l’Ouest a obtenu un consensus : Le système psychiatrique soviétique représentait une telle perversion de la médecine que toute réforme était impossible. La mise à l’isolement était la seule option restante.

Maintenant, si nous examinons la collecte d’organes de pratiquants de Falun Gong sponsorisée par l’état Chinois, la piste des preuves commence en 2006, avec le rapport Bloody Harvest (Moisson sanglante) de David Kilgour et David Matas. Dans mon livre, publié en 2014 – vous le connaissez comme le chacal – J’ai interviewé le personnel médical au sujet de la collecte d’organes à vif des Ouïghours, musulmans du nord-ouest de la Chine, dans les années 1990.

En 2016, une coalition internationale pour clore les transplantations abusives de la Chine (ETAC) a édité un rapport de 700 pages démontrant que le nombre des transplantations était 6 à 10 fois supérieur aux chiffres officiels chinois, un écart de chiffres comblé par les prisonniers objecteurs de conscience.

Depuis 2016, tous les journaux importants de langue anglaise des pays occidentaux ont publié sur ces découvertes. Le Parlement Européen et le congrès US ont fait voter des résolutions condamnant explicitement le prélèvement forcé d’organes de pratiquants de Falun Gong, des Ouïghours, des Tibétains et de chrétiens par la Chine.

Les seuls groupes des pays occidentaux qui nient l’existence de ce problème sont l’organisation mondiale de la santé - qui travaille en étroite collaboration avec la Chine - et la Société de transplantation – qui aimerait travailler en étroite collaboration avec la Chine.

Malgré la déclaration de la Chine en 2015 d’avoir réformé son système, deux ans après avoir réalisé de force des tests sanguins a Beijing sur toute la population ouïghoure – des familles entières – 15 million d’hommes, de femmes et d’enfants. En 2018, 1 million de Ouïghours ont été incarcérés. Actuellement des crématoriums sont en construction dans la région du Xinjiang. Le premier d’entre eux a recruté 50 agents de sécurité.

En bref, les revendications contre les hôpitaux réalisant des transplantations en Chine sont tout aussi robustes que les revendications contre les hôpitaux psychiatriques de l’Union Soviétique. La seule différence est la réponse de la communauté médicale des pays de l’ouest. Et c’est là ou Prague entre en jeu.

Tout comme le Vietnam et Israël, vous avez banni l’exposition de corps humains – tout le monde l’a lu dans le New York Times. Actuellement vous êtes en train de débattre pour adhérer ou non au groupe des nations qui ont banni le tourisme de transplantation d’organes en Chine : Israël, l'Espagne, l'Italie, Taiwan, La Norvège et bientôt j’espère le Canada.

Aucun tiers ne vous a forcé la main. Je ne sais même pas comment cela est arrivé exactement – Peut être c’est seulement le sens très développé de la tragédie dans la culture Tchèque -  toutefois la république Tchèque est sur le point de créer un nouveau paradigme: aucune visite de chirurgiens chinois réalisant des transplantations. Aucune publication d’articles chinois sur les transplantations dans vos journaux médicaux. Aucun achat de corps plastifiés par les universités de médecine Tchèques.

La transplantation forcée d’organes en Chine a été initiée par Pékin. Elle a pourtant été soutenue continuellement par la corruption de la médecine occidentale, par une poignée de médecins de l’ouest qui pensaient pouvoir chevaucher le dragon chinois et revenir chez eux comme si tout était normal. A ce jour, je demande à Prague de déclarer que ces médecins ne sont pas les bienvenus ici. Et même si la plupart du monde médical de l’ouest choisit d’oublier sa propre histoire, Prague se souvient des psychiatres Soviétiques et des précédents crées par l’ouest. Et les placera à ce niveau.

Ecoutez Ethan Gutmann parler plus amplement sur les transplantations forcées d’organes en Chine dans le podcast de China Unscripted.

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