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Histoire. Nuwa : la déesse mère du peuple chinois qui a créé les humains et réparé le ciel pour sauver les humains

CHINE ANCIENNE > Histoire

Nuwa (女娲), également connue sous le nom de Nügua, est une divinité taoïste chinoise. On attribue à Nuwa la création des humains et la réparation d’un pilier du ciel. Elle était considérée comme l’un des Trois Augustes, souverains demi-dieux du peuple chinois préhistorique, avec son époux Fuxi et le fermier divin Shennong.

La déesse Nuwa a créé l’homme : l’origine divine de l’homme et la protection par les dieux

Selon la légende, la déesse Nuwa est la créatrice de l’humanité, qui a modelé à la main des êtres humains à partir d’argile jaune.

Au début, bien que les hommes puissent se déplacer, ils manquaient de sagesse, ne pouvant pas résister aux changements du monde extérieur, contrôler leurs émotions ou raisonner de façon logique et rationnelle. De plus, ils mourraient facilement et Nuwa a dû reproduire des humains sans cesse, d’où la nécessité de trouver un moyen de perpétuer la vie humaine.

Selon le livre Fengsu Tongyi (風俗通義), Nuwa, après avoir prié au ciel, a établi l’institution du mariage entre l’homme et la femme, par lequel ces derniers donnaient naissance à des enfants. De cette manière, Nuwa n’avait plus besoin de créer elle-même des êtres humains.

Mais cela ne suffisait pas : l’humanité avait aussi besoin d’un code moral et d’une culture diversifiée. La sage Nuwa a donc créé le premier instrument de musique de l’histoire, le sheng, qui ressemblait à un tube de bambou percé de petits trous dans lequel on pouvait souffler pour faire de la musique. L’humanité pouvait ainsi jouer de la musique, chanter et danser, afin d’exprimer ses émotions, ce qui la rendait plus paisible et plus rationnelle. Par la suite, tous les aspects de l’histoire et de la culture humaines se sont développés sur la base de la musique.

D’anciens textes chinois, tels que le Classique des montagnes et des mers (山海經), témoignent de la coexistence des hommes et des dieux dans les temps anciens. Les dieux sont descendus sur terre pour enseigner à l’humanité la morale et la culture, tout comme les parents apprennent à leurs enfants à marcher, à parler et à se comporter, faisant ainsi entrer l’humanité dans la civilisation.

La société humaine a ainsi dit adieu à la simplicité et à l’ignorance pour entrer dans une civilisation matériellement riche. Mais le cœur de l’homme s’est aussi compliqué. Les hommes ont commencé à vivre pour les émotions, à se battre et même à faire la guerre pour la réputation, le profit et le pouvoir…Les émotions sont devenues la source du plaisir et de la douleur de l’homme.

Nuwa a réparé le ciel dont l’un des piliers a été cassé par Gonggong

Nüwa : la déesse mère du peuple chinois qui a créé les humains et réparé le ciel pour sauver les humains
Nuwa répare le pilier du ciel. (Image : avec l’aimable autorisation de Zhengjian.org)

Peu après la création de l’homme par Nuwa, la première grande guerre de l’histoire chinoise a eu lieu si bien qu’un pilier du ciel s’est cassé, provoquant un terrible effondrement du ciel et de la terre. Pour sauver le peuple qu’elle avait créé, Nuwa a réparé le ciel.

La guerre qui a fait un trou dans le ciel était en fait une guerre entre les bons et les mauvais dieux. La légende raconte qu’il y avait un chef de tribu représentant l’eau, nommé Gonggong. Il se battait avec Zhurong, le chef de la tribu représentant le feu. Selon la légende, tous deux étaient des dieux descendus sur terre. À la fin de la bataille entre les deux tribus, Gonggong a été vaincu. Il était tellement en colère qu’il s’est élancé tête baissée vers la montagne Buzhou, qui soutient le ciel et la terre, la brisant.

Une autre légende explique que sous le règne de Zhuanxu le Grand, le petit-fils de l’Empereur Jaune, l’ancêtre du peuple chinois, Gonggong, le dieu de l’eau, a désobéi à Zhuanxu avant de lui faire la guerre pour le trône. Gonggong fut vaincu par Zhuanxu et, dans un accès de rage, il se frappa la tête contre le mont Buzhou, le brisant.

Le mont Buzhou était l’un des huit piliers du ciel, situé au nord-ouest de la Chine, vers le Mont Kunlun. Et lorsque le pilier a été brisé, le ciel s’est effondré. Un grand trou est apparu dans le ciel provoquant un grand déluge. La terre a été inondée et l’humanité était au bord de la destruction.

Nuwa a pleuré de tristesse en voyant que les hommes qu’elle avait créés s’entretuaient et que l’humanité était sur le point d’être noyée par la grande inondation. Comme une mère qui voyait ses propres enfants souffrir d’une calamité, elle voulait les sauver.

Selon le Huainanzi (« 淮南子 »), Nuwa a commencé par ramasser des pierres colorées de cinq couleurs (ce qui représente les cinq éléments dans le taoïsme), et les a affinées pour en faire un monolithe servant à réparer le trou dans le ciel. Elle a ensuite sacrifié une grosse tortue dont elle a coupé les quatre pattes pour en faire quatre piliers du ciel, afin d’empêcher le ciel réparé de s’effondrer à nouveau. Puis elle a brûlé des roseaux pour retenir les eaux de crue avec les cendres et rehausser les terres basses. C’est ainsi que la Mère des Chinois a éradiqué les terribles fléaux qui sévissaient sur la terre dans les temps anciens.

Les gens sont reconnaissants envers Nuwa et célèbrent son histoire depuis toujours

Nüwa : la déesse mère du peuple chinois qui a créé les humains et réparé le ciel pour sauver les humains
Hommes, femmes et enfants ont remercié Nuwa en lui offrant des fleurs et des fruits. (Image : avec l’aimable autorisation de Zhengjian.org)

Après la réparation du ciel, le retrait des inondations, l’extinction des flammes, la remise en place du ciel et de la terre par Nuwa, les gens se sont rendus au mont Tiantai, situé à l’est de Chine, pour accueillir Nuwa. Nuwa était si heureuse qu’elle a joué joyeusement du Sheng Huang, l’instrument qu’elle avait créé pour l’humain. Les pierres restantes du raffinage par Nuwa se sont envolées avec le son de la musique avant de se transformer en hautes montagnes plongeant dans les nuages.

L’une de ces pierres se serait transformée en pierre de jade spirituelle dans un roman de la dynastie Qing intitulé Le Rêve dans le Pavillon rouge (紅樓夢). Ce morceau de jade se trouvait dans la bouche du protagoniste au moment de sa naissance. Selon le roman, on peut lire sur le dos du jade « Ne le perdez pas, ne l’oubliez pas, la longévité immortelle est éternelle ». Ce roman est l’un des quatre grands chefs-d’œuvre classiques de la Chine.

L’histoire de la déesse Nuwa a été transmise jusqu’à aujourd’hui au sein du peuple chinois. Les dieux ont été miséricordieux envers l’humanité et sont descendus sur terre, sacrifiant tout pour sauver l’humanité sans rien attendre en retour. Puissent les gens chérir tout ce que les dieux ont apporté à l’humanité et les vénérer de tout cœur. Ayons toujours à l’esprit la déesse Nuwa, qui a créé et sauvé les hommes.

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