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Histoire. Pleins feux sur les ducs de Bourgogne, ces puissants concurrents du pouvoir royal (1/2)

FRANCE > Histoire

Les ducs de Bourgogne aux noms souvent assortis de surnoms tels que Philippe le Hardi ou Charles le Téméraire ne sont pas des inconnus, mais savez-vous que leur puissance a fait trembler les rois de France ? Le duché de Bourgogne n’a cessé de s’étendre, englobant la Belgique et la Hollande actuelles, outre la Franche-Comté. Il serait intéressant d’en savoir un peu plus sur ce pan de l’Histoire.

Les ducs de Bourgogne : d’où viennent-ils ?

« Les ducs de Bourgogne sont issus de la maison capétienne, la dynastie qui a régné sur la France pendant plus de huit siècles. Au XIVe siècle, le roi de France Philippe le Bel a donné le duché de Bourgogne à son fils cadet, Jean. À partir de ce moment-là, les ducs de Bourgogne ont commencé à étendre leurs possessions. » Nous avons cité la présentation intitulée Petite histoire résumée des ducs de Bourgogne disponible sur le site cri-dijon.com. 

Le don du roi de France ici évoqué correspond à la tradition de l’apanage, l’un des piliers de la société féodale. L’ascension mémorable des ducs de Bourgogne est liée à cette forme de contrat. Selon la définition du Robert en ligne, l’apanage est la « partie du domaine royal accordée à un prince qui renonçait au pouvoir ».

Il s’est avéré que les ducs de Bourgogne se succédant de père en fils telle une dynastie royale ont acquis une puissance légendaire capable de rivaliser avec le royaume de France. Ces princes de sang ont su faire fructifier leur apanage. Certains d’entre eux avaient l’ambition de devenir rois et de transformer Dijon en capitale du royaume de France ! Découvrons ces personnalités princières au destin fabuleux.

Pleins feux sur les ducs de Bourgogne, ces puissants concurrents du pouvoir royal
Né le 17 janvier 1342, au beau milieu de la guerre de Cent Ans, Philippe II de Bourgogne est le quatrième fils du roi de France Jean le Bon. (Image : wikimedia / anonymous / Domaine publique)

Philippe le Hardi, le premier des ducs de Bourgogne

Né le 17 janvier 1342, au beau milieu de la guerre de Cent Ans, Philippe II de Bourgogne est le quatrième fils du roi de France Jean le Bon. Son surnom « Le Hardi » fut attribué à cause de la bravoure dont il fit preuve aux côtés de son père. À peine âgé de quatorze ans, il combattait l’ennemi à la bataille de Poitiers qui eut lieu en 1356. Père et fils furent emprisonnés par les Anglais. Premier duc de Bourgogne de la maison de Valois, il obtient de son père le duché de Bourgogne en 1364 en guise de l’apanage…

Philippe le Hardi, après avoir hérité du prestigieux duché de Bourgogne, va réaliser l’une des plus belles unions qui soient. Il épouse Marguerite de Flandre qui lui apporte en dot le pays de Flandre, véritable « plaque tournante économique » de l’époque. Il faudrait ajouter à cet apport princier le comté d’Artois, le comté de Nevers. Jadis surnommé « sans Terre » car il n’avait reçu aucune terre du roi, Philippe le Hardi devenait l’homme le plus puissant de France après le roi. Il réussira à étendre l’héritage paternel et inaugure la lignée princière qui aura marqué l’histoire de France et d’Europe. La saga des ducs de Bourgogne voit le jour : elle va durer plus d’un siècle.

Dans le même temps, Philippe le Hardi s’érige en mécène épris de commandes fastueuses. Il fait construire le palais des ducs de Bourgogne qui, dès lors, fera rayonner la capitale de la Bourgogne, Dijon. En outre, il sera deux fois co-régent : il assurera une première régence après la mort de son père, le dauphin Charles VI étant trop jeune pour régner. La seconde régence aura lieu à cause de la maladie du roi, souffrant de crises de démence passagère. Philippe le Hardi s’éteint en 1404 en pleine période de peste noire, 

Pleins feux sur les ducs de Bourgogne, ces puissants concurrents du pouvoir royal
Jean, comte de Nevers, second duc de Bourgogne, était le fils aîné de Philippe le Hardi et de Marguerite de Flandre. (Image : wikimedia / After Rogier van der Weyden, CC BY-SA 3.0)

Jean sans Peur et le déclenchement de la guerre civile

Jean, comte de Nevers, était le fils aîné de Philippe le Hardi et de Marguerite de Flandre. Il est né en 1371 à Dijon. Son physique disgracieux et sa maladresse n’attiraient guère la sympathie. « Un petit homme noir, avec des yeux bleus, au plein visage, au regard ferme, au menton dur, à la tête massive et écrasée, il est sans finesse et sans grâce, parle avec difficulté » : tel est le portraitrévélé par une source de l’époque. Toutefois, ses capacités au combat ont attiré l’attention. Lors de sa participation à la croisade dirigée par le roi de Hongrie en septembre 1396, son grand courage lui valut le surnom de « sans Peur ».

Tout comme son père Philippe le Hardi, Jean sans Peur était doté de solides capacités de dirigeant. Lui aussi était partagé entre la France et la Flandre. En revanche, il ne jouissait pas du prestige paternel, n’étant ni oncle du roi, ni fils de roi…

D’autre part, le royaume de France avait hérité des tensions croissantes entre deux factions que tout opposait, celle du duc d’Orléans, frère du roi Charles VI et celle du duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Deux personnalités rivales s’affrontent. La situation est exacerbée par la maladie intermittente du roi, imposant un conseil de régence à la fois tendu et instable. C’est Louis d’Orléans qui semble tenir les rênes du pouvoir face à Jean sans Peur, lui-même avide du pouvoir royal.

Pleins feux sur les ducs de Bourgogne, ces puissants concurrents du pouvoir royal
Jean sans Peur, soucieux d’asseoir son pouvoir, fait ériger en plein Paris une tour, la Tour Jean- sans-Peur haute de 27 mètres, surpassant toutes les autres. (Image : wikimedia / Arthur Weidmann, CC BY-SA 4.0)

Jean sans Peur se dira acculé à commanditer la mort de son rival aux allures de « tyran » selon ses propres termes. Le duc d’Orléans, frère du roi, est assassiné le 23 novembre 1407. Ce qui ouvre la voie au déclenchement d’une guerre civile violente entre les Armagnacs, favorables à la maison d’Orléans et les Bourguignons, proches du duc de Bourgogne. Cette situation fragilise la France toujours confrontée à la guerre de Cent Ans. Par ailleurs, Jean sans Peur, soucieux d’asseoir son pouvoir, fait ériger en plein Paris une tour, la Tour Jean-sans-Peur haute de 27 mètres, surpassant toutes les autres.

Le climat de violence est palpable. Il atteint son apogée le 10 septembre 1419 avec l’assassinat de Jean sans Peur, un acte qui laissera un goût amer à son fils Philippe le Bon, son successeur.

À suivre…

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