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Tradition. Une ancienne coutume de la Fête des Lanternes : le tir à la corde et son origine

CHINE ANCIENNE > Tradition

Dans la Chine ancienne, le tir à la corde est né de la nécessité de faire la guerre sur les rivières. Il est ensuite devenu une coutume, souvent pratiquée le 15ème jour du premier mois lunaire, lors de la Fête des Lanternes.


A l’origine : un entrainement militaire pour mener à bien les batailles navales

Dans le chapitre Lu Wen du livre Mozi, il est dit que pendant la période du Printemps et de l’Automne (771-256 av. J.-C.), les Chu et les Yue se battaient en barques sur la rivière. Les Chu, qui se trouvaient en amont de la rivière, avançaient avec le courant et reculaient contre le courant. Ils avançaient lorsqu’ils voyaient des avantages et reculaient quand la situation devenait moins favorable. Tandis que les Yue, qui vivaient en aval de la rivière, avançaient contre le courant et reculaient dans le courant. Ils avançaient contre le courant lorsque la situation leur était favorable et reculaient rapidement dans le cas contraire. Ainsi, le peuple Yue avançait et reculait à sa guise, à toute vitesse, et a vaincu le peuple Chu.

À cette époque, Lu Ban, un artisan de Lu, est venu à Chu et a fabriqué une arme sous forme de crochet, capable de tirer un bateau en arrière ou en avant, qui permettait aux soldats de Chu de contrôler librement leurs bateaux dans le courant et de battre les soldats de Yue. L’entraînement des soldats Chu à l’utilisation des crochets s’appelait le tir au crochet, qui était le précurseur du tir à la corde.

L’ingéniosité de l’arme de Lu Ban VS, la vertu de Mö-tseu

Appréciant l’ingéniosité de ses crochets, Lu Ban a demandé à Mö-tseu : « J’ai un crochet puissant pour la bataille navale, mais je me demande si votre droiture a aussi un crochet puissant ? »

Mö-tseu lui a répondu : « Ma droiture est plus vertueuse que le crochet pour votre bataille navale. J’attire les gens avec bienveillance et les tiens avec du respect. Attirer une personne sans considération, c’est manquer de confiance, tenir une personne sans respect, c’est du mépris. Donc, se considérer et se respecter est bénéfique mutuellement. Si vous arrêtez les gens avec des crochets, les gens vous feront la même chose, si vous poussez les gens pour qu’ils vous éloignent, les gens vous repousseront aussi. S’entraver et se pousser, c’est comme si les gens se faisaient du mal. C’est la raison pour laquelle ma droiture est plus efficace que votre crochet pour la bataille navale. »

Une partie de tir à la corde spectaculaire, organisée par l’empereur Xuan Zong des Tang

Depuis lors, cet entraînement militaire a évolué vers ce que l’on appelle aujourd’hui le tir à la corde. Au début, on utilisait des gabions en bambou pour fabriquer les cordes, et sous la dynastie Tang, les gens utilisaient des cordes en chanvre de 12 à 15 mètres de long, avec des centaines de petites cordes attachées à chaque extrémité.

Les participants étaient divisés en deux camps et tiraient la corde dans les deux sens en même temps. Une grande bannière était installée au milieu pour marquer la limite. Les spectateurs battaient des tambours et criaient pour encourager les concurrents. L’équipe gagnante était celle qui tirait la corde au-delà de la limite, et les perdants ceux qui se trouvaient de l’autre côté. Ce sport est appelé le « tir à la corde ».

L’empereur Xuanzong de la dynastie Tang (618–690 et 705–907) a, un jour, demandé à plus d’un millier de guerriers d’effectuer une lutte à la corde, au palais impérial, pour dissuader les Tubo (aujourd’hui Tibétains). Le spectacle a été un grand succès. Le public a été médusé par la performance. Xue Sheng, un érudit de la dynastie Tang, a écrit un magnifique essai intitulé Tir à la corde, qui a été largement apprécié et lu par les gens de l’époque.

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