L’existence des âmes fait partie intégrante des croyances et des recherches humaines. (Image : Kundoy/Envato)
L’existence des âmes fait partie intégrante des croyances et des recherches humaines. Des séances de spiritisme en Occident à la foi dans les esprits ancestraux des peuples indigènes, de nombreuses cultures croient qu’il existe des forces tutélaires du monde spirituel qui accompagnent silencieusement chaque personne tout au long de sa vie.
Au début du XXe siècle, la Première Guerre mondiale et la grippe espagnole ont fait d’innombrables victimes. La profonde nostalgie des êtres chers disparus a entraîné une vague de séances de spiritisme dans le monde occidental, les gens souhaitant entrer à nouveau en contact avec leurs proches décédés par l’intermédiaire de médiums.
Arthur Conan Doyle s'est engagé activement dans la promotion des séances de spiritisme. (Image : Wikimedia / Arnold Genthe / Domaine public )
Arthur Conan Doyle vivait à cette époque. Il est devenu célèbre comme auteur de romans policiers grâce à son personnage emblématique, Sherlock Holmes. Son premier roman policier, Une étude en rouge, publié en 1887, met justement en scène ce détective.
Conan Doyle a subi plusieurs deuils rapprochés vers la fin de la première guerre mondiale. En 1919, il a assisté à une séance de spiritisme au cours de laquelle il affirme non seulement avoir entendu les voix de ses proches décédés, mais aussi avoir senti leurs âmes embrasser doucement son front. Il fut alors convaincu qu’il s’agissait d’une preuve de l’existence de l’âme après la mort.
Dès lors, il s’est engagé activement dans la promotion des séances de spiritisme, espérant convaincre le monde de la réalité de l’âme dans l’au-delà à travers ses témoignages personnels.
William Crookes, un scientifique britannique, mena une expérience avec une médium, Mademoiselle Florence Cook. (Image : Wikimedia / George Charles Beresford / Domaine public)
Témoignage d’un scientifique britannique sur l’au-delà
Avant lui, William Crookes, un scientifique britannique, s’était également intéressé à ce domaine. Il mena une expérience avec une médium, Mademoiselle Florence Cook, qui affirmait être en contact avec son esprit tutélaire, Katie King.
Afin d’éviter toute fraude, il choisit d’organiser la séance dans sa propre maison. Tous les participants étaient des amis et des proches de confiance et l’équipement photographique avait été préparé par ses soins.
En présence de ces témoins, une jeune femme apparut à l’extérieur de la tente : elle pouvait non seulement parler et marcher, mais aussi permettre qu’on lui prenne le pouls, qu’on la pèse, et même qu’on la photographie.
Fait remarquable : alors que le fantôme, Katie King, se déplaçait dans la pièce, la médium Florence Cook fut retrouvée évanouie derrière la tente, ce qui signifiait qu’il ne pouvait s’agir de la même personne.
Crookes a pris 44 photographies de ce phénomène. Bien qu’il ait promis à Katie King de ne pas les rendre publiques de son vivant, ces images firent sensation lorsqu’elles furent dévoilées après sa mort.
Il est difficile de qualifier ces témoignages « d’hallucinations » ou de « supercheries ». Qu’il s’agisse de l’apparition à laquelle Crookes aurait assisté ou de la croyance fervente des peuples indigènes envers les esprits ancestraux, tout cela reflète le profond désir de l’humanité de croire à l’existence des esprits.
Chaman en séance avec le feu, un élément célébré et utilisé dans l'animisme. (Image : Wikimedia / Dr. Andreas Hugentobler / CC BY 2.0 )
Un pont entre l’homme et l’au-delà
Le concept d’un esprit ou d’une divinité tutélaire traverse les cultures et les époques. Il ne s’agit pas uniquement d’une consolation pour le cœur humain, mais aussi d’un élément central dans la construction d’un pont entre l’homme et l’invisible.
L’existence des esprits ne devrait peut-être pas se limiter à la question de savoir s’ils peuvent être « vus » ou non, mais plutôt à celle de savoir si les gens choisissent d’y croire. Dans les recoins que nous ne pouvons percevoir, existe-t-il vraiment une force qui veille silencieusement sur chacun d’entre nous ?
La croyance dans les esprits n’est pas propre à l’Occident
Dans la vision du monde de nombreux peuples autochtones, la spiritualité n’est pas une entité lointaine : elle fait partie intégrante de la vie quotidienne. Ils croient que tout a un esprit, qu’il s’agisse d’un animal dans la forêt ou d’un ancêtre de la tribu. Cette force tutélaire est considérée comme garante de l’ordre et de la sécurité du groupe.
Les médiums spirituels, souvent des femmes capables de communiquer avec le monde de l’au-delà, transmettent non seulement les conseils et bénédictions des esprits ancestraux, mais sont également vues comme essentielles à la continuité de la culture.
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